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Orbán parle de Trump, du V4, de l’UE, du Brexit et de l’OTAN

Temps de lecture : 4 minutes

Roumanie, Băile Tuşnad – Le Premier ministre Viktor Orbán a fait son discours annuel à l’Université ouverte d’été de Bálványos et au camp de la jeunesse à Băile Tuşnad, en Transylvanie (ancienne partie hongroise de la Roumanie). Il a parlé de l’UE, du terrorisme, du groupe Visegrád, de Donald Trump, de l’Ukraine et du référendum de quotas.

Viktor Orbán a fait des déclarations claires sur plusieurs sujets importants lors de son discours et lors d’une session de questions-réponses.

Lors de son discours, Orbán a déclaré qu’à la suite de la décision prise par les électeurs britanniques de quitter l’Union européenne, on peut voir que l’Union européenne s’est affaiblie. L’Union européenne est devenue une simple puissance régionale, et nous voyons qu’elle a peu d’influence même sur les conflits dans son voisinage immédiat, comme le conflit en Ukraine.

Les dirigeants européens doivent cesser de se référer à l’Union européenne de la même manière qu’il y a 15 ans. Au lieu de cela, l’Europe doit admettre ses erreurs – qui sont principalement l’augmentation de la puissance du Parlement européen, la possibilité pour la Commission européenne, un organe non élu, d’agir en tant que puissance politique et même de passer outre le Conseil européen, et la mise en place de nouvelles politiques à long terme pour aller de l’avant sans l’accord unanime des Etats membres -, a déclaré le Premier ministre hongrois.

Le résultat est une Union européenne déconnectée du peuple. À titre d’exemple, le premier ministre Orbán a souligné que la Hongrie est le seul pays de l’Union européenne où les électeurs auront un mot à dire sur le projet de la Commission européenne de réinstallation obligatoire des migrants lors d’un référendum qui aura lieu le 2 octobre.

En ce qui concerne les États-Unis, le premier ministre a mentionné le discours de nomination de Donald Trump, dans lequel il propose de développer les meilleures services secrets du monde, la protection des frontières et mettre fin à la politique « d’exportation de la démocratie » de l’Ouest, afin de mieux lutter contre le terrorisme. Ce serait une approche sage pour l’Europe, a déclaré Viktor Orbán, où l’Europe met la stabilité d’abord, avant de forcer la démocratie à ses voisins. Sinon, a-t-il dit, « la migration va nous tuer ».

Lorsque les chefs d’Etat se rencontreront à Bratislava, en Slovaquie, en Septembre, de nombreux défis de l’Union européenne seront à l’ordre du jour. Les dirigeants des anciennes élites vont essayer d’agir comme si tout allait bien, a-t-il dit, mais les dirigeants de l’Europe centrale et orientale proposeront des changements. C’est, pour citer Orbán, parce que la «nouvelle Europe» vit toujours le rêve européen, où les nouvelles générations, si elles travaillent dur, ont encore l’espoir d’obtenir plus que leurs parents, a résumé le site gouvernemental About Hungary.

À cet égard, la Hongrie et l’Europe centrale restent un point de certitude dans un monde incertain.

About Hungary a également rassemblé les réponses du premier ministre lors du forum ouvert:

Sur l’OTAN, le Brexit et une armée européenne
Être membre de l’OTAN est une bonne et importante chose, a-t-il déclaré. Cela contribue à la sécurité de la Hongrie et est parapluie protecteur, du point de vue de la sécurité de l’Europe centrale, ce qui est une question existentielle. Dans le même temps, a-t-il relevé, le positionnement initial a changé, remettant en question la forme actuelle de l’OTAN et faisant se poser la question de l’efficacité de l’organisation pour garantir la paix du continent européen.

Le départ du Royaume-Uni de l’Union européenne diminue de manière significative la puissance militaire du continent, a-t-il dit, et nous ne pouvons pas rester dans une une telle perspective de politique militaire. Une force militaire européenne doit être établie, selon le premier ministre, qui devrait être une force militaire véritablement commune, avec une structure de commandement conjoint, fonctionnant avec un langage commun et des moyens militaires conjoints.

Les budgets nationaux devraient intégrer l’industrie militaire dans la politique économique. Dieu fasse qu’il n’y ait nul besoin de l’utiliser, mais si l’Europe y parvient, au cours des années, il pourrait y avoir une armée européenne qui pourrait fonctionner sans les Anglo-Saxons et sans les Russes, a-t-il dit.

Les migrants et les trafiquants d’êtres humains inondent l’Europe parce qu’ils voient qu’elle est faible, a dit Orbán. Une alliance ne peut se maintenir sans une force militaire commune.

Sur le groupe de Visegrád (V4)
Sur le groupe de Visegrád, comprenant la Tchéquie, la Pologne, la Slovaquie et la Hongrie, le premier ministre Orbán a appelé à un approfondissement de la coopération, mais pas au travers d’une opposition à l’UE. « Tant que l’UE existe, nous, centre-Européens, pouvons mieux défendre nos intérêts de l’intérieur que si nous devions essayer de faire la même chose de l’extérieur ».

Il a ensuite parlé en faveur de la proposition polonaise d’avoir des sessions parlementaires communes au sein du V4 et de travailler à une force militaire commune du V4, qui reste distincte de l’armée européenne.

Sur l’élection présidentielle américaine et la politique migratoire
L’un des principaux artisans de la pression exercée sur la Hongrie relative à l’immigration sont les États-Unis, a dit le premier ministre. Les États-Unis ne favorisent pas et soutiennent pas ceux qui ne voient pas l’immigration d’un bon œil et qui ne voient dans leur intérêt d’y recourir. Telle est la position des démocrates américains et, parce que les démocrates détiennent la présidence, c’est la politique officielle du pays.
Qui sera le futur président américain et quelle position aura-t-il sur l’immigration n’est donc pas sans conséquences.

Il est compréhensible que les Américains, de leur point de vue, voient l’immigration comme une chose positive parce que c’est à travers elle que les États-Unis se sont construits. « Mais ils ont besoin de voir, » a dit Orbán, « que, dans cette histoire, nous sommes les Indiens. »

Sur le référendum du 2 octobre
Ceux qui ne vont pas à voter lors du référendum laissent la décision aux autres. Le but du référendum, a-t-il dit, est de donner au gouvernement hongrois un «mandat fort comme un bœuf» alors qu’il se prépare pour les batailles de l’UE prévues à l’automne.

Sur l’Ukraine
Alors que le gouvernement hongrois continue à apporter une aide considérable pour la Subcarpatie, le premier ministre défend toujours au minimum, lors des sommets de l’UE, que les voyages sans visas au sein de l’UE doivent être accordés aux Ukrainiens.