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L’essentiel de l’actualité du 14 au 20 juin dans le V4

Temps de lecture : 7 minutes

V4

  • La Commission européenne a décidé le 9 juin dernier de s’associer aux autorités tchèques et de soutenir leur demande devant la CJUE de condamner la Pologne à une astreinte quotidienne de cinq millions d’euros en cas de poursuite de l’activité de la mine à ciel ouvert de Turów au mépris du jugement préliminaire de la Cour de Justice de l’Union européenne du 21 mai dernier.
  • Au vu de ce différend opposant la Tchéquie et la Pologne, un groupe de huit intellectuels polonais et tchèques ont publié ce mardi 15 juin une lettre ouverte sur le portail Konservativní Noviny dans laquelle ils exhortent les autorités des deux pays à résoudre cette question de manière bilatérale sans passer par les « bons offices » de Bruxelles : « résolvons nos différends nous-mêmes, en bons voisins ».

Hongrie

  • En marge du sommet de l’OTAN à Bruxelles, le premier ministre hongrois Viktor Orbán et le ministre des Affaires étrangères Péter Szijjártó ont rencontré leurs homologues turcs Recep Tayyip Erdoğan et Mevlüt Çavuşoğlu ce dimanche 13 juin afin d’évoquer ensemble la coopération bilatérale dans l’industrie militaire et de la défense ainsi que le renforcement des liens économiques et commerciaux entre la Hongrie et la Turquie.
  • Ce lundi 14 juin, le maire de Budapest, Gergely Karácsony, et Krisztina Baranyi, maire de l’arrondissement de Ferencváros – où est prévue l’implantation d’un campus de l’université chinoise de Fudan – ont présenté les résultats d’une consultation locale, à laquelle plus de 30 000 personnes ont participé, dont une écrasante majorité des participants (de 96% à 99% selon les questions) rejette toute modification du projet initial de cité étudiante et refuse l’implantation du campus chinois. En conséquence, M. Karácsony et Mme Baranyi réclament un référendum national sur cette question qu’il considèrent comme étant d’importance nationale. En attendant, le parlement hongrois a adopté ce mardi 15 juin le projet de loi présenté par le gouvernement et visant à créer une Fondation universitaire Fudan Hongrie à laquelle seront transmises gracieusement les parcelles destinées à accueillir le campus chinois objet de la présente discorde. De même que pour la loi anti-pédophiles, également controversée, ce vote a fait l’objet d’un boycott de la part des partis de gauche, tandis que le Jobbik s’est abstenu.
  • Selon un sondage réalisé par l’institut Nézőpont et publié ce mardi par le magazine Mandiner (des organes proches du gouvernement), si les élections législatives avaient lieu ce dimanche, le Fidesz arriverait – comme d’habitude – en tête avec 52% des suffrages, contre 43% à la coalition des partis de gauche (dont le Jobbik), tandis que le parti nationaliste Mi Hazánk de László Toroczkai obtiendrait 3% des voix.
  • Après plusieurs mois d’urgence sanitaire, une enquête organisée par le Syndicat indépendant des personnels de Santé (Független Egészségügyi Szakszervezet, FESZ) auprès de ses membres en ce début juin révèle que 48% d’entre eux envisageraient de changer de profession à très brève échéance, tandis que 7 à 8% d’entre-eux vont partir prochainement en retraite. « Parmi les motifs de démission, le manque d’appréciation est également très fort, ce qui était aussi un élément récurrent dans les réponses », explique Adriana Soós, la présidente du syndicat, un problème qui, selon elle, concernerait un professionnel sur huit.
  • L’adoption ce mardi 15 juin de la loi anti-pédophiles par les députés hongrois a suscité de très fortes réactions négatives de la part des autorités allemandes, françaises, de l’Union européenne ainsi que des États-Unis. D’aucuns envisagent notamment des sanctions contre Budapest qui interdit désormais la propagande LGBT à destination des mineurs.
  • Le ministre hongrois des Affaires étrangères Péter Szijjártó a annoncé le 13 juin que la Hongrie assumera le commandement des forces de l’OTAN au Kosovo, la KFor, à partir du mois de novembre.
  • Le ministre hongrois des Affaires étrangères Péter Szijjártó a annoncé ce mercredi 16 juin, lors d’une conférence de presse à Bratislava, où il rencontrait les dirigeants des partis hongrois de Slovaquie, que – sauf contre-ordre en cas d’aggravation inattendue de l’épidémie de coronavirus – la Hongrie mettra fin aux contrôles à ses frontières terrestres intra-Schengen à partir du 24 juin. Cela signifie en clair qu’il ne sera plus nécessaire d’avoir un certificat de vaccination ou un test négatif pour se rendre en Hongrie depuis la Slovaquie, l’Autriche ou la Slovénie.
  • Dans un entretien publié ce jeudi 17 juin par l’hebdomadaire croate Glas Koncila, le premier ministre hongrois Viktor Orbán est notamment revenu sur les divergences de points de vue entre Bruxelles et l’Europe centrale : « Si nous étions au Moyen Âge et que nous devions écrire un slogan sur un drapeau qui décrirait mon travail et ma philosophie, j’écrirais : ‘Seuls les poissons morts nagent avec le courant’ […] Certes, tous ceux qui vont à contre-courant se posent beaucoup de problèmes. Nous en payons un prix élevé. La Hongrie paie le prix fort pour ne pas avoir signé la Convention d’Istanbul, puis avoir refusé de soutenir toute politique de guerre froide ; nous payons le prix fort pour ne pas donner des coups de pied au président russe tous les jours avec les Occidentaux, mais lui donner le respect qu’il mérite en tant que président ; nous payons un prix élevé pour protéger le modèle chrétien de la famille, pour que la folie LGBT n’ait pas sa place ici ; nous payons cher notre position sur l’immigration  et nous payons le prix fort pour ne pas accepter la bureaucratie bruxelloise, mais avant tout comme contrepoids à la construction d’une coopération centre-européenne. Nous payons donc vraiment le prix fort. Mais si nous ne payions pas ce prix, et si nous ne défendions pas nos intérêts, nous pourrions vivre plus confortablement, mais nous finirions par perdre beaucoup plus. Nous faisons mieux de nous battre. Je pense que Zrinski comprendrait cela aussi ».

