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Bill Ravotti : la coopération centre-européenne est incontournable si on veut arrêter le rouleau compresseur de l’UE

Temps de lecture : 5 minutes

Europe centrale – Les leaders du V4 et le Premier ministre slovène Janez Janša se sont réuni vendredi dernier en Slovénie pour parler, entre autres, de la coopération des États d’Europe Centre-Orientale (EECO) en matière d’immigration de masse et d’intégrité de l’État-nation.

Au vu de la réaction scandaleuse, inquiétante et d’une grande maladresse de l’Ouest de l’UE aux lois anti-pédophilie de la Hongrie – appelées à protéger les enfants hongrois et les droits naturels des parents –, il était grand temps de faire montre d’unité et de fermeté face à cette offensive à la baïonnette du Parlement européen et de la Commission von der Leyen Commission.

La question qui se pose ne concerne pas que la Hongrie, mais le concept même d’État-nation souverain, et la définition même de l’Europe.

Nous nous trouvons sur une pente glissante, qu’il faut quitter immédiatement : il est urgent d’affronter le problème, avant que d’autres lignes rouges ne soient franchies.

Si la Hongrie est vaincue, les pays du V4 et les EECO seront les cibles suivantes, que le prétexte choisi soit le même ou non. Des commissaires et des eurodéputés d’extrême-gauche ont d’ores et déjà pris la Slovénie pour cible, sous prétexte de défense de la liberté d’expression, dont Janša pense – à raison – qu’elle devrait aussi couvrir la réaction d’hommes politiques répondant aux attaques des chouchous médiatiques de l’UE.

A la moindre reculade, Bruxelles cherchera à obtenir une soumission totale sur tous les plans. Bruxelles ne croit absolument pas au concept d’une Europe faite d’États-nations.

En bonne place à l’ordre du jour de cette réunion figurait aussi l’anticipation des conséquences du retrait d’Afghanistan, à propos duquel les leaders des EECO ont exprimé de vives inquiétudes de voir se former une « vague » d’émigration afghane.

A vrai dire, il pourrait être plus exact de parler d’une « seconde vague », compte tenu du fait qu’une première invasion afghane de l’Europe vient d’avoir lieu – notamment sous forme d’arrivée de « mineurs non-accompagnés » (comprendre : de mâles agressifs d’un âge allant de 14 à 17 ans).

Quoi qu’il en soit, tant que les États-membres riches de l’UE comme l’Allemagne et les Pays-Bas continueront à attirer les sans-papiers avec l’aimant de la « culture de bienvenue », ces vagues ne prendront jamais fin – et ne partiront pas que d’Afghanistan.

« La coopération entre les pays d’Europe Centrale n’est pas une théorie, mais une réalité dans la pratique » – a déclaré Viktor Orbán, pressant les EECO de parler d’une même voix sur l’immigration, afin de contrebalancer le programme immigrationniste de divers États-membres du bloc occidental de l’UE mené par l’Allemagne.

Les leaders des EECO ont sommé l’UE de défendre ses frontières.

Oui, l’Europe est déjà passée par là une fois – et même de nombreuses fois, depuis le manifeste « Nous y arriverons ! » (Wir schaffen das !) lancé en 2015 par Merkel. Pendant ce temps, le V4 et les EECO ont certes fait leur devoir (et un peu plus) pour la défense de l’Europe, notamment en réduisant considérablement le débit du pipeline acheminant les sans-papiers vers les États riches – et ingrats – que sont l’Allemagne et les Pays-Bas, tous deux incapables de refuser à quiconque l’accès à leur territoire, ou de défendre leurs propres frontières.

L’effronterie d’Angela Merkel critiquant cette fermeture de la route des Balkans – dont l’Allemagne a bénéficié – était tout simplement honteuse. « Ce n’est pas mon Europe » – telle est l’expression qu’elle a employée pour décrire les efforts héroïques de la Hongrie et des EECO au service de la défense de la frontière Sud de l’Union.

En dépit de ces efforts, l’UE reste un gruyère, dans lequel de nouvelles routes apparaissent en cet instant même, pendant que la ministre de l’Immigration de l’UE (la suédoise Ylva) essaye de nous faire croire que la crise est terminée. Il y a, de plus, un problème encore plus grave, que le passage des années rend de plus en plus visible : les leaders européens n’ont pas la même définition de la « défense des frontières ».

