Tchéquie – Alors que ce sujet est de plus en plus évoqué ces derniers temps, aussi bien en Grèce, en Italie et en France qu’en Allemagne ou en Lettonie, le premier ministre tchèque Andrej Babiš – en déplacement dans la région de Hradec Králové dans le nord-est de la Bohême, ce jeudi 22 juillet – a déclaré que la vaccination contre le Covid-19 ne sera pas obligatoire en Tchéquie tant qu’il serait à la tête du gouvernement.
« Il n’y a aucune raison de rendre la vaccination obligatoire »…
« Pour être clair, aucune vaccination, que ce soit du public ou des professionnels de la santé ne sera jamais rendue obligatoire sous ce gouvernement.
[…] Laissez le prochain gouvernement diriger ce débat. Mais je ne le vois pas comme ça. Il n’y a tout simplement aucune raison à cela. Nous essayons la méthode de persuasion », a-t-il expliqué.
Mais « bien sûr, c’est possible dans le futur… »
Des propos approuvés mais aussi relativisés dans une certaine mesure par le ministre de la Santé, Adam Vojtěch : « L’introduction de la vaccination obligatoire est une étape relativement importante. La loi sur la santé publique devrait probablement changer pour que cela se produise.
Nous pourrions arriver à un point où il y aura une vaccination obligatoire. Bien sûr, c’est possible dans le futur, mais je ne pense pas que ce soit un problème du présent. Cette question n’est pas sur la table à présent ».
Comme quoi, le célèbre « oui, mais » peut aussi se traduire en tchèque…
Un quart des Tchèques et un tiers des Slovaques refusent le vaccin anti-covid
Comme le révèle une récente enquête publiée le 23 juillet par le Centre de recherche sur l’opinion publique (Centrum pro výzkum veřejného mínění, CVVM), 35% des Tchèques se trouvent d’ores et déjà dans le processus de vaccination (19% ont déjà reçu leurs deux doses de vaccins, 16% n’ont reçu que la première injection) et 35% envisagent de se faire vacciner tandis que 23% déclarent ne pas vouloir se vacciner contre le Covid-19 et que 7% sont hésitants.
Du côté de la Slovaquie voisine où le président, Zuzana Čaputová, vient de contresigner ce lundi 26 juillet l’amendement Lengvarski approuvé par le parlement le 25 juillet permettant aux autorités sanitaires de mettre en place temporairement l’obligation du passeport sanitaire en fonction de l’évolution de la pandémie. En clair, les autorités sanitaires slovaques pourront décider le cas échéant de réserver l’accès à certains lieux aux personnes vaccinées, guéries ou testées négativement au Covid.
61,9% des Slovaques rejettent la vaccination obligatoire
Dans le même temps, le nombre des personnes refusant la vaccination obligatoire augmente assez rapidement en Slovaquie – une évolution à laquelle l’opposition non seulement déclarée mais aussi active de la part de l’ancien premier ministre et président du parti social-démocrate Smer-SD, Robert Fico, n’est vraisemblablement pas tout à fait étrangère. Ainsi, en Slovaquie, selon une récente étude, tandis que 51,7% des gens sont déjà vaccinés ou désireux de l’être (soit nettement moins que les 70% en Tchéquie !), le nombre de personnes refusant la vaccination contre le covid-19 est désormais de 36% (contre 30,9% au mois de mai – et nettement plus que les 23% enregistrés en Tchéquie !). À noter aussi que 61,9% des Slovaques rejettent la vaccination obligatoire :
« Les attitudes envers la vaccination obligatoire et la validité des mesures épidémiologiques plus douces divisent la société en deux camps : les déjà vaccinés soutiennent majoritairement les deux mesures, les non vaccinés s’y opposent encore plus fortement »,
explique Robert Klobucký de l’Institut de sociologie de l’Académie slovaque des sciences, cité par Hospodarske Noviny. Cette enquête révèle également que 29,8% des personnes interrogées refusant de se faire vacciner changeraient d’attitude si les vaccins s’avéraient sûrs et correctement enregistrés.