On pouvait s’y attendre : la gauche n’a pas mis longtemps pour distordre les propos d’Attila Péterfalvi, président de l’Autorité hongroise de protection des données et de la liberté de l’information (en hongrois : NAIH). Ce dernier a en effet proposé que le gouvernement réglemente le fonctionnement des réseaux sociaux, de façon à ce que ces derniers ne puissent pas bloquer de profils sans de sérieuses justifications, qui soient soumises à la compétence des instances hongroises.
Comme Magyar Nemzet l’avait récemment écrit, Facebook prépare une nouvelle vague de suspensions de profils injustifiées, ce qui viole non seulement la liberté d’expression, mais constitue aussi souvent une entrave à la circulation des informations et à l’activité économique. Attila Péterfalvi a donc déclaré qu’il conviendrait de mettre au point une procédure au niveau des autorités hongroises, permettant à ces dernières d’obliger Facebook à réviser ses suspensions injustifiées, de façon à préserver la liberté d’expression.
Le Jobbik n’a pas raté l’occasion : au prix d’une distorsion de ces propos, il a cherché à dresser la population contre le gouvernement. C’est d’abord le député Jobbik János Stummer qui a réagi aux propos de Péterfalvi, en affirmant que, d’après lui, Facebook serait la prochaine victime du gouvernement hongrois, après « l’exécution » du portail électronique Index.
Mais le délire de ce parti victime d’un trouble de la personnalité ne s’est pas arrêté là. Ce parti dont le nom complet est Mouvement pour une meilleure (en hongrois : jobbik) Hongrie a déclaré sur Internet que le chef du gouvernement, ne supportant pas qu’on le contredise, s’est, après avoir liquidé la liberté de la presse, fixé un nouvel objectif : censurer Facebook. La publication du Jobbik finit par un court sondage : faut-il ou non que la population hongroise descende dans la rue pour manifester, si le Fidesz au pouvoir restreint l’accès à Facebook depuis la Hongrie ?
Le pouvoir est au bout de Facebook ?
Quiconque contrôle Facebook peut influencer à sa guise la moitié de la population terrestre. Et gagner des élections. La répétition générale de ce drame aura lieu cet automne, lors des élections présidentielles prévues aux États-Unis.