Le bon sens et le réalisme exigeraient que la défense des frontières implique de repousser l’avancée d’une force cherchant à pénétrer… mais il ne manque pas non plus de gens – dont la Commission et certains des États-frontière – pour croire que la défense des frontières consiste à envoyer Frontex en mission avec ses gadgets pour « observer et localiser », tout en construisant de nouvelles unités « d’accueil » permettant d’augmenter la capacité d’hébergement de sans-papiers qu’on laisse entrer.

Il n’y vraiment que l’UE pour définir de cette façon la défense des frontières – mais telle est la mentalité dominante à Bruxelles.

Oui, les Afghans – et d’autres – sont en route. Pourquoi pas ? L’Europe n’a pas démontré pouvoir ou vouloir reconduire en masse ; le volume des entrées dépasse de loin celui des sorties.

La question est de savoir ce que l’Europe va faire face à cette nouvelle vague, qui ressemble déjà à un événement récurrent. La promesse de futures reconductions qui ne se concrétisent jamais sérieusement est un leurre de marque UE, et fournit une excuse pour le pas rendre les frontières hermétiques, de façon à empêcher les entrées.

Très franchement, dans l’état actuel des choses, il n’y a pas de solution dans le cadre de l’UE, parce que l’UE ne veut pas arrêter l’immigration. Tout ce qu’elle veut faire, c’est gérer cette immigration de masse en y mettant de l’ordre et en imposant des règles, ce qui, en réalité, signifie qu’elle cherche à transformer l’immigration illégale en immigration légale.

Le V4 et les EECO doivent continuer à travailler ensemble, en-dehors des paramètres de l’UE, pour défendre leurs pays et leur région. Et ils doivent se rendre à l’évidence : l’UE, après six ans de slogans inutiles sur le thème de la solidarité, consacre toute son attention à des projets de répartition des migrants, n’ayant pas la moindre intention d’arrêter les vagues déchaînées.

Le V4 et les EECO ne peuvent pas s’en remettre à l’UE, à Erdogan et autres dirigeants étrangers, ni à Frontex, ni au Conseil de l’Europe. Ils doivent faire le travail eux-mêmes, et le feront, en collaborant sous la forme d’une alliance d’États-nations indépendants décidée à protéger ses peuples, ses frontières et sa culture.

La deuxième étape d’importance vitale est une question de principe : même quand on obtient que l’obligativité des quotas de migrants ne soit pas mentionnée dans un texte, il n’est pas permis de crier victoire (comme ce fut le cas lors de la débâcle von der Leyen). Ce qui est en jeu ici va bien au-delà : le V4 et les EECO doivent remporter une victoire inconditionnelle sur le projet de réforme européenne applicable à l’ensemble de l’Union (répartitions de migrants à l’infini), aux termes duquel tous les États-membres devront accepter le principe de l’immigration de masse, jusqu’à ce que l’Europe soit submergée et soumise.

Les politiques d’immigration doivent être définie à l’échelle nationale sans interférence de Bruxelles ou du Parlement européen. Il y a un domaine dans lequel l’UE peut être utile aux États-nations : la coordination des efforts en vue de lier TOUTES les aides étrangères de l’UE à la condition que les États bénéficiaires soient disposés à reprendre rapidement et sans formalités ceux de leurs citoyens qui font l’objet de reconductions. En-dehors de ce domaine (qui n’existe que parce que le budget de l’UE a d’ores et déjà un poste alloué à de telles dépenses), l’UE est plutôt un obstacle, si bien que l’accroissement de ses prérogatives en matière d’immigration ne pourra qu’exacerber et aggraver la crise.

Les États-nations doivent rester libres de résoudre de façon autonome le problème de l’immigration de masse, en utilisant des méthodes nationales et une coopération régionale – non pas l’application de déclarations de principe vieilles de plusieurs décennies et complètement périmées, mais des techniques à la hauteur de la complexité des réalités actuelles.

C’est une bagarre de rue, qu’aucun combattant ne pourra gagner s’il est menotté par l’UE et l’ONU.