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Émeutes autour du confinement en Roumanie

Temps de lecture : 2 minutes

Roumanie – De violents incidents ont opposé ce samedi de nombreuses personnes et les forces de l’ordre notamment dans un quartier de la ville de Hunedoara et dans un village du département de Braşov ; des vidéos de ces violences circulent sur les réseaux sociaux.

Des émeutes suite à un contrôle d’attestation

Dans le quartier Micro 6 Nord de Hunedoara, les incidents ont éclaté samedi après-midi alors que des policiers contrôlaient une personne en état d’ébriété qui n’avait pas d’attestation pour justifier sa présence sur la voie publique dans le cadre du confinement et de l’état d’urgence en vigueur en Roumanie et prolongés jusqu’à la mi-mai par le président Iohannis. Un déchaînement de violence s’en est suivi au cours duquel deux véhicules de police ont été endommagés tandis que les forces de l’ordre ont battu en retraite comme on le voit sur la vidéo publiée sur le site du quotidien local Hunedoara Liberă. La police a dû procéder à des tirs de sommation. Neuf des personnes ayant participé à ces incidents ont été arrêtées.

Une foule armée de bâtons et de pelles 

Dans la deuxième vidéo vraisemblablement tournée dans un village de la commune de Săcele (département de Braşov), une foule visiblement en colère et s’exprimant en roumain, armée de bâtons et de pelles, s’en prend violemment à une voiture (peut-être un véhicule de police) qui arrivait à vive allure en leur direction et s’arrêtant brusquement contre une clôture en fauchant quelqu’un. Les émeutiers en détruisent alors le pare-brise à coups de pelles tandis qu’un des policiers présents brandit un fusil.

Enfin, d’autres incidents du même style ont éclaté hier soir dans un quartier de Ploieşti (70 km au nord de Bucarest) ainsi que dans le quartier de Rahova à Bucarest où 37 personnes ont été arrêtées.

Un pays fragilisé économiquement

Ces scènes d’émeutes font suite à plusieurs facteurs de tensions. La mise en place d’une système policier et contrevenant la Constitution, ainsi que les interdits concernant la Pâques orthodoxe dans ce pays encore religieux ont généré un mécontentement important. Mais parmi les populations les plus touchées par le bouleversement de l’économie du fait des mesures sanitaires, la colère gronde pour une autre raison : la faim. Certains travailleurs au noir ou précaires commencent à affronter un quotidien très difficile où la faim devient un danger plus pressant que l’épidémie. Cela avait déjà poussé des milliers de saisonniers à braver les mesures sanitaires pour retourner travailler à l’Ouest.

La Roumanie est l’un des pays les plus susceptibles de souffrir économiquement de la crise du coronavirus à moyen terme. En effet, une grande partie de sa population est émigrée en Europe occidentale pour y travailler (notamment en Italie), et le pays vit beaucoup de l’économie du mandat (c’est-à-dire des Roumains qui renvoient au foyer une partie de leur salaire). L’épidémie a précipité le retour de nombreux Roumains, qui ne disposent pas nécessairement de couverture chômage dans les pays où ils travaillaient, et remplacé l’importation de salaires occidentaux par une importation de chômeurs rentrés au pays.

On dénombre à ce jour 8 746 cas confirmés de coronavirus en Roumanie où 434 personnes en sont mortes tandis que 1 892 personnes ont guéri de la maladie.