Pologne

  • L’activiste LGBT polonais Michał Sz., alias Margot, qui avait dirigé l’agression de militants pro-vie par des militants pro-avortement le 27 juin 2020 à Varsovie et dont l’arrestation avait passablement échauffé les esprits des partis de gauche, va être prochainement traduit en justice pour cette attaque brutale accompagnée de destruction de biens. Il encourt jusqu’à cinq ans d’emprisonnement.
  • Suite aux critiques exprimées ce lundi 14 juin, dans le cadre d’un entretien avec Wirtualna Polska, par le vice-premier ministre Jarosław Gowin, président du parti Porozumienie, à propos de l’Ordre polonais, le plan de relance du gouvernement polonais pour l’après-pandémie, le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a tenu à rappeler à son allié au sein de la coalition de la Droite unie que ce dernier avait participé à nombre de réunions concernant le programme économique du PiS et n’avait alors soulevé aucune objection : Jarosław « Gowin a souscrit à absolument toutes les hypothèses de l’Ordre polonais. Il a participé à une longue réunion près de Varsovie, dont nous nous sommes mis d’accord sur les détails. Auparavant, il avait participé à plusieurs réunions, où nous avions discuté d’un certain nombre de questions liées à la fois à la réforme du système fiscal. Et, en fait, tout le monde est d’accord pour dire que le système fiscal doit être progressif », a-t-il ainsi expliqué.
  • Le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a instruit le parlement polonais lors d’une séance à huis clos ce mercredi 16 juin au sujet d’une vague de cyberattaques à l’encontre des autorités du pays. « Nous avons récemment fait l’objet de cyberattaques sans précédent contre la Pologne, contre les institutions polonaises et contre les utilisateurs de comptes de courrier électronique », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Piotr Müller, le 15 juin à la chaîne de télévision Polsat News, lesdites attaques « ne concernant pas seulement Dworczyk, [le directeur national de la Santé, ndlr.] les membres du gouvernement et le PiS mais un large groupe de personnes ». Selon Michal Dworczyk, dont la messagerie a été piratée, « la syntaxe et la langue des messages, ainsi que les métadonnées des fichiers publiés, montrent que ce matériel peut avoir été préparé et compilé par des russophones ».
  • La Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) a rendu ce jeudi 17 avril un jugement qu’on pourrait qualifier de déroutant, en rejetant la plainte de Stanisław Zalewski, un ancien prisonnier – en l’occurrence polonais – du camp d’Auschwitz qui contestait l’usage des termes « camps de la mort polonais » par plusieurs médias allemands – une falsification de la vérité historique, puisque même situés sur le territoire de la Pologne, alors occupé, et parfois annexé, par l’Allemagne, lesdits camps furent mis en place et administrés uniquement par des structures allemandes. Ce jugement pourrait cependant malheureusement faire jurisprudence en la matière.

