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Tamás Deutsch : pour le 50ème anniversaire de la Révolution hongroise, Gyurcsány a commis un péché politique et historique

Le Magyar Nemzet est le principal quotidien imprimé de Hongrie. Fondé en 1938, le Magyar Nemzet (Nation hongroise) est un journal de référence pour les conservateurs et est sur une ligne proche du gouvernement de Viktor Orbán.

Temps de lecture : 2 minutes

Article paru dans le Magyar Nemzet le 9 novembre 2021.

Propos tenus à Bruxelles par un eurodéputé Fidesz, en marge de la première projection à l’étranger du film ElkXrtuk

Le 23 octobre 2006, jour qui marquait le 50ième anniversaire de la révolution hongroise de 1956, une double infamie a été commise dans les rues de Budapest, Ferenc Gyurcsány se rendant alors simultanément coupable d’un crime politique et d’un péché contre l’histoire – a déclaré à Bruxelles Tamás Deutsch, eurodéputé du Fidesz au Parlement européen (PE), lors de la première projection à l’étranger du long-métrage hongrois intitulé ElkXrtuk [orthographe euphémistique pour Elkúrtuk, signifiant « On a (tout) niqué » : mot le plus célèbre de toutes les expressions employées par Ferenc Gyurcsány, alors Premier ministre, dans son fameux discours de Balatonőszöd, tenu à huis clos, mais dont un enregistrement avait fuité dans la presse, provoquant le soulèvement de l’automne 2006 – n.d.t.]

Tamás Deutsch, lors de cette première organisée par la délégation bruxelloise de la Fondation Polgári Magyarországért [« Pour une Hongrie bourgeoise/citoyenne » – n.d.t.] et par l’Association politique et culturelle Magyar Hullám [« Vague Hongroise »], a rappelé que les rues de Budapest, sur les ordres de Ferenc Gyurcsány, ont alors été le théâtre de violences policières illégales et massives, destinées à briser le mouvement de protestation soulevé par les mensonges de l’ancien Premier ministre et à intimider ceux qui osaient protester contre son gouvernement de gauche.

Il voit un crime politique imprescriptible dans le fait que, sur un ordre politique donné de façon préméditée et la tête froide, « des bottes de policiers dégoulinant littéralement de sang ont piétiné l’état de droit en Hongrie », chose qui – souligne-t-il – constituait une déclaration de guerre contre les normes les plus élémentaires de la démocratie et de l’état de droit.

Deutsch a affirmé qu’il est notoire que tous les principaux partis de la gauche hongroise constituent des forces postcommunistes : le parti qui a succédé au MSZMP [« Parti Ouvrier Socialiste Hongrois » – n.d.t.], parti communiste de János Kádár, de Ferenc Münnich, de Béla Biszku et d’Antal Apró, responsable de la répression sanglante de la Révolution de 1956 et des rétorsions brutales qui ont suivi cette tentative de libération nationale, ainsi que les parti-successeurs du parti-successeur du MSZMP, et les organisations politiques issues de ces partis-successeurs.

Les partis-successeurs du parti communiste – affirme-t-il –, constituant depuis le changement de régime le principal corps d’armée de la gauche hongroise, ne sont pas en mesure de digérer l’héritage de 1956. En effet, cet héritage de la Révolution de 1956 remet en cause la légitimité politique démocratique des partis-successeurs de celui qui s’est rendu coupable de la répression, de cette gauche hongroise constituée de forces postcommunistes. D’un point de vue politique, la gauche hongroise postcommuniste n’a jamais été capable de s’identifier à 1956, et n’a même jamais eu la moindre intention d’assumer les crimes historiques qu’ont représenté les représailles lancées après 1956.

« Il y a quinze ans, Gyurcsány a utilisé la terreur policière contre ceux qui, politiquement, professaient d’autres opinions que les siennes : en tant que chef de la gauche hongroise postcommuniste, il s’est efforcé de se venger sur des Hongrois bien intentionnés des frustrations politiques que 1956 inspirent à sa personne, à sa famille et à la gauche postcommuniste tout entière. »

Chef de la délégation du Fidesz au PE, Deutsch a ajouté que, dans un Etat-membre de l’UE, le fait que des protestations politiques soient réprimées par des instruments de terreur policière caractéristiques des dictatures est sans précédent, ainsi que l’emploi de punitions physiques et pénales à l’encontre de gens innocents dont l’opinion diffère de celle du pouvoir en place.

« Et malgré tout, en 2006, les maîtres de Bruxelles ont préféré se taire, et continuent jusqu’à nos jours à se taire quand il est question des violences dont Gyurcsány s’est rendu coupable, et qui remettent en cause les fondements mêmes de l’état de droit. » « Bruxelles n’agit pas pour la défense des valeurs communes aux Européens, ni même en fonction des dispositions du droit, mais exclusivement aux ordres d’une alliance défensive et punitive des partis-frères de la gauche. »

« Non content de tourner le dos aux Hongrois, à l’état de droit et à la démocratie, ce silence complice entourant la terreur policière ordonnée le 23 octobre 2006 par Gyurcsány discrédite complètement toute la logorrhée des bureaucrates bruxellois sur l’état de droit. » – « Il ne faudra plus jamais laisser la gauche hongroise s’approcher du pouvoir, sans quoi on peut s’attendre à la voir à nouveau agir à main armée contre sa propre nation. »

Traduit du hongrois par le Visegrád Post