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Hongrie : la vaccination bientôt obligatoire pour les salariés ?

Temps de lecture : 2 minutes

Hongrie – Le porte-parole du gouvernement hongrois, Gergely Gulyás, a annoncé ce jeudi 28 octobre de nouvelles mesures arrêtées par le gouvernement pour lutter contre la pandémie, le justifiant par la croissance du nombre de nouveaux « cas ».

Tout employeur peut désormais imposer la vaccination à ses salariés

Ces nouvelles mesures – qui s’appliqueront à partir de ce lundi 1er novembre ! – prévoient notamment d’autoriser les employeurs à exiger de leurs salariés – par écrit ou par courrier électronique – d’être vaccinés contre le Covid, et ce comme conditio sine qua non pour être autorisés à travailler. Cette exigence pourra concerner l’ensemble des salariés d’une entreprise ou un groupe particulier. L’employeur pourra ainsi donner un délai de 45 jours pour avoir reçu la première dose de vaccin. Les personnes refusant de se faire vacciner pourront être mises à pied et être licenciées sans préavis au bout d’un an.

Si l’obligation vaccinale est anticonstitutionnelle, la Constitution sera modifiée ! 

En tout état de chose, elle sera mise en vigueur par l’État lui-même et concerne donc aussi l’ensemble des fonctionnaires directement employés par l’État, les collectivités territoriales et les universités prendront leur décision elles-mêmes. Évoquant à ce sujet le recours intenté par un agent de santé contre la vaccination obligatoire des personnels soignants devant la Cour constitutionnelle, M. Gulyás a indiqué que dans le cas où la Cour venait à estimer que cette obligation serait contraire à la Constitution, le gouvernement ferait amender la Constitution en conséquence. La position du gouvernement est claire, il s’agit d’acculer par tous les moyens légaux le maximum de personnes à se faire vacciner.

Parmi les autres mesures prises à partir du 1er novembre, le port du masque sera obligatoire (sauf pour les enfants de moins de 6 ans et certaines personnes présentant des troubles psychosociaux) dans les transports en commun, dans les gares et aux arrêts de bus, tramway etc., tandis que les visites seront interdites dans les établissements de santé – hôpitaux etc.

La fin de la pause estivale

Cet ensemble de nouvelles mesures, bien que moins extrémistes que dans certains pays, notamment d’Europe occidentale, marquent la fin d’une période de liberté conditionnelle de la population. Le « covidisme gulyás » – par référence au socialisme gulyás de l’ère communiste, qui permettait de qualifier la Hongrie du bloc de l’Est de « baraque la plus gaie du camp » – renonce donc à la pause estivale qui permettait de vivre en Hongrie sans masques, sans passes et sans vaccins obligatoires (sauf pour le personnel médical et certains étudiants).

La contestation de ces mesures liberticides et de ce modèle de gestion de la maladie reste extrêmement faible en Hongrie, où seuls un groupe de médecins d’une part, et le parti nationaliste Mi Hazánk d’autre part sont les porte-voix. Pour le moment, à six mois des élections législatives, la Hongrie reste cependant un pays bien moins liberticide dans le cadre du Covid que ses voisins, en particulier l’Autriche. Le pouvoir hongrois a par ailleurs refusé la demande du maire progressiste de Budapest de rendre le port du masque obligatoire de nouveau partout, et a promis de ne pas réintroduire de fermetures ou de lockdowns, estimant que seule la stratégie vaccinale fonctionnait, à l’instar des mesures coercitives.