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La Convention d’Istamboul, un pacte de Marrakech sociétal

Temps de lecture : 3 minutes

Par Thibaud Cassel.

Europe – La Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à égard des femmes et la violence domestique, dite « Convention d’Istamboul », a été adoptée dans cette ville le 11 mai 2011. La Slovaquie l’avait immédiatement signé, suivie de la Pologne le 18 décembre 2012, de la Hongrie le 14 mars 2014 et enfin de la République tchèque le 2 mai 2016. Parmi les membres du groupe de Visegrad (V4), seule la Pologne a finalement ratifié le document. Ailleurs dans l’Union européenne, la Bulgarie, la Lettonie et la Lituanie ne l’ont pas non plus ratifié à ce jour. Pourquoi ces pays, membres de l’ex-Europe socialiste, rechignent à ratifier ce traité international ?

La Convention d’Istamboul est un concentré d’idéologie libérale. « Violence à l’égard des femmes », « violence domestique », « discrimination à l’égard des femmes » et «  violence fondée sur le genre » : les termes clés ne renvoient pas en fait à la protection de la femme mais servent de paravent à trois principaux objectifs :

  • Reconnaître officiellement la théorie du genre ;
  • Assurer sa propagation par les pouvoirs publics, notamment l’Éducation nationale ;
  • Faire des violences faites aux femmes un nouveau biais d’immigration.

1 – Le dogme du genre

La Convention d’Istamboul ouvre la voie à la création d’un cadre juridique au niveau pan-européen avec l’objectif final de lutter contre la violence faite aux femmes, en réalité de laminer les différences entre les sexes. Le préambule contient une réécriture de l’histoire fort spécieuse : « une manifestation des rapports de forces historiquement inégaux entre les femmes et les hommes ayant conduit à la domination et à la discrimination des femmes par les hommes, privant les femmes de leur pleine émancipation » (article 10). La femme serait un homme diminué et l’idéologie prétend en faire un individu à part entière. En congédiant l’héritage culturel comme un épouvantable fardeau, les rédacteurs de la Convention d’Istamboul justifient la théorie du genre et ses infinies implications. Cette tabula rasa caractérise les idéologies totalitaires. Le refus d’admettre la complémentarité et l’interdépendance des hommes et des femmes ouvre également la voie au démantèlement de la famille.

2 – Une idéologie prosélyte

Bien sûr, la Convention d’Istamboul n’empêche pas la perpétuation de familles sur le modèle traditionnel. Mais elle la concurrence et la sape en s’immisçant dans l’éducation des enfants. La théorie du genre sera enseignée aux enfants à tous les niveaux d’enseignement, comme en dispose l’article 14. C’est sur la base juridique de ce traité qu’on voit en France des membres du lobby LGBT+ organiser des ateliers de sensibilisation dans les écoles. La contestation de la politique familiale en Hongrie s’appuie sur la Convention d’Istamboul. Les tenants de la société ouverte y trouvent un biais juridique pour s’en prendre à des mesures sociales permettant d’enrailler le déclin démographique. De ce point de vue, comment ne pas considérer la Convention d’Istamboul comme une arme populicide ? La Pologne qui a ratifié le texte semble s’en remettre au conservatisme du peuple. Mais il semble contradictoire de rejoindre un consensus légal dont on rejette les implications asociales…

3 – Une convergence de vue avec l’idéologie migratoire

La Convention créée de nouvelles pompes aspirantes pour l’immigration par le lien établi entre les violences contre les femmes et le statut de réfugié ou la demande d’asile. On évoque dans l’article 60, §1 : la « violence de genre reconnue comme persécution au titre de la Convention sur le statut des réfugiés, et donnant lieu à une protection complémentaire ». Et plus loin (article 60, §2) : « que les demandeurs d’asile se voient octroyer le statut de réfugié s’il y a une crainte de persécution fondée sur l’un des motifs de la Convention ». On relèvera qu’une violence fondée sur le genre ne peut être aisément justifiée ou réfutée. Autre complication, le principe du « non-refoulement » défini par l’ONU s’étend aux violences de genre, ce qui ouvre une brèche de plus dans les frontières déjà poreuses de l’Europe. Le pacte de Marrakech sur le volet migratoire et la Convention d’Istamboul sur le volet sociétal se répondent. Ces deux textes participent de l’idéologie de la société ouverte – c’est-à-dire de la guerre ouverte faite à toute société constituée.

Le caractère intrusif du traité s’impose d’évidence dès le titre : « contre les violences domestiques ». Comme si le foyer était un enfer sur lequel les législations nationales n’avaient jamais osé s’interroger, et que le droit international saurait mettre au pas. Comme si, également, chaque conjoint cachait un monstre et que le glaive de la justice devait d’urgence s’inviter dans le lit conjugal. Un texte qui érige des individus contre les familles et les femmes contre les hommes est un instrument de dissolution sociale. La jurisprudence appuyée sur la Convention d’Istamboul pourrait imposer à tout pays signataire les implications radicales développées en Suède ou autre pays notoirement libéral. De ce point de vue, on comprend que des pays d’Europe centrale freinent l’entrée en vigueur de telles dispositions, d’apparence bénéfiques et bien intentionnées.