Article paru dans le Magyar Nemzet le 4 août 2021.
On fait facilement le tour du centre historique de Bratislava, dont l’ambiance résume à elle seule le concept d’Europe centrale. C’est là qu’on trouve la cathédrale gothique Saint-Martin, où les rois de Hongrie se faisaient jadis couronner, et la Grand-Place, ceinte de bâtiments baroques, classicistes et de style Sécession. À quelques pas, on trouvera aussi le couvent des Ursulines, le monastère des Capucins, l’ancien bâtiment de la Mairie et l’église des Franciscains. Qu’il soit facile d’en faire le tour : voilà bien ce dont ont profité ceux qui ont profané en les barbouillant de slogans LGBTQ les murs de l’église, du couvent, du monastère, de l’église des Jésuites et de la vieille mairie.
Peints dans la couleur du sang, ces slogans en langue anglaise profanent les murs de ces lieux sacrés.
Sur ces bâtiments chrétiens, les vandales ont, en anglais, barbouillé des slogans comme « Dieu est trans », « Voici venir la révolution homosexuelle », ou encore « Pouvoir homosexuel ».
D’après un employé de la police municipale, tout cela a dû se produire pendant la relève des patrouilles. Il souligne que l’auteur présumé des faits n’est pas recherché pour infraction, mais pour délit. Nous avons examiné le graffiti de l’église des Franciscains en compagnie du moine franciscain Arnold, qui nous dit que, l’affaire en étant encore au stade de l’enquête, on ne sait pas encore si le coupable apparaît ou non sur les enregistrements des caméras de surveillance. Il trouve malsain ce genre de manifestations.
– « En septembre, nous attendons la visite du Saint Père, qui montre de la compréhension pour cette communauté. Ils ont tort d’attirer l’attention sur eux de cette manière. Ce qui rend la situation particulièrement difficile, c’est que nous n’avons pas le droit d’effacer ces graffiti nous-mêmes, en raison du classement de ces bâtiments au patrimoine. Il faut faire venir un restaurateur pour les supprimer, ce qui fait qu’ils vont encore rester visibles un bout de temps »
– ajoute-t-il, énumérant les difficultés avec un hochement de tête de désapprobation. Arnold nous rappelle au passage que, lors de sa tournée de septembre, le Pape François devrait passer par la Slovaquie.
– « C’est inacceptable. D’une part, cela représente d’importants dommages matériels, car l’effacement des graffiti va impliquer des dépenses d’un montant élevé » – se plaint József Haľko, coadjuteur de l’archidiocèse de Bratislava. – « En même temps, même profanée, une église reste une église, et, de par le mystère de l’eucharistie, elle abrite Jésus Christ, qui souhaite la repentance du malfaiteur. La police est à la recherche de ceux qui ont commis ce délit ; il faut les trouver, car enfin, il y a quelqu’un qui s’en prend systématiquement aux murs des églises et des monastères.
Et pourtant, nous devons rester fidèles à la lettre de l’Evangile, dans lequel Jésus Christ nous dit : ‘Ceux qui se repentent et regrettent leurs péchés recevront le pardon’. Nous prions pour les auteurs du délit, car la paix ne peut pas habiter le cœur de ceux qui se sont rendus coupables d’une telle action. »
Interrogeant divers passants, nous découvrons que beaucoup ne comprennent pas le sens de ces phrases en anglais. Un homme scandalisé nous dit qu’il ne comprend pas pourquoi certains recourent à de tels moyens pour attirer l’attention, ni pourquoi ils choisissent ce genre de méthodes de vandales pour faire connaître leurs opinions à autrui. Nous croisons aussi une religieuse de l’ordre des Ursulines, mais cette dernière, faisant preuve de la discrétion caractéristique des nones de cet ordre, refuse de s’exprimer. Elle se dépêchait d’aller à la messe – car après tout, être à l’heure à la messe, c’est ce qu’il y a de plus important.
Et à cela, ces quelques graffiti n’y changeront rien – des graffiti que le gros de la société condamne, que ce soit en Slovaquie, en Hongrie, ou dans n’importe quel autre pays de ce bas monde.
Adrienn Bényei (Bratislava)
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Traduit du hongrois par le Visegrád Post