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L’essentiel de l’actualité du 5 au 11 avril dans le V4

Temps de lecture : 8 minutes

V4

  • Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit pour l’année 2021 une croissance économique de 4,7% pour la Slovaquie, de 4,3% pour la Hongrie, de 4,2% pour la Tchéquie et de 3,5% pour la Pologne.

Hongrie

  • Le championnat d’Europe de football 2020 – dont certains matchs auront lieu en Hongrie – ayant été reporté à cette année à cause de la pandémie, il a été décidé, notamment pour la Hongrie, que seuls les spectateurs vaccinés seront autorisés à accéder aux stades, comme le porte-parole du gouvernement hongrois, Gergely Gulyás, l’a annoncé lors d’une conférence de presse le 25 mars.
  • La pression migratoire se poursuit aux frontières de la Hongrie. C’est ainsi que le week-end des 3 et 4 avril, la police hongroise a intercepté 385 clandestins. La semaine précédente, 783 migrants illégaux avaient été appréhendés dans le pays.
  • Le premier ministre hongrois Viktor Orbán a annoncé ce mardi 6 avril la réouverture des magasins et des services à partir du lendemain 7 avril, dans la mesure où 2,5 millions de personnes ont déjà été vaccinées contre le coronavirus en Hongrie. Le chef du gouvernement a tenu à rappeler l’importance de la vaccination : « Le virus a déclenché une guerre contre nous, et la seule arme qui promet la victoire est le vaccin […] Je remercie le travail des médecins et des infirmières et je demande au peuple hongrois de s’enregistrer et de se faire vacciner ». Les règles s’appliquant en Hongrie depuis le 7 avril sont donc les suivantes : le couvre-feu s’appliquera de 22 h à 5 h ; les magasins peuvent être ouverts de 10h à 21h30 ; les magasins peuvent avoir en moyenne un client par 10 mètres carrés ; les prestataires de services peuvent ouvrir ; les restaurants et les hôtels restent fermés.
  • Le porte-parole du gouvernement hongrois, Gergely Gulyás, a de son côté annoncé lors d’un point presse ce jeudi 8 avril que la deuxième phase de la réouverture pourrait démarrer lorsque trois millions de Hongrois auront été vaccinés, évoquant au passage que la Hongrie était actuellement « l’un des pays les plus vaccinés » en Europe.
  • Le secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères, Levente Magyar, a pris position dans l’affaire Zsolt Petry, cet entraîneur hongrois licencié par le club berlinois Hertha BSC suite à un entretien accordé au quotidien conservateur Magyar Nemzet : « L’Allemagne, comme la Hongrie, a une expérience historique directe de la terreur d’opinion la plus complète, donc préserver le droit fondamental à la liberté d’expression est notre devoir moral commun. Quelle que soit la base de la vision du monde, restreindre la liberté d’expression est inacceptable pour les Hongrois car cela évoque un système dans lequel des milliers de nos compatriotes ont donné leur vie dans leur lutte », déplorant que manifestement, « en Allemagne, n’importe qui pourrait faire face à des représailles existentielles pour avoir communiqué légalement ses opinions ». De son côté, le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, s’est adressé à ce sujet aux dirigeants de l’Union européenne : « Chère Vera Jourová, Didier Reynders, Frans Timmermans, Judith Sargentini et tous les autres politiciens européens libéraux spécialisés dans l’éducation sans scrupules sur le sujet de la liberté d’expression! En Allemagne, un homme a été licencié parce qu’il partageait son opinion sur la migration et la famille. […] Où êtes-vous maintenant ? Quand allez-vous protester ? Quand engagez-vous la procédure et en vertu de quel article ? » 
  • Selon un sondage réalisé par le Republikon Intézet auprès des électeurs de moins de trente ans et publié ce jeudi 8 avril dans le quotidien Népszava, le Fidesz du premier ministre hongrois Viktor Orbán est certes, et de loin, avec 29%, le parti le plus populaire dans cette classe d’âge de la population, mais sans atteindre ses scores habituels sur l’ensemble du corps électoral. De même, les partis d’opposition obtiennent de meilleurs résultats dans cette catégorie, ainsi 14% des moins de 30 ans se prononcent-ils en faveur du Jobbik, 10% en faveur de Momentum, 5% en faveur de la Coalition démocratique (DK) de Ferenc Gyurcsány, 3% pour le parti vert LMP et 2% pour le parti socialiste MSZP. Néanmoins 48% des jeunes disent souhaiter un autre gouvernement que celui de Viktor Orbán mais seulement 33% disent souhaiter que Viktor Orbán ne soit plus premier ministre. Pour ce qui est des sujets de société, 66% considèrent la religion comme une affaire privée, 78% souhaitent que l’enseignement supérieur soit gratuit, 79% souhaitent que l’État dépense plus pour les soins de santé, tandis que le « mariage homosexuel » n’est soutenu que par une minorité de 35%.
  • Dans un éditorial publié ce jeudi 8 avril, le rédacteur en chef de l’hebdomadaire autrichien Profil – traditionnellement très à gauche –, Christian Rainer, prend prétexte de critiques formulées par la télévision hongroise à l’encontre d’une de ses journalistes, Franziska Tschinderle pour sa manière peu sérieuse et provocatrice de poser des questions hors de propos et dénonce rien de moins qu’une « attaque d’un régime autoritaire contre la liberté de la presse et donc contre les valeurs centrales de l’Occident » tandis que Mme Tschinderle promettait dans le même numéro « de continuer à rendre compte du démantèlement de la démocratie en cours en Hongrie ». L’affaire est tellement montée en épingle que le ministre autrichien des Affaires étrangères, Alexander Schallenberg (ÖVP), « a immédiatement contacté [son homologue hongrois] Péter Szijjártó » qui en a, à son tour, fait part sur Facebook : « Je vois, j’entends qu’il y a beaucoup d’excitation en Autriche parce que la télévision hongroise a osé critiquer une journaliste autrichienne ».
  • Lors de son intervention hebdomadaire sur Kossuth Radió, le premier ministre hongrois Viktor Orbán a cette semaine à nouveau abordé la présente campagne de vaccination contre le coronavirus pour laquelle plus de quatre millions de Hongrois se sont déjà inscrits : « C’est un nombre assez élevé mais pas encore suffisant. Nous avons demandé à des célébrités de participer à une campagne pour convaincre les gens de se faire vacciner », a-t-il déclaré. « D’ici début juin, nous serons en mesure de vacciner 7 millions sur les 8 millions d’adultes […] Nous dirigeons la plus grande opération logistique de l’histoire de la Hongrie ». M. Orbán a également évoqué la polémique au sujet du vaccin russe Spoutnik V : « Nous avons été les premiers à dire qu’en matière d’achat de vaccins, le prix est important, tout comme la date de livraison. […] Mais que voyons-nous maintenant ? Le premier ministre bavarois a commandé 2 millions de doses du vaccin russe ».
  • Le film Old Boys d’Ondřej Provazník et Martin Dušek sera projeté ce 15 avril lors du festival du cinéma tchèque à Budapest. Les deux réalisateurs ont choisi d’ajouter avant leur film un court passage vidéo dans lequel ils font part de leur désaccord avec la politique du gouvernement hongrois : « nos représentants politiques doivent également être conscients que quelqu’un viendra peut-être à la fin de leur vie pour les tenir responsables de leurs actes », explique l’un des deux réalisateurs tandis que son collègue écrit sur un tableau : « Ban Orbán ! » (Interdire Orbán !). De son côté, le secrétaire d’État au ministère des Affaires étrangères, Tamás Menczer, a réagi sur Facebook en expliquant que « bien sûr, les artistes estimés ont le droit et l’opportunité d’attaquer le gouvernement hongrois, comme ils le font. Il existe quelques millions de forums pour cela. Le ministère tchèque des Affaires étrangères leur a seulement demandé de ne pas le faire lors de l’événement culturel du ministère ».