Slovaquie 

  • Dans le cadre de l’affaire Kuciak, ce journaliste slovaque assassiné avec sa compagne il y a plus de trois ans, la Cour suprême de Slovaquie a décidé d’annuler les acquittements de l’homme d’affaires Marian Kočner et de sa collaboratrice Alena Zsuzsová.
  • Ce jeudi 17 juin, la Cour européenne des droits de l’homme de Strasbourg a débouté – pour vice de forme – la requête de la station de télévision slovaque magyarophone Servis TV-Videó – une chaîne locale de la ville de Párkány (Štúrovo), une localité à 70% magyarophone du sud du pays – contre une amende de 165 € que lui avait infligée le Conseil slovaque des médias pour ne pas avoir sous-titré quelques phrases déclarées par les témoins d’un accident de la route le 6 juillet 2012. La loi slovaque oblige en effet à sous-titrer en slovaque tout ce qui est dit en hongrois à l’antenne – sans exception.
  • Ce week-end se déroule à Bratislava une nouvelle édition de la désormais traditionnelle conférence géopolitique GLOBSEC, l’un des plus grands événements de politique de sécurité en Europe centrale. La présidente slovaque, Zuzana Čaputová, a ouvert la conférence en déclarant notamment : « Pour mieux construire, nous devons appliquer les leçons apprises pendant la pandémie. Nous devons fixer des objectifs communs et leur appliquer des conclusions communes afin que de futures crises puissent être évitées ».

Tchéquie 

  • Les sénateurs tchèques ont adopté le vendredi 11 juin une motion demandant aux représentants politiques du pays de ne pas assister aux Jeux olympiques d’hiver qui auront lieu en Chine l’année prochaine, afin de protester contre l’attitude du gouvernement chinois contre les Tibétains et les Ouïghours, mais aussi envers Taïwan et l’ancienne colonie britannique de Hong Kong, rappelant qu’en 2008, la Chine communiste avait profité des JO d’été de Pékin « pour supprimer davantage les droits de l’homme et les libertés, ce qui s’est également traduit par une répression massive contre les minorités », et dénonçant les « violations massives des droits de l’homme et des libertés, les génocides et crimes contre l’humanité, la discrimination ethnique, […] culturelle, religieuse et politique » régnant en Chine.
  • Dans une tribune parue cette semaine dans le quotidien Pravó, le premier ministre tchèque Andrej Babiš a très clairement souligné son refus d’accueillir en République tchèque  « des migrants africains ou moyen-orientaux, dont le mode de vie est absolument incompatible avec le nôtre ».