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La Moldavie et la Bulgarie élisent des présidents amis de la Russie

Temps de lecture : 3 minutes

Moldavie / Bulgarie – Deux élections présidentielles ont eu lieu récemment : la Bulgarie et la Moldavie ont élu de nouveaux présidents. Tous deux étaient des candidats amis de la Russie.

La Moldavie tourne le dos à l’Union européenne

La Moldavie est embourbée dans une crise politique depuis un an et demi. Le milieu pro-russe et les dirigeants pro-UE ont lutté pendant des mois à cause de plusieurs scandales de corruption. Le principal scandale s’est produit en 2014 : 1 milliard de dollars ont disparu de trois banques moldaves. La fraude a été commise par un homme d’affaires israélo-moldave main dans la main avec Vlad Filat, ancien premier ministre de Moldavie, chef du Parti libéral démocrate de Moldavie (Partidul Liberal Democrat din Moldova), qui est un parti pro-Union européenne.

C’est la première fois depuis 1997 que le président, qui désigne le candidat au poste de premier ministre (qui doit être accepté par le Parlement), a été élu au suffrage universel. Le président en Moldavie n’est pas un simple porte-étendard national : il peut remettre des lois au parlement et dissoudre l’assemblée dans certaines situations.

Le nouveau président moldave est Igor Dodon, membre du parti communiste jusqu’en 2011, et membre du parti socialiste depuis lors. Il a été vice-premier ministre en 2008-2009 et ministre de l’Économie de 2006 à 2009 dans un gouvernement socialiste. Il est ouvertement un politicien pro-russe et a déjà appelé à des liens plus importants ainsi qu’à la stimulation du commerce avec la Russie. Sa défiance à l’égard de l’Union européenne et sa politique pro-russe lui ont valu notamment le soutien de nombreuses personnes âgées. La campagne de Dodon s’est concentrée «contre les oligarques, contre ceux qui ont volé notre pays et veulent le détruire», pointant du doigt les oligarques corrompus pro-UE.

L’actuel premier ministre Pavel Filip, membre du parti social-démocrate PDM (Parti démocrate de Moldavie, Partidul Democrat din Moldova) a souligné que les forces pro-UE et pro-russes devront coopérer ensemble. « Cela inclut les réformes essentielles nécessaires à la modernisation du pays et à la poursuite du chemin vers l’UE, qui ne peut pas être inversé », a-t-il déclaré dans les commentaires envoyés après la fin des votes.

Mais le parti de Dodon veut briser cet accord en faveur du projet russe de l’Union économique eurasiatique, ce qui recueille un avis populaire favorable en Moldavie. Selon Reuters, seulement 30,9% des Moldaves soutiendraient actuellement l’adhésion à l’Union européenne, alors que 44% sont favorables à l’adhésion à l’Union douanière eurasiatique, a révélé un sondage de l’Institut moldave pour les politiques publiques en octobre.

La Bulgarie élit un général anti-système et ami de la Russie

Le dimanche 13 novembre, le second tour de l’élection présidentielle bulgare a eu lieu, donnant la victoire à Rumen Radev, candidat indépendant soutenu par le parti socialiste – bien qu’il ne soit pas socialiste, mais plutôt candidat anti-système -, avec 59% des suffrages. M. Radev, 53 ans, est un ancien général de l’armée de l’air qui a passé 27 ans dans l’armée et est novice en politique.

Rumen Radev a mené une campagne en partie centrée sur la politique de de l’UE de redistribution des migrants. Le premier ministre Borissov a dirigé le pays pendant 10 ans durant lesquels la corruption est restée profondément enracinée dans la société, et marqués par la préoccupation des électeurs au sujet de la crise des migrants et de la situation dans la Turquie voisine. En outre, les sanctions contre la Russie sont impopulaires dans le pays le plus pauvre de l’UE et M. Radev a exprimé une opinion positive sur le partenariat russe, et a même soutenu l’idée de la «Crimée russe».

Mais M. Radev ne veut pas quitter l’UE ni l’OTAN. Il veut que l’UE abandonne ses sanctions contre la Russie et cherche à établir des liens plus étroits avec Moscou pour aider l’économie en difficulté de la Bulgarie, mais il souhaite toujours être un partenaire loyal au sein de l’UE et de l’OTAN. « Jusqu’à récemment, j’ai volé avec un avion de chasse soviétique, j’ai obtenu un diplôme d’une académie américaine, mais je suis un général bulgare. Ma cause est la Bulgarie », a-t-il déclaré.