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Hongrie : pas de « retour à la normale » avant le mois d’août

Temps de lecture : 2 minutes

Hongrie – Alors que les autorités – en Hongrie comme ailleurs en Europe – célèbrent la « réouverture » des restaurants, hôtels, théâtres, cinémas, spas, gymnases, bibliothèques, musées et autres lieux de loisirs en omettant parfois de préciser que cela ne concerne que les personnes titulaires d’un passeport vaccinal, le porte-parole du gouvernement hongrois, Gergely Gulyás, vient, une fois de plus, de remettre les pendules à l’heure.

« L’épidémie est toujours avec nous »

C’est en effet lors d’une conférence de presse en ligne tenue ce jeudi 6 mai que M. Gulyás a expliqué que les restrictions relatives à l’épidémie de coronavirus seront maintenues au moins jusqu’à mi-août pour sûr : « l’épidémie est toujours avec nous » a-t-il déclaré en rappelant que le fameux « certificat d’immunité » (védettségi igazolvány) sera d’ici là indispensable pour assister à des concerts, des festivals, spectacles et événements sportifs, ainsi que pour utiliser les services des hôtels et des restaurants, instaurant de facto une ségrégation entre les citoyens. Peut-être le gouvernement espère-t-il pouvoir célébrer la fête nationale du 20 août sans restrictions, selon de nombreux observateurs.

« La Hongrie a été la première en Europe à retrouver sa liberté »

Dans cette optique, il s’est également félicité que 53% des Hongrois adultes aient déjà été vaccinés, ce qui permet de faire repartir déjà la machine économique, même de façon restreinte : « La Hongrie a été la première en Europe à retrouver sa liberté ». En raison d’accords bilatéraux conclus ces derniers jours, le passeport vaccinal hongrois permet d’ores et déjà de voyager sans contraintes en Croatie, en Serbie, en Slovénie, à Bahreïn et en Roumanie. Des négociations sont en cours avec la Grèce et Israël.

La communication envers grand public du gouvernement semble également indiquer un espoir sincère de sortie de crise d’ici la fin de l’été, malgré des annonces officielles qui sèment le doute. Viktor Orbán a notamment écrit dans une publication de sa page Facebook, où il apparaît en photo discutant avec le premier ministre slovène, que « nous avons cassé l’épidémie, nous allons redémarrer l’économie ».

De moins en moins de volontaires pour la vaccination

La Hongrie approche très fortement du seuil fatidique auquel il y aura plus de vaccins disponibles que de demandeurs. L’objectif des 5 millions de primo-vaccinés semble désormais difficile à atteindre, et les célébrités ont été appelés à la rescousse pour de nouvelles campagne d’incitation à la vaccination. Le gouvernement a d’ailleurs décidé de dépenser 16 milliards de forint (44,6 millions €) pour une nouvelle campagne d’incitation au vaccin. L’ouverture de la vaccination aux résidents étrangers et aux mineurs de 16-18 ans devrait cependant faire progresser encore nettement le nombre de vaccinés, au nombre de 4 millions 200 mille ce vendredi. À noter que la Hongrie est le pays de l’UE qui utilise la plus large gamme de vaccins, de Pfizer au Sinopharm en passant par l’Astra-Zeneca, le Moderna, le Janssen et le Spoutnik V.

Ce qui provoque un débat entre partisans de la solution vaccinale de masse. L’opposition progressiste dénonce l’usage des vaccins non-homologués par l’UE, à savoir le Sinopharm et le Spoutnik V, tandis que le camp pro-gouvernemental dénonce une campagne de mort et d’antivaccins de la part de l’opposition, arguant que les vaccins orientaux ont contribué à sauver des vies par dizaines de milliers.