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Le Parlement polonais fait le point sur la situation à la frontière

Temps de lecture : 3 minutes

Une séance plénière extraordinaire s’est tenue à la Diète polonaise ce mardi 9 novembre dans le contexte de la situation tendue à la frontière polono-biélorusse. À cette occasion, le premier ministre Mateusz Morawiecki, le ministre de l’Intérieur Mariusz Kamiński et le ministre de la Défense Mariusz Błaszczak se sont exprimés au sujet de l’évolution de la situation de crise actuelle.

Pologne – En début de séance, le maréchal de la Diète Elżbieta Witek a imploré les membres de l’opposition d’enterrer temporairement la hache de guerre en adoptant une attitude responsable et réfléchie au cours de la séance qu’elle a décrit comme « l’une des plus importantes, si ce n’est la plus importante, de cette législature ».

Elżbieta Witek a conclu son introduction en remerciant « au nom de chacun d’entre nous » les milliers de membres des forces de l’ordre gardant la frontière orientale de la Pologne. Cette déclaration a été suivie d’une salve d’applaudissements ainsi que d’une standing ovation de la part de l’écrasante majorité des députés, y compris de l’opposition.

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« La plus grande provocation des dernières décennies »

De son côté, le Premier ministre Mateusz Morawiecki a pointé du doigt la responsabilité d’Alexandre Loukachenko et de Vladimir Poutine dans la crise actuelle à la frontière. Le chef du gouvernement polonais a décrit la situation actuelle comme « la plus grande provocation des dernières décennies ».

« Nous sommes confrontés à une guerre de type nouveau (…) Il s’agit d’un plan scrupuleusement dirigé par Minsk et Moscou. (…) Cette crise est orchestrée de manière organisée comme ce fut le cas en 2015 (…) Ces gens sont amenés à la frontière depuis le Moyen-Orient et utilisés comme boucliers humains dans le but de déstabiliser l’Europe centrale et l’Union européenne. (…) L’une des principales armes utilisées est la désinformation » a-t-il expliqué.

Mateusz Morawiecki a tenu à rappeler que « la frontière orientale de la Pologne est également celle de l’UE et de l’OTAN ».

Il n’a pas manqué de mettre l’accent sur les différentes démarches réalisées par le gouvernement depuis le début de cette crise migratoire.

« Des dispositifs de protection de la frontière sont déployés depuis le mois de juin (…) Si nous n’avions pas anticipé l’aggravation de la situation, nous ne serions aujourd’hui certainement pas en mesure d’empêcher l’entrée de ces migrants sur notre territoire, » a-t-il expliqué.

Réactions de l’opposition

Du côté de l’opposition, les réactions ont été relativement variées. Bien que l’urgence de la situation aura permis un débat plus respectueux qu’à l’accoutumée, le débat n’en fut pas moins animé.

Les libéraux de la Coalition Civique (PO) ainsi que les centristes de Pologne 2050 (Polska 2050) et de la Coalition polonaise conduite par le parti agraire PSL ont reproché au gouvernement son manque d’efficacité diplomatique sur la scène internationale. De leur point de vue, la Pologne devrait faire appel à un soutien plus marqué de la part de ses partenaires internationaux de l’OTAN et de l’UE (Frontex).

Le principal reproche de la Gauche (Lewica) avait trait aux questions humanitaires. Les députés de cette formation réclament une implication plus grande du gouvernement dans le soutien psychologique aux gardes-frontières mais également « un toit, un repas et une couverture » pour les migrants qui parviendraient à franchir — légalement ou non —la frontière.

De leur côté, les nationalistes de la Confédération (Konfederacja) se sont montrés critiques vis-à-vis de la gestion gouvernementale de cette crise. Pour ceux-ci, la Pologne aurait dû construire une vraie barrière à la frontière avec la Biélorussie à l’instar de ce qui se fait en Lituanie et de ce qui est encore seulement prévu en Pologne.