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L’essentiel de l’actualité du 20 au 26 décembre dans le V4

Temps de lecture : 9 minutes

V4

  • Les ministres des Affaires étrangères du Groupe de Visegrád se sont réunis avec leur homologue turc, Mevlüt Çavuşoğlu, le 21 décembre à Budapest. Les discussions ont notamment porté sur l’immigration illégale à destination de l’Europe dont une partie passe par la Turquie, d’où l’importance – pour les représentants du V4 – d’une coopération plus étroite avec les autorités d’Ankara dans ce domaine.

Hongrie

  • Le ministère hongrois de la Fonction publique a fait savoir ce mardi 21 décembre dans un communiqué que les personnels enseignants non encore vaccinés contre le coronavirus en date du 30 décembre 2021 seront mis à pied sans solde à partir du 3 janvier 2022 : « Nous ne sommes pas en mesure d’autoriser des masses d’enseignants non vaccinés à enseigner dans les écoles. La vaccination des enseignants est importante car ils rencontrent beaucoup de monde, enfants, parents, grands-parents ».
  • Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a annoncé ce mardi 21 décembre que le Fidesz souhaitait que le ministre de la Famille, Katalin Novák, succède à János Áder à la présidence de la République. Le mandat de ce dernier expirant au printemps 2022, l’élection d’un successeur par le parlement – où le Fidesz et le KDNP disposent de plus de deux tiers des sièges – devrait avoir lieu dans les semaines qui viennent.
  • Le directeur général de l’opérateur gazier ukrainien GTS, Sergiy Makogon, a annoncé ce mercredi 22 décembre avoir signé un accord avec la compagnie hongroise Földgázszállító Zrt. (FGSZ) en vue de la livraison de gaz (jusqu’à 8 millions de mètres cubes par jour) de la Hongrie à l’Ukraine à partir du 1er janvier 2022 et permettant également à l’Ukraine d’avoir accès au terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) de l’île de Krk (Croatie). « Avec la capacité quotidienne disponible de la Slovaquie (27 millions de mètres cubes), la capacité totale garantie pour les importations de gaz vers l’Ukraine passera à 35 millions de mètres cubes par jour », a ainsi expliqué M. Makogon, ce qui permettra aux habitants de Kiev de se chauffer.
  • Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a annoncé ce mercredi 22 décembre que les taux d’intérêt sur les prêts hypothécaires seront bloqués à leur niveau du mois d’octobre 2021 pour une durée de six mois à partir de janvier 2022, afin de lutter contre le risque d’inflation. « L’enjeu le plus important aujourd’hui est la hausse des prix, l’évolution de l’inflation. L’Europe entière souffre de la hausse des prix de l’énergie. La Hongrie défend, protège les familles. Nous allons augmenter le salaire minimum, les retraites, maintenir la politique de réduction des frais généraux, et nous avons également introduit un prix fixe pour les carburants », a ainsi expliqué le chef du gouvernement.

