Union européenne – Les défenseurs invétérés de l’Union Européenne et de sa doctrine politiquement correcte prétendent souvent que toute opposition à leur universalisme équivaudrait à un retour anachronique au nationalisme, à l’extrême droite et à la guerre. Or, le nombre de ceux qui voudraient allier patriotisme conservateur et défense commune de l’identité occidentale contre ses nombreux ennemis venant de l’intérieur tout comme de l’extérieur s’accroit de jour en jour. Les États Visegrád sont à la pointe de ce mouvement, et ce n’est donc pas un hasard si la Pologne a pris les devants en lançant un nouveau projet de réflexion sur l’Europe du futur. Ainsi, l’association d’intellectuels conservateurs « Stowarzyszenie Twórcówdla Rzeczypospolitej », présidée par l’eurodéputé Zdzisław Krasnodębski (PiS/ERC), a commandité à l’historien David Engels, professeur d’université belge émigré en Pologne et travaillant à l’Instytut Zachodni, la rédaction d’un « préambule » pour la constitution d’une future confédération de nations européennes. Ce texte, s’inspirant notamment de la nouvelle constitution hongroise et faisant la part belle à l’héritage gréco-romain et judéo-chrétien, s’inscrit dans la continuité directe de l’idéologie de l’Hespérialisme tel que développée dans l’ouvrage récent de David Engels, « Renovatio Europae » (auquel avait notamment collaboré le philosophe hongrois András Lánci). Si l’Europe veut survivre en tant que civilisation dans le monde du 21e siècle, il faudra à la fois un retour radical aux valeurs et traditions qui l’ont façonnée, et une collaboration étroite entre nations européennes dans certains domaines stratégiques, tout en diminuant nettement l’emprise de Bruxelles sur les autres. Le « préambule » résultant de cette initiative se veut un programme politique ouvert et fédérateur tout comme un potentiel point de ralliement pour les nombreux partis politiques conservateurs soucieux de la défense de l’occident, bien qu’encore largement dispersés dans diverses familles politiques du parlement européen. Nous vous proposons de découvrir ici ce texte :
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Préambule d’une constitution pour une
confédération de nations européennes
(David Engels)
Nous, les Européens, pleinement conscients de notre responsabilité historique, décidons de nous donner une constitution et de mener ainsi à terme le processus d’unification du continent. Cette constitution devra fonder une confédération d’États-nations qui, tout en conservant leurs droits, concordent dans l’idée de poursuivre une série d’objectifs communs pour le bien de tous tout comme pour le soin et la protection de la civilisation européenne, notamment : une politique extérieure coordonnée, la protection des frontières européennes, la lutte contre le crime, l’extension de l’infrastructure de mobilité paneuropéenne, la coordination des normes et règles, l’accès aux ressources naturelles et stratégiques, la coopération dans le domaine de la formation et de la recherche ainsi que la mise à disponibilité des fonds nécessaires à ces fins.
Cette unification devra mettre un trait final sous de nombreux siècles de guerres intra-européennes, mais elle s’effectue dans l’esprit d’une profonde affinité entre les peuples européens qui, en dépit de leurs conflits, se sont toujours considérés comme faisant partie d’une seule culture commune qui est plus que la simple somme de ses composantes et a fait naître une vision spécifique et unique du monde et de l’humain.
Cette culture s’abreuve de nombreuses sources, parmi lesquelles nous devons souligner particulièrement la tradition vétérotestamentaire, la pensée grecque, l’art politique romain, la révélation chrétienne et l’héritage des peuples romans, germaniques et slaves, et vit le jour de manière institutionnalisée depuis la formation de la souveraineté spirituelle de l’Église et de l’autorité politique de la dignité impériale rénovée en 800. Par la suite, la culture européenne a déployé tout son potentiel intérieur à travers le Moyen Âge, la Renaissance, les Lumières et la Modernité et s’est également ouverte au monde, avec lequel elle veut entrer aujourd’hui, par l’adoption d’une constitution, dans des interactions nouvelles et fortes.