Pologne

  • Dans un contexte de rumeurs quant à une crise gouvernementale sous-jacente qui entraînerait des élections anticipées, le président du parti Droit et Justice (PiS), Jarosław Kaczyński, a tenu à rappeler dans un entretien publié le 7 avril dans le quotidien Gazeta Polska que le premier ministre Mateusz Morawiecki bénéficiait de son « soutien et [sa] confiance ». « Nous sommes déterminés à terminer ce mandat en tant que formation dirigeante. Lorsque vous êtes dans une coalition, vous devez toujours vous préparer à certaines perturbations », a-t-il expliqué faisant implicitement référence à certaines dissensions avec les partenaires du PiS Solidarna Polska et Porozumienie.
  • Des barges transportant des conteneurs maritimes sur la Vistule ? C’est un projet qui pourrait rapidement voir le jour. En effet, dans le cadre d’un projet pilote à l’initiative des autorités locales de la voïvodie de Couïavie-Poméranie, un premier bateau transportant six conteneurs, soit 170 tonnes, et transportant notamment des fournitures pour IKEA, est parti le 6 avril du port de Gdańsk (sur la Baltique) à destination de la ville de Chełmno, à 170 km de là. Ce mode de transport pourrait constituer une alternative écologique au transport par camions.
  • Cela fait onze ans que l’avion présidentiel polonais s’est écrasé à Smolensk, tuant d’un seul coup une centaine de membres de l’élite polonaise. Or, on apprend, par un entretien accordé ce jeudi 8 avril par l’ancien secrétaire d’État polonais Marek Suski à l’émission Magazyn Śledczy (TVP), qu’il avait constaté que les documents secrets de la chancellerie polonaise de l’année 2010 avaient tout simplement disparu… « J’ai été surpris qu’il y ait des documents de 2009, 2011 et des années suivantes. Cependant, ceux de 2010 manquaient . La personne travaillant dans le bureau secret n’a pas été en mesure de me dire ce qui leur était arrivé […] Je suppose que ceux qui étaient au pouvoir à l’époque avaient quelque chose à cacher », a-t-il ainsi expliqué.
  • Pour le ministre polonais de la santé, le monde pré-covidien ne reviendra jamais.
  • Alors que les tensions entre Minsk et Varsovie ne faiblissent pas, le président biélorusse s’est exprimé à ce sujet.