Pologne

  • Les relations entre les instances dirigeantes de l’Union européenne et la Pologne se sont pas prêtes de s’améliorer. Après la réforme de la Justice et les prétendues « zones sans LGBT », Bruxelles fait également mine de s’inquiéter de la liberté de la presse sur les bords de la Vistule. Ainsi, le porte-parole de la Commission européenne Christian Wigand s’est-il déclaré préoccupé ce lundi 20 décembre suite au rejet par les députés de la Diète polonaise (par 229 voix contre 212 et 10 abstentions) du veto exprimé par le Sénat au sujet de la loi dite « Lex TVN » : « la loi sur les médias peut entraîner un changement forcé dans la structure de propriété des entreprises médiatiques et constitue une menace sérieuse pour la liberté et le pluralisme des médias en Pologne. Cela pourrait conduire à une restriction de la liberté des médias en Pologne », a notamment déclaré M. Wigand.
  • La veille, le dimanche 19 décembre, une manifestation de l’opposition avait eu lieu devant le siège de la présidence polonaise pour demander instamment à Andrzej Duda de s’opposer à cette loi. À cette occasion, le président du principal parti d’opposition, la Plateforme civique (PO), Donald Tusk, lui-même ancien Premier ministre avait déclaré : « Nous sommes ici aujourd’hui pour défendre la liberté des médias et la liberté d’expression », tandis que le rédacteur en chef adjoint de Gazeta Wyborcza, Jarosław Kurski allait même plus loin en affirmant : « Nous savons tous pourquoi nous sommes ici. La mafia a pris le contrôle du pays. Ils maîtrisent tous les éléments de la vie publique ».
  • Le président du PiS et vice-Premier ministre polonais, Jarosław Kaczyński, a inauguré ce lundi 20 décembre quatre nouveaux tronçons de la Via Carpathia, une autoroute qui reliera la Grèce à la Lituanie en passant par la Bulgarie, la Roumanie, la Hongrie, la Slovaquie et la Pologne et dont la partie polonaise portera le nom du président Lech Kaczyński (frère jumeau de Jarosław Kaczyński) décédé dans la tragédie de Smolensk : « Aujourd’hui, un plan ambitieux de 600 milliards d’euros existe pour transformer l’Intermarium en un véritable ensemble. Cette route est un élément de ce plan. C’est la raison pour laquelle [elle] portera le nom de Lech Kaczyński ».
  • Le journaliste polonais Piotr Maślak, travaillant pour la station de radio TokFM, a été inculpé pour diffamation ce mardi 21 décembre après avoir comparé les gardes-frontières polonais à des unités de la SS. Il avait en effet déclaré sur Twitter le 23 août dernier : « Les gardes-frontières qui interdisent de fournir de l’eau ou de laisser les médecins atteindre les réfugiés pourraient coudre des badges SS [sur leurs uniformes] ». M. Maślak encoure une peine d’un an de prison.
  • Au vu de l’amorce de pourparlers entre la Russie et les États-Unis au sujet de la crise ukrainienne, ainsi que des attentes de Moscou qui exige notamment qu’aucune ancienne république soviétique ne soit membre de l’OTAN – alors que les Pays baltes ont adhéré en 2004 à l’Alliance atlantique… – l’eurodéputé polonais Patryk Jaki (PiS) dénonce les prémices d’un nouveau « Yalta », en référence à la conférence de février 1945 en Crimée, où Staline avait obtenu du président Roosevelt un partage de l’Europe entre l’Est et l’Ouest, une division qui perdura jusqu’à la chute de l’URSS. « C’est un moment de crise. […] En géopolitique, la période de pause touche à sa fin. Tôt ou tard, une nouvelle répartition des forces et des ressources nous attend dans le monde. Une grande tâche pour l’élite polonaise est de rendre la Pologne plus forte », a ainsi expliqué M. Jaki ce mercredi 22 décembre au micro de Polskie Radio 24. Ce dernier estime par ailleurs que la Pologne doit impérativement « développer son armée et ses capacités de combat » car elle se trouve « dans une situation géopolitique difficile […] Nous avons affaire à la doctrine Poutine qui est très similaire à la doctrine Brejnev. Ce qu’il propose aux USA sent un autre Yalta. […] La Pologne doit s’armer et construire une coalition de pays qui n’acceptent pas un nouveau Yalta ».
  • La Commission européenne a fait savoir par un communiqué de presse publié ce mercredi 22 décembre qu’elle avait « décidé aujourd’hui d’engager une procédure d’infraction à l’encontre de la Pologne en raison de graves préoccupations relatives au Tribunal constitutionnel polonais et à sa jurisprudence récente », la haute cour polonaise ayant « considéré que les dispositions des traités de l’Union européenne étaient incompatibles avec la Constitution polonaise, contestant ainsi expressément la primauté du droit de l’Union », ce que la Commission européenne considère de son côté comme une infraction aux « principes généraux d’autonomie, de primauté, d’effectivité et d’application uniforme du droit de l’Union [européenne] » ainsi qu’au « caractère contraignant des arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne », tandis que la Commission exprime de « sérieux doutes quant à l’indépendance et l’impartialité du Tribunal constitutionnel [polonais] ».
  • Réunis à Huta (Ukraine) ce lundi 20 décembre dans le cadre du Triangle de Lublin, les présidents polonais, ukrainien et lituanien ont réitéré leur souhait d’une adhésion rapide de l’Ukraine à l’Union européenne et à l’OTAN – une perspective que la Russie continue à rejeter avec de plus en plus de véhémence.
  • Le ministre polonais de la Justice, Zbigniew Ziobro (Solidarna Polska), a annoncé ce jeudi 23 décembre avoir saisi le Tribunal constitutionnel polonais au sujet de la compatibilité dudit mécanisme européen de protection de l’état de droit avec la constitution polonaise : « Aujourd’hui, je soumets au Tribunal constitutionnel une motion visant à déclarer le règlement européen sur le mécanisme liant l’accès aux fonds de l’UE à l’État de droit incompatible avec la constitution polonaise », a-t-il notamment déclaré. « Je n’ai aucun doute sur le fait que le mécanisme de conditionnalité appliqué par l’UE est en contradiction flagrante avec la Constitution polonaise ».
  • Le laboratoire interdisciplinaire de l’université de Toronto, Citizen Lab, ayant dévoilé l’affaire Pegasus, vient de révéler ce lundi 20 décembre que le mécène polonais Roman Giertych aurait fait l’objet de plusieurs tentatives d’espionnage avec ce logiciel israélien en 2019, qui aurait également servi à espionner le procureur Ewa Wrzosek. En conséquence, le bâtonnier Przemysław Rosati a exigé que le Premier ministre Mateusz Morawiecki, le vice-Premier ministre Jarosław Kaczyński et le ministre de la Justice, Zbigniew Ziobro, expliquent sur quelle base juridique ces observations de M. Giertych ont eu lieu : « La surveillance des avocats équivaut à une atteinte à la confiance des citoyens dans l’État, entraîne une perte du sentiment de sécurité, sapant la crédibilité et la légitimité du pouvoir judiciaire. Un tel comportement viole les principes fondamentaux de l’état de droit, conduisant à l’érosion de ces principes », a-t-il notamment expliqué.

