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L’essentiel de l’actualité du 5 au 11 juillet dans le V4

Temps de lecture : 8 minutes

V4

  • La présidence hongroise du Groupe de Visegrád a organisé ce vendredi 8 juillet un sommet à Ljubljana entre les chefs des gouvernements du V4 et de la Slovénie. Présent aux côtés de Viktor Orbán et Janez Janša, le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a souligné que « tant les pays du V4 que la Slovénie étaient opposés aux tentatives de la Commission européenne de retirer des compétences aux États membres » de l’Union européenne.

Hongrie

  • L’association Reporters sans frontières vient de placer le premier ministre hongrois Viktor Orbán sur la liste des dirigeants gouvernementaux « prédateurs » de la liberté de la presse, un club très fermé où il côtoie désormais 36 autres chefs d’États ou de gouvernements, dont entre autres le président brésilien Jair Bolsonaro, le président biélorusse Alexander Loukachenko, le président vénézuélien Nicolás Maduró ou encore le président russe Vladimir Poutine.
  • Le ministre hongrois des Affaires étrangères Péter Szijjártó a déclaré ce mercredi 7 juillet à Vilnius que la Hongrie apportait son plein soutien aux autorités lituaniennes confrontées à une vague de migrants provoquée par le fait que la Biélorussie – dans le cadre de représailles aux sanctions européennes – a décidé de ne plus arrêter les migrants en transit du Proche-Orient vers l’Europe occidentale, mais au contraire de favoriser leur passage vers l’Union européenne et notamment vers la Lituanie : « La Lituanie est désormais confrontée au même défi extraordinaire que la Hongrie a dû relever en 2015, lorsque des centaines de milliers d’immigrants illégaux à nos frontières méridionales ont violé notre frontière et donc notre souveraineté », a-t-il déclaré en suggérant de bâtir – comme en Hongrie – une clôture frontalière : « Une frontière aussi longue que la frontière sud de la Hongrie ou la frontière lituano-biélorusse ne peut être protégée par les seules ressources humaines. Des barrières physiques sont nécessaires et la meilleure solution est une clôture ».
  • L’UEFA a fait savoir ce vendredi 8 juillet que l’équipe nationale de football de Hongrie devra jouer ses deux prochains matchs à huis clos, une sanction qui lui est infligée en raison du « comportement » de certains supporters hongrois lors des rencontres s’étant déroulées en Hongrie. Ainsi, lors du match Portugal-Hongrie dans la Puskás Arena de Budapest, une banderole hostile au lobby LGBT fut déployée, tandis qu’en marge du match contre la France, une banderole avait été brandie qui critiquait la pratique occidentale de l’agenouillement des joueurs conformément aux oukases du mouvement Black Lives Matter. En plus de ces deux matchs à huis clos, la Fédération hongroise de football (MLSZ) devra payer une amende de 100 000 euros à l’UEFA.