Slovaquie 

  • Même après le remaniement gouvernemental mettant fin au moins provisoirement à la crise politique, l’affaire des vaccins Spoutnik V continue de faire couler de l’encre en Slovaquie. L’agence pharmaceutique slovaque SUKL a ainsi déclaré ce jeudi 8 avril que les lots de vaccins Spoutnik V qu’elle avait reçus différaient de ceux examinés par des scientifiques internationaux et par le régulateur de l’Union européenne et refuse en conséquence de l’homologuer, sur quoi la Russie a demandé à la Slovaquie de restituer les 200 000 doses livrées en vertu de « violations du contrat » passé et qualifiant de « fake news » les allégations de l’agence slovaque : « Tous les lots de Sputnik V sont de la même qualité et sont soumis à un contrôle de qualité rigoureux ».
  • L’ambassadeur ukrainien en Slovaquie, Youri Mouchka, a annoncé ce jeudi 8 avril le lancement d’un projet de coopération transfrontalière entre l’Ukraine et la Slovaquie visant à intensifier les relations entre les régions slovaques et les régions ukrainiennes.

Tchéquie 

  • À compter de lundi 12 avril, minuit, les nouvelles règles entrent en vigueur : fin des limitations de déplacement d’une région ou d’un arrondissement à l’autre ; fin du couvre-feu ; les zoos et jardins botaniques peuvent rouvrir leur parties extérieures en limitant les visiteurs à 20% de leur capacité d’accueil ; les marchés de petits producteurs peuvent de nouveau se tenir ; les écoles rouvrent ; les mariages et enterrements peuvent se tenir avec 15 personnes maximum ; les restaurants peuvent ouvrir jusqu’à 22h.
  • L’archevêque de Prague, Mgr. Dominik Duka, a déclaré le 3 avril que l’épidémie de coronavirus – qu’il avait qualifié d’ « arme biologique chinoise » à la mi-février – ne pourrait être vaincue que par une symbiose de la science et de la foi : « La foi sans connaissance n’est pas la foi et peut se transformer en fanatisme, qui n’aide alors personne. Mais si la science existe sans aucune foi, elle ne devient qu’une simple technique qui n’aidera pas non plus […] Le commerce et la concurrence entrent même dans la médecine. Et c’est pour cela que nous nous sentons frustrés ».
  • Des chercheurs tchèques des universités de Prague et Plzeń ont mis au point un système appelé Teplator permettant d’utiliser la chaleur de désintégration radioactive produite par les barres de combustible usé des réacteurs nucléaires pour chauffer de l’eau, ce qui pourrait aisément être utilisé dans le cadre du chauffage urbain. « Il serait possible de chauffer toutes les grandes villes tchèques uniquement à partir des réserves de combustible usé déjà disponibles aujourd’hui en Tchéquie », a ainsi expliqué Radek Škoda, l’un de ces chercheurs.
  • Le nouveau ministre tchèque de la Santé, Petr Arenberger, a annoncé ce samedi 10 avril que les restrictions concernant les réunions en plein air seraient maintenues même après la fin de l’état d’urgence le lundi 12 avril. « Il vaut mieux d’un point de vue médical de garder la règle selon laquelle seulement deux personnes au maximum peuvent se rencontrer à l’intérieur ou à l’extérieur », a-t-il expliqué. De son côté, l’Union sportive tchèque (ČUS) a appelé le gouvernement à atténuer l’impact des restrictions : « Nous appelons le ministère de la Santé et le gouvernement à autoriser l’entraînement en plein air des enfants et des jeunes jusqu’à 20 personnes », a ainsi déclaré Miroslav Jansta, président du ČUS.
  • Selon des documents produits par l’Institut national slovaque de la mémoire (ÚPN) au tribunal régional de Bratislava dans le cadre d’un procès que lui a intenté Andrej Babiš, le premier ministre tchèque aurait bel et bien été un agent de la police secrète du régime communiste et que le nom de code « Bureš » lui aurait ainsi été attribué le 11 novembre 1982. De son côté, M. Babiš dément formellement ces accusations. Il a par ailleurs gagné un premier procès contre l’ÚPN, le tribunal de Bratislava considérant que Babiš avait effectivement été identifié à tort comme un agent communiste sur la base du témoignage d’un ancien agent du StB, Július Šuman, ayant déclaré que le dossier de sécurité avait été délibérément falsifié dans le but de protéger l’identité du véritable agent « Bureš ». Or, ce jugement a été annulé en 2017 par la Cour constitutionnelle slovaque, considérant que le témoignage de Šuman était irrecevable.