Fiers des grands acquis de notre passé, nous fondons notre constitution sur l’adhésion positive aux valeurs de notre tradition et sur la conscience que la prospérité et le progrès du présent n’ont été possibles que grâce aux exploits de nos ancêtres. C’est pourquoi nous voulons fermement ancrer l’évolution du futur dans les racines du passé et sauvegarder, soigner et accroître l’héritage culturel, social et moral – matériel comme immatériel – qui nous a été légué.
Nous, les Européens, nous engageons devant Dieu et notre propre conscience :
- à poursuivre comme véritable mission de notre communauté la sauvegarde de notre legs spirituel tout comme matériel ainsi que le développement autonome de notre potentiel culturel en vue de l’aspiration conjointe vers la vérité, la liberté et la bonne vie ;
- à tolérer toutes les convictions religieuses et philosophiques concordantes avec notre manière habituelle de vivre, et de soigner, avantager et continuer particulièrement l’héritage de la tradition judéo-chrétienne et de ses liens avec la pensée philosophique rationnelle, sans lesquels notre culture européenne serait impensable ;
- à considérer et protéger la vie humaine dans tous ses stades d’évolution et d’âge ainsi que sa dignité et son individualité unique comme le plus haut des biens qui nous ont été confiés ;
- à reconnaître comme source ultime de toutes les décisions politiques la volonté démocratique du peuple et de considérer les intérêts des Européens dans leur totalité comme principe directeur le plus important de toutes actions ;
- à estimer les nations et peuples européens dans leur multiplicité et diversité comme expression précieuse et irremplaçable des nombreuses facettes d’une culture commune, de les accepter comme les porteurs de l’idée européenne et des institutions européennes et de les respecter comme des entités politiques autonomes qui veulent désormais régler leurs différends par voie de négociation et d’arbitrage pacifiques ;
- à intervenir en tout temps pour la sauvegarde et l’accroissement de la prospérité, de la sécurité, de la liberté, de l’ordre, de la paix et de l’entente des peuples européens ;
- à construire notre communauté de telle manière que toutes les décisions soient prises de façon aussi subsidiaire que possible, donc au niveau concerné et compétent le plus bas possible, tout en considérant les nations comme les porteurs centraux de l’auto-détermination démocratique et de l’expression de la vie culturelle de l’Europe ;
- à ordonner notre coexistence sous forme d’un État de droit et de ne pas seulement garantir un droit égal et convenable à tous, mais aussi de toujours soumettre la formation du droit et le contrôle de son interprétation à la volonté du peuple ;
- à regarder la famille naturelle, qui résulte de l’union entre l’homme et la femme et la naissance d’enfants, tout comme les droits et obligations qui en résultent comme la base fondamentale de la société européenne et de lui accorder une protection particulière, sans pour autant entraver des formes alternatives de cohabitation issues de la libre décision des humains ;
- à garantir l’égalité entre l’homme et la femme devant la loi ainsi que les qualités, droits et devoirs particuliers associés aux sexes selon leur constitution naturelle ;
- à éduquer nos descendants à la fois dans l’esprit des traditions et trésors qui nous ont été légués et dans le sens d’une volonté constante de se surpasser tant intérieurement qu’extérieurement ;
- à protéger les droits et devoirs résultant de la propriété privée, tout en assurant l’égalité des chances, le droit à un travail digne, le soutien des nécessiteux et les intérêts de la communauté ;
- à vouloir vivre en paix et harmonie avec nos voisins et tous les autres peuples de cette terre, particulièrement ceux avec lesquels nous sommes unis par des expériences positives et un patrimoine historique commun, tout en nous portant garant de l’indépendance, des intérêts, de la sécurité et de la survie de notre culture ;
- à prendre au sérieux notre responsabilité pour notre environnement, et ce non seulement dans le sens d’une simple sauvegarde de l’équilibre naturel et d’une gestion soigneuse des ressources naturelles en Europe et dans le monde, mais aussi d’une interaction moralement responsable avec tous les êtres animés.