Slovaquie 

  • L’agence gouvernementale slovaque de la Santé a fait savoir ce mardi 21 décembre qu’elle menait une enquête sur un groupe de cinq médecins ayant diffusé – notamment sur les réseaux sociaux – des informations jugées dangereuses en lien avec la pandémie de coronavirus, expliquant qu’il était « inacceptable qu’un médecin remette en question l’existence du Covid-19, prétende que les vaccins sont une fraude ou recommande des médicaments [en l’occurrence l’ivermectine] qui ne sont pas indiqués comme traitement de la maladie ».

Tchéquie 

  • Le nouveau Premier ministre tchèque Petr Fiala a déclaré, à propos de la proposition d’interdire la production de moteurs à combustion d’ici 2035, que cette « proposition […] mettrait en danger les moyens de subsistance de nombreuses personnes ». Par ailleurs, à son avis, l’énergie nucléaire doit faire partie des sources d’énergie à soutenir et il est nécessaire de mettre en place des unités supplémentaires de centrales nucléaires pour que la République tchèque ait suffisamment d’énergie électrique à un prix raisonnable.
  • Plus de deux mois après les législatives tchèques, les ministres du nouveau gouvernement ont été nommés les 17 et 18 décembre, de sorte que le cabinet de Petr Fiala (ODS) a désormais pris ses fonctions, le président Zeman ayant finalement accepté le pirate Jan Lipavský comme ministre des Affaires étrangères.

Roumanie

  • Dans un arrêt publié ce mardi 21 décembre, la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) a décidé que « le droit de l’Union [européenne] s’oppose à l’application d’une jurisprudence de la Cour constitutionnelle [roumaine] dans la mesure où celle-ci, combinée avec les dispositions nationales, crée un risque systémique d’impunité » et que « la primauté du droit de l’Union [européenne] exige que les juridictions nationales aient le pouvoir de laisser inappliquée une décision d’une cour constitutionnelle qui est contraire à ce droit, notamment sans courir le risque d’engager leur responsabilité disciplinaire ». En d’autres termes, la CJUE ordonne quasiment aux tribunaux roumains de ne pas appliquer les décisions de leur cour constitutionnelle.
  • Lors d’une nouvelle manifestation de protestation contre les restrictions sanitaires et contre le projet de passeport sanitaire organisée par l’Alliance pour l’unité des Roumains (AUR, nationalistes) ce mardi 21 décembre à Bucarest, environ 300 manifestants ont forcé le cordon de gendarmerie et se sont engouffrés dans la cour du Sénat.

