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Vers une collaboration austro-russe ?

Temps de lecture : 3 minutes

Fédération de Russie, Moscou – Une important délégation autrichienne, incluant le président Fischer, s’est rendue à Moscou le 5 avril, pour une visite de deux jours. Plusieurs sujets ont été discutés, tels que la crise des migrants, les accords de Minsk, la présidence à venir de l’Autriche à la tête de l’OSCE et divers accords commerciaux.

Le président Fischer, 4 ministres, le président de la chambre de commerce fédérale Christoph Leitl, le lieutenant-général de l’état-major autrichien Othmar Commenda, et d’autres personnalités de haut rang se sont rendues à Moscou, en Russie, pour une visite de deux jours. Cette visite aura été le dernier voyage officiel du président Fischer, les élections présidentielles ayant lieu plus tard ce mois-ci. La délégation a rencontré le président Poutine et le premier ministre Medvedev, et a été chaleureusement accueillie.

Poutine et Fischer ont tenu une conférence de presse conjointe à propos notamment de l’arrêt du flux migratoire – l’Autriche a pris des mesures fortes, comparé à sa politique en la matière d’il y a six mois, afin de limiter les entrées et le séjour des migrants et des réfugiés – et de la nécessité de donner des opportunités à ces personnes dans leurs régions d’origine. Les deux présidents étaient d’accord sur la nécessité de collaboration accrue au niveau international au sujet de la guerre en Syrie et contre le terrorisme islamiste.

Selon rt.com, le représentant de l’état-major autrichien a déclaré que « la Russie est bien plus proche de l’Autriche que n’importe quelle autre puissance mondiale majeure ». Il a également précisé qu’un des buts de sa visite à Moscou était de montrer une indépendance en terme de relations internationales. « Je ne vais pas suivre des instructions et des ordres sur qui je devrais rencontrer ou non. C’est exactement pour cela que j’ai décidé de vous rendre visite » a ajouté le lieutenant-général de l’état-major autrichien Othmar Commenda lors d’une rencontre avec le chef de l’état-major russe et premier adjoint au ministre de la défense, Valery Gerasimov. »Nous ne pouvons gérer ces problèmes [mondiaux] qu’en coopérant », a dit Commenda, ajoutant que l’Autriche est prête à collaborer « dans la mesure de ses moyens » et « là où cela fait sens ».

rt.com a également noté que Commenda a spécifiquement mentionné que l’Autriche avait été incapable d’inviter le général russe à cause de « l’évolution de l’Europe » et qu’il espérait voir son homologue dans les années à venir en visite à Vienne pour compenser cela.

Christoph Leitl, président de la chambre économique fédérale, a critiqué les sanctions de l’Union européenne à l’égard de la Russie, tout comme l’a fait le vice-chancelier et ministre du commerce Reinhold Mitterlehner lors de sa visite en février avec une délégation de chefs d’entreprises implantées en Russie. Leitl a plaidé pour une zone de libre-échange de Lisbonne à Vladivostok. Il a insisté sur la complémentarité entre les ressources russes et l’expertise européenne. Enfin, il a également souligné le rôle positif de la Russie dans les négociations avec l’Iran, et a félicité la Russie pour son action en Syrie.

Selon le site euractiv.com, le rôle de pont auquel s’essaye l’Autriche entre l’UE et la Russie a été illustré par les propos de l’ambassadeur Emil Brinx : « L’idée est de développer un dialogue avec la Russie. L’Europe et la Russie peuvent agir ensemble, du terrorisme à la crise économique que notre continent traverse aujourd’hui. »

Les dirigeants russes et la délégation autrichienne étaient d’accord pour dire que les sanctions ont un impact négatif pour les économies russes et autrichiennes. Mais aucun changement majeur ne surviendra tant que la Russie n’acceptera pas de faire des compromis sur l’Ukraine, dans le cadre des accords de Minsk, du point de vue de l’Union européenne.