Pologne

  • L’archevêque de Gniezko et primat de Pologne, Wojciech Polak, a présenté le 28 juin les statistiques de l’Église polonaise relatives aux cas de pédophilie en son sein dont elle a eu connaissance dans les années 2018-2020. « Les données que nous présentons aujourd’hui n’expriment pas pleinement le drame des abus sexuels sur mineurs commis par le clergé », a déclaré le prélat de prime abord. Selon l’enquête de l’Église, les révélations faites au cours de ces trois années concernent 368 cas d’abus sur mineurs – dont la moitié avaient moins de 15 ans au moment des faits : 300 dans des diocèses et 68 dans des ordres religieux. Ils mettent en cause 292 prêtres ou religieux. Dans 38 cas, les faits dénoncés ont été considérés comme non avérés. Ce faisant, Mgr. Polak a tenu à rappeler que les chiffres présentés sont et resteront en tout état de cause incomplets, car de nombreuses victimes ont encore gardé le silence, et présenté ses excuses au nom de l’Église à tous ceux qui furent victimes, « lésés et scandalisés ».
  • Vingt-cinq organisations syndicales représentant les employés des postes polonaises (Poczta Polska, PP) ont adressé ce 27 juin une lettre ouverte au premier ministre Mateusz Morawiecki dénonçant des actions du conseil d’administration ayant « conduit à l’effondrement de [cette] entreprise » publique, passée d’un bénéfice de 33 millions de zlotys en 2009 à une perte de 118 millions de zlotys en 2020 : « Le directoire de Poczta Polska, au mépris des partenaires sociaux, a décidé de procéder à des licenciements collectifs tout en employant leurs amis […] pour des postes de direction lucratifs. Ces personnes n’ont pas connaissance du fonctionnement actuel de l’entreprise, ce qui crée un risque justifié que ces salariés […] agissent au détriment de la Poste en raison de leur manque de compétence », peut-on notamment y lire.
  • En Pologne comme dans de nombreux autres pays, les candidats à la vaccination ne se bousculent plus au portillon – 54% de la population adulte du pays étant d’ores et déjà vaccinés (dont 77% pour les plus de 70 ans et 67% pour les plus de 60 ans). C’est ainsi que le porte-parole du premier ministre, Michał Dworczyk, a annoncé le 1er juillet que certains centres de vaccination allaient fermer de ce fait : « Il n’y a tout simplement [plus] personne qui souhaite se faire vacciner contre le Covid-19 […] La dynamique d’enregistrement est en baisse […] Nous avons à nouveau enregistré, de semaine en semaine, une baisse de 30%. [C’est un] phénomène très inquiétant », a-t-il expliqué, tandis que le gouvernement mise désormais sur une loterie pour inciter les Polonais à se faire vacciner.
  • Ce vendredi 9 juillet, le ministre polonais de la Santé, Adam Niedzielski a indiqué que le nombre de nouvelles infections au covid était désormais très faible en Pologne (80 nouveaux cas par jour pour tout le pays). Ce faisant, le ministre a déclaré s’inquiéter de ce que de nombreuses personnes ayant reçu la première dose de vaccin tardaient à s’inscrire pour recevoir la seconde : « La prise de la deuxième dose détermine vraiment l’efficacité de l’ensemble du processus de vaccination et nous ne pouvons pas renoncer à ces doses », il s’agit d’un « phénomène inquiétant ».
  • L’affaire du piratage des messageries électroniques de certains personnages publics polonais prend de l’ampleur. Comme le porte-parole du ministre-coordinateur des services secrets, Stanisław Żaryn, l’a révélé le 2 juillet, la messagerie du Sejm, le parlement polonais, est également concernée : « L’Agence de sécurité intérieure a déterminé que l’attaque avait également affecté le système de messagerie électronique du Sejm de la République de Pologne […] Une analyse détaillée a révélé des connexions non autorisées aux boîtes e-mail officielles de certains membres du Parlement polonais. Les incidents concernent au total une dizaine de députés, membres des groupes parlementaires Lewica, Polska2050, PiS, Plate-forme civique et Konfederacja […] Les députés dont les boîtes aux lettres ont été attaquées ont été informés des dangers ainsi que des actions suggérées pour minimiser les effets de l’attaque ».
  • La Cour suprême polonaise a déclaré ce mardi 6 juillet que les interdictions de rassemblements édictées dans le pays au cours de la pandémie de coronavirus étaient illégales – pour vice de forme. « Cette interdiction a été introduite sans base légale appropriée – par le biais d’un décret au lieu d’une loi », ont notamment déclaré les juges.
  • La campagne de vaccination contre le covid vient de recevoir un soutien de poids dans un pays très catholique. L’archevêque de Poznań et président de la conférence épiscopale polonaise, Mgr. Stanisław Gądecki, a déclaré ce vendredi 9 juillet que « La vaccination contre le Covid-19 est un outil important pour réduire la propagation de l’infection et… revenir au fonctionnement normal des sociétés […] l’invention des vaccins peut être considérée comme un don fait à l’Homme par Dieu, qui n’est pas indifférent au destin humain et aux risques associés aux maladies »… tout en rappelant également que « la vaccination doit être volontaire… La vaccination n’est pas, en règle générale, une obligation morale ». Dans une lettre adressée aux prêtres de son diocèse, l’archevêque de Varsovie, Mgr. Kazimierz Nycz, avait fait valoir « qu’il est du devoir de l’Église d’appeler à des campagnes de vaccination au profit de toute la communauté ».
  • La nouvelle loi polonaise adoptée le 24 juin par le Sejm et instituant un délai de trente ans pour remettre en cause l’attribution de biens immobiliers expropriés pendant la Seconde Guerre mondiale – notamment à des Juifs, mais pas uniquement – continue de provoquer des remous entre la Pologne et Israël. Après les vives critiques exprimées par le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, qualifiant de « honteux » l’amendement polonais voté par le Sejm, le président du PiS et vice-premier ministre polonais, Jarosław Kaczyński, a déclaré dans un entretien publié ce mercredi à l’intention de ses détracteurs : « nous décidons nous-mêmes de nos lois ».
  • Cette nouvelle disposition est également vivement critiquée par la Société polonaise des propriétaires fonciers. Le président de cette association regroupant essentiellement des nobles propriétaires de grands domaines, Marcin Schirmer, a ainsi déclaré : « Si [cette disposition] entrait en vigueur sous sa forme proposée, elle empêcherait la récupération future des biens pillés, tout en rejetant les procédures en cours. À mon avis, cela fait partie d’une pratique plus large visant à combler par le gouvernement les quelques lacunes juridiques qui existent encore, malgré l’absence d’une loi de reprivatisation […] Malheureusement, le vote au Sejm a montré que cette loi était largement soutenue par toutes les forces politiques présentes au parlement […] Aucun des partis n’était contre, seule la Plate-forme civique s’est abstenue de voter, mais cela n’a pas été causé par un désaccord sur le fond ».
  • Ce mercredi 7 juillet, le président polonais Andrzej Duda a remis au maréchal du Sejm Elżbieta Witek un projet de loi visant à la reconstruction du Palais de Saxe à Varsovie.
  • L’avocat Bartosz Lewandowski, membre de l’association Ordo Iuris, a fait savoir ce vendredi 9 juillet via son compte Twitter que le bureau du procureur du district de Varsovie avait ouvert une instruction contre Marta Lempart, la meneuse du mouvement « Grève des femmes » pour « avoir insulté des policiers et provoqué une menace épidémique dans le cadre de l’organisation de rassemblements pendant la pandémie ». L’association Ordo Iuris avait porté plainte.
  • Après plusieurs tentatives infructueuses, la Pologne va peut-être finalement réussir à élire un nouveau médiateur. Le Sejm a désigné ce jeudi 8 juillet Marcin Wiącek, un candidat initialement soutenu par l’opposition face à Lidia Staroń, soutenue par le PiS, dont la candidature fut cependant rejetée par le Sénat, où l’opposition est majoritaire. Tout porte donc à penser que M. Wiącek obtiendra les faveurs de la chambre haute.

