Pologne/EU – Au-delà des questions relatives à la liberté de la presse, à l’État de droit et aux « droits LGBT », le paquet de douze réformes écologistes communément désigné sous le vocable « Fit for 55 » (prévoyant de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 de 55% par rapport à ce qu’elles étaient en 1990) risque fort de devenir une nouvelle pomme de discorde entre Bruxelles et Varsovie.
« Faire passer le paquet climat est une erreur catastrophique »
Le vice-Premier ministre polonais Jacek Sasin (PiS) n’y va pas par quatre chemins. Dans un entretien publié ce mardi 11 janvier par Dziennik Gazeta Prawna, il déclare : « Les technocrates de l’Union européenne doivent comprendre que faire passer le paquet climat est une erreur catastrophique […]
Le coût [de ces mesures] est énorme et pourrait atteindre 2,4 billions de zlotys [530 milliards d’euros] d’ici 2030, soit 900 milliards de zlotys de plus que le scénario de réduction des émissions de 40%. […] le coût total sera d’environ 64 000 zlotys par citoyen polonais ».
« Moins d’idéologie et plus de pragmatisme »
Le vice-Premier ministre anticipe les effets sur la vie quotidienne des Polonais : « Dès lors, si les hausses actuelles des prix de l’électricité, tant ressenties par les Polonais, provoquent un choc, que se passera-t-il dans les années à venir ? Après tout, il n’y a aucun moyen de le calculer.
Nous sommes conscients que la hausse des prix de l’énergie est l’un des coûts de notre appartenance à l’Union européenne. Mais aujourd’hui ce prix est trop élevé
[…] Aujourd’hui, notre production électrique dépend à 70 % du charbon.
Pendant ce temps, l’Union européenne ne s’attend pas à ce que nous procédions à des changements cosmétiques, mais à une révolution gigantesque et extrêmement coûteuse.
À mon avis, le coût du paquet climat ne peut pas être supporté par les Polonais […] C’est le moment de réveiller l’élite bruxelloise : […] moins d’idéologie et plus de pragmatisme et de compréhension des demandes que nous formulons depuis longtemps. […]
Les fonds potentiels de l’UE ne couvriront que partiellement les coûts de transformation, et rappelons qu’ils sont bloqués par Bruxelles pour l’instant ».