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Viktor Orbán à l’ancien premier ministre slovaque : faire du V4 l’égal de la France et de l’Allemagne dans l’UE

Temps de lecture : 2 minutes

Samizdat n°7 – La réponse de Viktor Orbán à Mikuláš Dzurinda

 

Mikuláš Dzurinda rejette la recommandation que j’ai formulée dans l’interview donnée au site postoj.sk, à savoir que les pays du V4 devraient se donner pour objectif d’amener l’Union européenne, actuellement basée sur un axe franco-allemand, à devenir un centre de pouvoir assis sur trois piliers : l’Allemagne, la France et le V4.

Cette option n’est bien sûr envisageable qu’à partir d’un V4 sous conduite polonaise, mais tel n’est pas l’argument que Mikuláš avance à l’appui de son rejet. Dans sa théorie, ma proposition ne pourrait conduire qu’à aggraver les divisions internes de l’Union européenne : au lieu d’unifier, elle fragmenterait.

Or cette question n’est pas purement théorique. Elle a un aspect des plus pratiques. C’est un fait que les pays du V4 n’ont pas réussi à suffisamment défendre leurs intérêts dans le cadre de l’Union. C’est un fait que nous autres, Centre-Européens, subissons une discrimination flagrante. Et j’affirme que si nous n’agissons pas en force et en commun, cette situation n’est pas appelée à changer.

Aujourd’hui, l’organisation du marché intérieur conduit au résultat suivant : pour un citoyen français, le marché européen produit annuellement un supplément de revenu de 1074 euros, de 1046 euros pour un citoyen allemand, de 537 euros pour un Slovaque et de 408 euros pour un Hongrois. Tels ont été les chiffres de 2016.

En outre, si, examinant les transferts financiers internes à l’Union, on compare les sommes qui entrent dans les pays du V4 aux sommes qui en sont extraites à titre de profit et de dividendes, on voit toute l’ampleur des pertes que nous subissons. Dans le cas de la Hongrie, la différence est de 80%, et de plus de 90% dans celui de la Slovaquie.

Si l’on examine les programmes européens gérés depuis le centre (par exemple Horizon 2020), la disproportion n’est pas seulement déplorable, mais humiliante. Les pays ayant adhéré depuis 2004 touchent 5,1% des aides, alors même que notre population représente plus de 20% de la population de l’Union. Et nos propositions en vue de remédier à ce déséquilibre géographique ont été balayées.

La directive sur les travailleurs détachés a été réécrite au détriment du V4. Le premier paquet de mesures consacré à la mobilité s’est soldé par un désavantage pénalisant et vexant à l’encontre de nos entreprises de transport. Et tout cela sans même parler de la fuite des cerveaux, des quotas de migrants contraignants et de la politique des « deux poids, deux mesures » qu’on nous applique.

Cher Mikuláš, le moment ne serait-il pas venu d’enfin nous comporter, vis-à-vis des Occidentaux, comme des États-membres égaux en droit ? De nous organiser pour défendre nos intérêts ? Pourquoi devrions-nous rester les perdants de l’UE ? Les Slovaques et les Hongrois méritent mieux que cela.

Viktor Orbán
Premier ministre hongrois

Traduit du hongrois par le Visegrád Post