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Le premier ministre slovène Janez Janša dénonce les «valeurs imaginaires» de Bruxelles

Temps de lecture : 3 minutes

Slovénie/Union européenneComme nous l’annoncions récemment, en prévoyant une présidence slovène de l’Union européenne houleuse et peu consensuelle, celle-ci démarre effectivement pour ainsi dire sur les chapeaux de roue et les dirigeants bruxellois de l’Union européenne ne s’y sont pas trompés en voyant dans le premier ministre slovène Janez Janša un adversaire de la trempe de son homologue hongrois Viktor Orbán.

« Personne ne peut être jugé sur la base de valeurs européennes imaginaires »

À l’heure où la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, annonce – ce 2 juillet – la mise en demeure de la Hongrie pour violation de la protection des minorités… sexuelles en raison de la loi anti-pédophiles adoptée le 15 juin dernier par le parlement de Budapest, expliquant que « le débat porte sur le fait que la loi hongroise discrimine une minorité [les homosexuels, ndlr.], ce qui est interdit par le traité de l’Union européenne », et à l’heure où elle envisage également de lancer une action en justice contre la Pologne en raison des prétendues « zones sans LGBT », le président du Conseil de l’Union européenne a tenu à rappeler aux dirigeants bruxellois les dangers du « deux poids, deux mesures » :

« Personne ne peut être jugé sur la base de valeurs européennes imaginaires, et l’utilisation du deux poids, deux mesures est le moyen le plus rapide pour faire s’effondrer l’Union européenne. »

Pour affirmer cela, Janša se fonde notamment sur le précédent yougoslave qu’il connaît bien : « Jusqu’à il y a 30 ans, la Slovénie vivait dans l’ex-Yougoslavie [qui] était censée être fédérale. Il y avait six nations, trois religions, six républiques, deux territoires autonomes et bien que le pays se soit effondré pour diverses raisons, le dernier clou dans le cercueil a été lorsque certaines personnes ont commencé à appliquer deux poids, deux mesures ».

« L’Union européenne rassemble des pays aux traditions différentes »

Ainsi, Janez Janša se place dès le début de son mandat en défenseur de l’Europe centrale ainsi que de la diversité d’opinions au sein de l’Union européenne :

« L’Union européenne sans l’Europe centrale n’est pas une union européenne, ce ne serait qu’une coquille vide et nous devrions tous en être conscients »,

prévient-il en soutenant implicitement Budapest et Varsovie. « L’Union européenne rassemble des pays aux traditions différentes, aux cultures différentes, donc tout repose sur les civilisations européennes fondamentales, mais

il existe des différences qui doivent être prises en compte et respectées, et je pense qu’il y a une distinction claire entre ce qui est une compétence nationale et ce qui est une compétence européenne

[…] Je ne crois pas à la stigmatisation de qui que ce soit en Europe ou dans la famille européenne, que ce soit un État membre de l’Union européenne ou son dirigeant […] Je ne crois pas à la distinction entre démocraties illibérales et démocraties libérales […] Chaque saveur de la démocratie mérite l’égalité […] Nous essayons de mettre tout le monde en garde contre les doubles standards […] 

Nous ne sommes pas une colonie. Nous ne sommes pas un membre de deuxième classe de l’Union européenne […] Nous insistons sur le fait que nous avons [droit au] même traitement…

Oui, il y a des tentatives pour qu’au moins les petits pays de l’Union européenne soient traités comme des membres de seconde classe. Nous avons quitté [la Yougoslavie] dont nous faisions partie parce que nous [y] étions traités comme membre de seconde classe. ».

« Je n’ai pas remarqué qu’il manquait »

Revenant sur le fait que le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans ait été absent de la photo de famille du 1er juillet, Janez Janša déclare tout simplement : « Je dois dire que je ne l’avais pas vraiment remarqué […] Nous étions nombreux sur le podium, je n’ai pas remarqué qu’il manquait. J’ai entendu dire aujourd’hui qu’il n’était pas là […] Nous avons également eu des questions spécifiques sur l’état de droit et nous avons fourni nos réponses à ces questions […]

Si le vice-président de la Commission européenne [Frans Timmermans] s’est offusqué à cause de ces réponses, alors il faut dire que ce n’est pas nous qui avons lancé cette discussion, nous voulions seulement expliquer la situation. Et si vous n’aimez pas la vérité, alors c’est en fait votre problème, ce n’est pas un problème pour la vérité ».