Slovaquie 

  • Le vaccin russe Spoutnik V n’étant toujours pas homologué dans l’Union européenne, les 200 000 doses de ce vaccin achetées fin février par le premier ministre Igor Matovič – une initiative qui lui a coûté son poste de chef du gouvernement – ne font finalement pas recette en Slovaquie. Les autorités sanitaires en ont donc rétrocédé 160 000 à la Russie le 2 juillet dernier.
  • Le pont Marie Valérie reliant la Slovaquie et la Hongrie a été bloqué par des manifestants toute la journée du 9 juillet par une centaine de manifestants dénonçant « la terreur vaccinale ». D’autres slogans étaient visibles, comme « Ne touchez pas à nos enfants ! », « Ne nous prenez pas nos droits constitutionnels ! » ou encore « Halte à la thérapie génique ! »

Tchéquie 

  • Le premier ministre tchèque Andrej Babiš a déclaré ce jeudi 8 juillet qu’il n’avait aucune raison de co-signer une lettre initiée par 18 dirigeants européens et critiquant très vivement l’entrée en vigueur de la loi anti-pédophiles hongroise. « Je ne sais pas pourquoi nous devrions nous immiscer dans les lois hongroises, c’est un pays souverain. Il ne s’agit pas des homosexuels, mais de la protection des enfants et du droit des parents de les élever » comme bon leur semble, a-t-il répondu à une question posée par un député pirate au parlement.

Lituanie/Biélorussie

  • Confronté à une vague de migrants illégaux proche-orientaux en provenance de Biélorussie (environ 150 par jour) – depuis que Minsk a décidé de laisser tout simplement passer les migrants en guise de rétorsion aux sanctions de l’Union européenne –, le gouvernement lituanien a décidé de proclamer l’état d’urgence afin de pouvoir faire face à la situation. Le président du Conseil européen Charles Michel a condamné l’attitude de la Biélorussie dans cette affaire : « L’Union européenne condamne haut et fort, et d’une seule voix, la pression [exercée] en utilisant les migrants ». Des propos qui ne devraient guère impressionner le président biélorusse, M. Loukachenko ayant lui même déclaré : « Nous avions l’habitude d’attraper des migrants en masse ici – maintenant, oubliez ça, vous les attraperez vous-mêmes… »

Ukraine 

  • Le nouveau président américain Joe Biden ayant mis fin aux sanctions contre le gazoduc Nord Stream 2 et ayant dernièrement refusé de rencontrer son homologue et – a priori – allié ukrainien avant le sommet du 16 juin avec le président russe Vladimir Poutine, le président ukrainien Volodymyr Zelensky en a tiré de premières conséquences. Les médias gouvernementaux chinois ont annoncé ce lundi 5 juillet la signature (le 30 juin) d’un accord prévoyant de grands investissements chinois dans le développement des infrastructures nationales ukrainiennes.

Croatie 

  • La loi anti-pédophiles hongroise continue de faire couler de l’encre à Bruxelles et dans les chancelleries occidentales offusquées de ce qu’on puisse interdire la propagande LGBT à destination des mineurs. Ailleurs, au contraire, elle fait des émules comme en Pologne ou encore en Croatie. Dans ce pays, le député Nikola Grmoja, du parti Most nezavisnih lista (indépendants, opposition) a annoncé ce lundi 6 juillet le prochain dépôt d’une loi similaire à la loi hongroise afin de protéger les enfants de la pédophilie et de la propagande LGBT. « La pédophilie est le crime le plus honteux que l’on puisse commettre, car elle détruit un jeune être humain […] Chaque personne a le droit de décider librement des valeurs avec lesquelles elle veut vivre, mais je suis déterminé à lutter contre l’imposition d’une idéologie agressive aux enfants […] Je tiens à souligner que certaines situations dont nous sommes témoins dans l’Occident dit progressiste, où des enfants de cinq, six ou sept ans subissent des opérations de changement de sexe, ne peuvent être séparées de l’influence de l’idéologie LGBTQ. Cette influence a de graves conséquences sur leur vie. C’est un scénario que nous n’autoriserons pas en Croatie », a-t-il déclaré.