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Brexit : l’UE ou l’Europe ?

Temps de lecture : 2 minutes

Par Oliver Bault.

Avant la réunion à 27 (sans le premier ministre britannique) du Conseil européen mardi et mercredi, l’Allemande Angela Merkel, le Français François Hollande et l’Italien Matteo Renzi ont préparé des propositions à faire approuver par les 24 autres pays avec quatre grandes priorités pour la nouvelle UE débarrassée des Britanniques : croissance et jeunesse, sécurité et harmonisation fiscale et sociale dans la zone euro.

L’UE défaillante a poussé les Britanniques vers la sortie, il faut plus d’UE ! C’est le sens du document de neuf pages élaboré et dévoilé lundi par Jean-Marc Ayrault et Frank-Walter Steinmeier, les ministres des Affaires étrangères français et allemand, sous le titre de « Une Europe forte dans un monde incertain ». Le tandem y appelle à une fusion des politiques étrangères et de Défense ainsi que des services de renseignement, à un renforcement du rôle, des pouvoirs et des moyens de la surveillance commune des frontières, à une harmonisation des politiques fiscales et une stricte convergence des budgets nationaux.

Le groupe de Visegrád

Mais tous les pays de l’UE ne l’entendent pas de cette oreille. Quand les grands pays fondateurs de l’ancienne CEE se réunissaient à Berlin, le groupe de Visegrád délibérait à Prague. Et lundi dix pays (Pologne, Slovaquie, Hongrie, Roumanie, Bulgarie, Slovénie, mais aussi Autriche, Grèce, Espagne et Grande Bretagne) se réunissaient à Varsovie. En Pologne, de nombreuses voix demandent la démission de Jean-Claude Juncker accusé d’être le principal coupable de l’échec du référendum britannique. Car, pour les Polonais comme pour les autres pays d’Europe centrale, la sortie du Royaume-Uni est un coup dur qui ne peut qu’aggraver la domination de Berlin sur l’UE et les attaques de Bruxelles contre les souverainetés nationales des plus faibles.

Au contraire du trio franco-germano-italien, le Polonais Jaroslaw Kaczynski, leader du parti conservateur aux affaires à Varsovie, propose de répondre à la montée de l’euroscepticisme par un nouveau traité qui rendrait de la souveraineté aux nations, qui délimiterait plus clairement et plus strictement les compétences des institutions communes, qui rehausserait le seuil de la majorité qualifiée et élargirait à nouveau les domaines où l’unanimité est requise pour la prise de décisions et qui ne renforcerait les coopérations que dans les domaines où les Etats européens ont vraiment intérêt à agir ensemble. Les Britanniques pourraient alors être invités à rejoindre cette union réellement réformée.

Article paru originellement sur Présent.fr.