Article paru dans le Magyar Nemzet le 7 décembre 2021.
Parti de Leipzig, le nouveau directeur de l’usine BMW arrive à Debrecen. Au sein de sa marque, Hans-Peter Kemser est expert en fabrication de moteurs électriques ; sur son poste précédent, il était entre autres responsable de la production de la i3. C’est sous sa supervision que commenceront au début de l’année prochaine les travaux de construction spectaculaires prévus à Debrecen.
Actuellement à la tête de l’usine de BMW, Hans-Peter Kemser doit arriver pour diriger à partir du 1er janvier l’usine BMW en construction à Debrecen. Jusqu’à présent, ce site de l’est de la Hongrie a été équipé d’infrastructures et des fondations de quelques bâtiments ; des routes ont été construites, ainsi que des quais ferroviaires. Les premiers bâtiments seront construits au début de la nouvelle année – déjà sous la supervision de Kemser.
De sa ville allemande de Leipzig, dont il dirige l’usine depuis 2015, et où il était responsable de la fabrication des séries 1 et 2, ainsi que de la i3, ce serviteur expérimenté de BMW va déménager à Debrecen.
Répondant aux questions du site Automobilewoche.de, le responsable de la production au Conseil d’administration, Milan Nedeljkovic a déclaré à ce propos que Hans-Peter Kemser est un excellent spécialiste de la production, et que, grâce à ses nombreuses années d’expérience, la rénovation de l’usine de Debrecen, qu’il va exécuter, sera couronnée de succès. Jusqu’aux tout derniers mois, le responsable de la construction du site hongrois était Michele Melchiorre, que BMW avait débauché auprès du spécialiste autrichien du pneu, Semperit. Entre-temps, Melchiorre a cependant été nommé vice-président du groupe BMW chargé du système de fabrication, de la planification, de la construction d’outils et d’usines.
Chez BMW, Kemser est le spécialiste de l’électromobilité.
L’usinage de la nouvelle série à Debrecen commencera en 2025. L’usine en construction, qui donnera dès le début du travail à mille employés, constitue un investissement Greenfield. C’est chaque année un maximum de 150 000 véhicules qui sortiront de sa chaîne de montage, mais cette capacité pourra ultérieurement être doublée, étant donné qu’elle dispose déjà du terrain nécessaire à la construction d’une seconde ligne. L’objet des premiers travaux de construction de l’usine ont été le bâtiment administratif central et le centre de formation. Le gouvernement hongrois a contribué sous la forme d’une aide de 12,3 milliards de forints [34 millions d’euros – n.d.t.] à cet investissement totalisant plus d’un milliard d’euros, réalisé sur un terrain d’une superficie égale à celle de 560 terrains de football, terrain situé dans la zone industrielle nord-ouest de la banlieue de Debrecen.
L’année prochaine, l’équipe de construction et d’expansion de sites du BMW Group prévoit d’entamer la construction de nombreux bâtiments non-technologiques, et notamment des bâtiments appelés à héberger les travaux de planification, de contrôle qualité et de formation, ainsi que les fonctions de ressources humaines et de management.
Au cours des mois suivants, elle lancera les appels d’offres correspondant à la construction des bâtiments technologiques – comme l’atelier de pressage, la section de construction des carcasses, l’atelier de polissage des carrosseries et le hall de montage final.
A partir de la seconde moitié de la décennie, le Groupe BMW compte sortir de l’usine de Debrecen des véhicules électriques que ses ingénieurs auront conçus d’entrée de jeu sans aucun compromis, autour d’une motorisation purement électrique.
Parallèlement à la construction de l’usine, des travaux de développement des infrastructures sont en cours dans la région. L’appel d’offres lancé en vue de faire passer à quatre voies le segment de la départementale 33 qui relie Debrecen à sa zone industrielle nord-ouest sera bientôt clos. L’appel d’offres initialement lancé avait été retiré faute de résultats, et il est probable qu’il sera nécessaire de débloquer des ressources supplémentaires, dans la mesure où même l’offre la moins chère soumise dans le cadre de cet appel d’offre ouvert proposait un prix dépassant l’estimation initiale. Si ces ressources sont mises à disposition par le gouvernement, les travaux pourront commencer en début d’année prochaine. Selon l’estimation précédente de l’ordonnateur de fonds (la société d’Etat de développement des infrastructures Nemzeti Infrastruktúra-fejlesztő Zrt.), ils auraient dû commencer en décembre de cette année.
Comme on s’en souvient, à l’automne 2018 – peu de temps après l’annonce de la construction d’une usine BMW à Debrecen –, le gouvernement avait décidé d’effectuer divers investissements dans l’infrastructure de transport, destinés d’une part à rendre plus facile à l’usine BMW et à ses fournisseurs l’accès à la zone industrielle nord-ouest, d’autre part à fluidifier le trafic entre villes et quartier de la région.
Il est prévu de faire passer à quatre voies le segment de la départementale 33 qui s’étend de la sortie de Debrecen jusqu’au lieu-dit Látóképi csárda, où elle rejoint la route menant à Balmazújváros, mais cet élargissement, en raison des travaux de développement de l’infrastructure ferroviaire menés en parallèle, doit se faire en deux temps. Dans un premier temps, il doit concerner la partie s’étendant jusqu’à la zone industrielle nord-ouest. Selon les termes de l’appel d’offres, le gagnant aura en outre pour tâche de construire un pont routier de 95 mètres, à 2×2 voies, faisant encore partie de la départementale, de façon à lui faire enjamber la ligne de chemin de fer N°108, la transformation d’une passerelle de 92 mètres, à 1×2 voies, enjambant elle aussi la ligne de chemin de fer N°108, ainsi que celle de quatre bretelles, de nouveaux croisements à feux de circulation, de voies piétonnes, de pistes cyclables parallèles et de chemins agricoles non-asphaltés. Le long de la départementale 33, il est prévu de construire une piste cyclable, ainsi qu’un mur antibruit à la hauteur de la localité de Kismacs.
Motorisation électrique, mais pas seulement
Bien que BMW prévoie de consacrer exclusivement son usine de Debrecen à la fabrication d’automobiles entièrement électriques, le fabriquant bavarois n’a pas renoncé à la mise au point de motorisations d’autres type pour équiper ses véhicules. A propos du sommet climatique d’Ecosse, son PDG, Oliver Zipse, a déclaré que l’interdiction – promue de façon artificielle – à partir d’une certaine date des moteurs à combustion serait une décision malheureuse. Que, bien au contraire, c’est justement une telle décision qui nuirait à l’environnement. D’après Zipse, même l’Allemagne n’a pas assez de bornes de chargement pour automobiles électriques, et qu’elle est loin de produire assez d’électricité verte pour rendre climatiquement neutre le chargement des automobiles électriques. Tout ce qu’on obtiendrait en cas d’interdiction de la mise sur le marché de véhicules à combustion neufs, c’est que les usagers continuent à conduire leurs véhicules vieillissants – et, par conséquent, de plus en plus polluants.
Gyula Jámbor
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Traduit du hongrois par le Visegrád Post