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Belgique, Bruxelles – Les dirigeants du V4 ont rencontré le nouveau président français Emmanuel Macron. La réunion s’est terminée sur une note mitigée.

Les tensions entre Macron et le V4 ne sont pas nouvelles. Au cours de sa campagne présidentielle et dès qu’il a été élu président de la République française, Emmanuel Macron a plusieurs fois attaqué les pays du Visegrád.

De plus, Emmanuel Macron a utilisé la délocalisation d’une usine française de Whirpool en Pologne comme thème de sa campagne présidentielle, menaçant de sanctionner la Pologne pour son rôle économique dans l’UE et pour son « manque de respect pour les valeurs européennes ».

Dans un entretien donné quelques jours avant la réunion de Bruxelles des 22 et 23 juin, Emmanuel Macron a tenu d’autres propos que les chefs du V4 n’ont apprécié. Pour Macron, le Brexit s’est produit à cause « des travailleurs d’Europe de l’Est qui sont venus occuper des emplois britanniques ». Le président de la République française a également souligné que les pays du V4 sont, pour lui, des profiteurs de l’UE qui ne sont pas disposés à faire leur part. « L’Europe n’est pas un supermarché. L’Europe est un destin commun. […] Les pays d’Europe qui ne respectent pas les règles devraient faire face à des conséquences politiques, » a ajouté Emmanuel Macron, ciblant les pays d’Europe centrale qui s’opposent à l’acceptation de l’immigration de masse.

À cela, Macron a rajouté que certains politiciens de l’Europe de l’Est avaient « tourné le dos à l’Europe » avec « une approche cynique de l’Union qui ne servait qu’à dépenser les crédits sans respecter les valeurs ».

Des tentatives difficiles pour un nouveau dialogue

Ces attaques d’Emmanuel Macron ne sont pas restées sans réponse de la part des pays d’Europe centrale. La Pologne a protesté contre l’utilisation de son nom dans la campagne de Macron. Plus tard, en ce qui concerne les attaques contre l’Europe centrale dans l’entretien publié dans huit grands journaux européens, le premier ministre polonais a exhorté Macron à abandonner « les stéréotypes et les clichés, parfois blessants ».

La Pologne a également rejeté les accusations de Macron concernant le manque supposé de liberté en contre-attaquant. Après la mort d’un chauffeur de camion polonais sur l’autoroute A16 française près de Calais, où des milliers de migrants errent depuis des années, le ministre polonais de l’Intérieur, Mariusz Błaszczak, a écrit une lettre à son homologue français, le socialiste Gérard Collomb, lui demandant de rétablir l’ordre et la sécurité sur les routes françaises, et pour ce faire, il a même offert l’aide de renforts polonais. « C’est ainsi que nous faisons preuve de solidarité », a déclaré le ministre polonais, rappelant que la Pologne aide déjà à sécuriser les frontières de la Hongrie, de la Bulgarie et de la Macédoine.

Le premier ministre hongrois, Viktor Orbán, a également fait des commentaires sur Macron avant la réunion, qualifiant le président français de 39 ans d’être un « nouveau garçon », dont « les débuts ne sont pas trop encourageants ; il pensait que la meilleure façon de montrer de l’amitié était de s’en prendre immédiatement aux pays d’Europe centrale. Ce n’est pas la façon dont nous faisons les choses ici, mais il va rapidement apprendre », a déclaré avec un sourire le premier ministre hongrois.

Toutefois les deux parties s’engagent à renouveler le dialogue, en reconnaissant des deux côtés des désaccords et des incompréhensions. Macron comme le V4 sont par exemple d’accord pour dire que les salaires bas des citoyens d’Europe centrale et orientale sont un problème pour tous les Européens.