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La Tchéquie également visée par la Commission européenne

Temps de lecture : 2 minutes

Tchéquie – Alors que la Tchéquie a annoncé début juin se retirer du système de distribution obligatoire des migrants prévu par l’UE, la Commission européenne menace de faire passer le gouvernement tchèque devant les tribunaux.

Malgré les menaces du commissaire aux migrations de l’UE, Dimitris Avramopoulos, le gouvernement tchèque a annoncé son retrait du plan de réinstallation par quotas de l’UE, qui visait à répartir d’ici septembre de cette année quelques 160.000 demandeurs d’asile, qui sont arrivés avec la grande vague migratoire de 2015 (1,6 million de clandestins sont alors entrés dans l’Union européenne).

Cette annonce du gouvernement tchèque pourrait être considérée comme une tactique électorale, souligne le pro-migrants Martin Rozumek, directeur exécutif de l’Organisation pour l’aide aux réfugiés, à Prague, interrogé par EU Observer. « À mon avis, ce n’est qu’un message politique pour les électeurs, en leur assurant que nous n’accueillerons pas de nouveaux venus qui pourraient être dangereux, ce qui est un non-sens », a déclaré le militant libéral-libertaire.

Les élections auront en effet lieu cet automne, et ce pourrait bien être l’une des raisons de cette annonce, puisque la Tchéquie n’accepte déjà plus de migrants depuis un an.

La Tchéquie et le V4 contre le concept de solidarité obligatoire

À Bruxelles, les commissaires appellent à plus de solidarité et tentent de forcer les gouvernements des pays d’Europe centrale à accepter les migrants. La Tchéquie, ainsi que l’Autriche, la Hongrie et la Pologne, a été pointée du doigt par les récents rapports de l’UE. La Tchéquie n’a accueilli que 12 migrants sur les 2.691 qu’elle aurait dû prendre dans le cadre du plan de relocalisation.

« En raison de la situation de sécurité aggravée et du dysfonctionnement de l’ensemble du système, le gouvernement a approuvé une proposition visant à arrêter ce système pour la Tchéquie », a déclaré lors d’une conférence de presse le ministre de l’Intérieur, Milan Chovanec. « Cela signifie que la Tchéquie ne demandera pas que les migrants soient déplacés de la Grèce et de l’Italie ».

La Tchéquie a fait cette annonce alors que la Commission européenne a menacé qu’elle pourrait ouvrir des procédures d’infraction contre les pays qui rejettent son plan de redistribution.

Répondant aux menaces de Bruxelles à l’égard des pays qui souhaitent préserver leur souveraineté à leurs frontières, Chovanec a déclaré déjà en avril que la Tchéquie ferait plus volontiers face à des sanctions qu’à l’accueil de migrants. Il a cité des préoccupations en matière de sécurité eu égard au fait que les demandeurs d’asile qu’on voudrait imposer aux contribuables tchèques ne sont pas capables de rester dans les lieux mis à leur disposition pour effectuer les contrôles de sécurité, résume Breibart.

Les partis d’opposition soutiennent le gouvernement social-démocrate sur cette position. Le vice-président du parti communiste tchèque, Jiří Dolejš, a exprimé sa préoccupation à l’égard de l’immigration car elle comporte des «risques sociaux et sécuritaires considérables». Petr Mach du parti libertaire des Citoyens Libres a lui aussi soutenu le gouvernement. « Je félicite le gouvernement qui, sur proposition du ministre de l’Intérieur, a décidé de ne pas accepter plus de migrants dans le cadre des quotas de relocalisation. Si l’Union européenne impose des sanctions contre nous, nous devrions ignorer ces sanctions ».