Allemagne/Autriche 

  • À peine le nouveau gouvernement d’Olaf Scholz (SPD) vient-il d’entrer en fonctions que des dissensions apparaissent déjà entre les deux partenaires de la coalition de gauche, et ce notamment au sujet du gazoduc germano-russe Nord Stream 2. Tandis que dans un entretien publié le 19 décembre par la Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), le vice-chancelier Robert Habeck (Verts) expliquait que « d’un point de vue géopolitique, ce pipeline est une erreur », rappelant qu’initialement, « tous les pays [de l’UE] étaient contre, sauf l’Allemagne et l’Autriche », le chancelier Olaf Scholz estime que « Nord Stream 2 est un projet du secteur privé qui a été avancé au point où un pipeline [est déjà] posé » – En d’autres termes, c’est désormais un fait accompli. Une position soutenue par le ministre-président de Mecklenbourg-Poméranie occidentale, Manuela Schwesig (SPD) : « Nous avons besoin de ce gazoduc ». Ce faisant, le ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock (Verts) partage le point de vue de son collègue Habeck et affirme que « dans l’état actuel des choses, ce gazoduc ne peut pas être approuvé car il ne répond pas aux exigences de la législation européenne sur l’énergie [… et ce, notamment car] les problèmes de sécurité ne sont toujours pas résolus ». Mme Baerbock va d’ailleurs même plus loin et lie cette question à celle des tensions entre la Russie et l’Ukraine, mettant ainsi en garde Moscou : « En cas de nouvelle escalade, ce pipeline ne pourrait pas être connecté au réseau ». Le vice-chancelier Habeck avait déjà dit à ce propos que « Toute nouvelle action militaire [de la Russie] ne peut rester sans conséquences graves », menaçant lui-aussi Moscou de bloquer Nord Stream 2 en cas de « nouvelle violation de l’intégrité territoriale » de l’Ukraine.
  • Sur cette question, le chancelier allemand peut compter sur le soutien de son collègue autrichien Karl Nehammer (ÖVP), pour qui Nord Stream 2 est toujours un « projet important qui assure la sécurité de l’Union européenne en termes d’approvisionnement énergétique ».
  • De son côté, le président de l’Agence fédérale allemande des réseaux, Jochen Homann, a déclaré que Nord Stream 2 ne serait vraisemblablement pas autorisé avant l’été 2022, la société Nord Stream AG devant notamment créer une filiale qui soit responsable de la section allemande du gazoduc. Par ailleurs, selon une information émanant du Congrès américain et diffusée par l’agence Reuters le 8 décembre dernier, les autorités américaines et allemandes seraient parvenues à un accord selon lequel, en tout état de cause, l’Allemagne fermerait le gazoduc en cas d’invasion de l’Ukraine par la Russie.
  • L’instauration prochaine de la vaccination obligatoire contre le Covid-19 en Autriche ne fait toujours pas l’unanimité, y compris au sein du camp gouvernemental. Nonobstant les manifestations de protestation organisées par l’opposition dans l’ensemble du pays, la base militante des Verts, traditionnellement attachée aux libertés individuelles, commence elle-aussi à bouger. Ainsi, des responsables locaux du mouvement écologiste viennent d’adresser une lettre à la direction du parti appelant celle-ci à prendre ses distances vis-à-vis de la vaccination obligatoire et de la discrimination basée sur la vaccination : « En tant que membres, sympathisants et fonctionnaires des Verts, nous observons avec une grande inquiétude une division croissante de la société depuis que le gouvernement a fait la distinction entre les personnes vaccinées et non vaccinées dans les mesures prises et a annoncé par la suite la vaccination obligatoire. Nous considérons qu’il est injuste de forcer les gens à subir une intervention physique par le biais de mesures mettant en danger leur existence (notamment par la perte d’emploi ou l’exclusion de la vie sociale), dont l’efficacité en tant que mesure de lutte contre une pandémie n’est scientifiquement prouvée que de manière limitée. Nous considérons également que la manière de procéder du gouvernement est indéfendable du point de vue de la politique démocratique et du droit constitutionnel ».