Hongrie/Union européenne – La campagne pour les élections législatives hongroises du 3 avril n’a pas encore véritablement commencé que déjà – peut-être au vu de certains ratés du candidat unique et de l’opposition unie manifestement désunie – d’aucuns s’inquiètent à Bruxelles et à Strasbourg de ce que le résultat pourrait – pour la quatrième fois consécutive – ne pas correspondre à leurs attentes.
Vers une mission d’observation de l’OSCE ?
C’est ainsi que 62 députés européens – dont Daniel Freund (Verts, Allemagne), Katarina Barley (S&D, Allemagne) et Petri Sarvamaa (PPE, Finlande) – issus de différents groupes parlementaires ont tenu à lancer un appel en faveur de l’envoi d’une mission d’observation en Hongrie de manière à s’assurer de la liberté et de la sincérité du scrutin législatif sur les bords du Danube :
« Nous venons de cinq groupes politiques et de 19 pays différents. Mais nous partageons tous la préoccupation que les élections [hongroises] ne se déroulent pas selon les normes démocratiques les plus élevées »
écrivent-ils dans un courrier adressé à l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), en se référant notamment aux élections législatives de 2018, pendant lesquelles, selon eux,
« la rhétorique intimidante de la campagne limitait l’espace pour un débat de fond et diminuait la capacité des électeurs à faire un choix éclairé »,
alors que la communication du gouvernement de Viktor Orbán avait « considérablement compromis » l’équité du scrutin.
« À l’approche des élections de cette année, nous avons observé d’autres développements sérieusement inquiétants »,
poursuivent-ils, évoquant notamment la possibilité de se domicilier à une adresse fictive.
« Les modifications apportées aux lois électorales depuis 2018 ont encore sapé l’équité des processus électoraux et augmentent considérablement le risque de manipulation – principalement le jour des élections – à l’intérieur et à l’extérieur des bureaux de vote ».
Et de dénoncer pêle-mêle des redécoupages de circonscriptions, le « tourisme électoral » et « les effets combinés d’une autorité de régulation des médias contrôlée politiquement et d’une intervention déformante de l’État sur le marché des médias ».
Bilan positif du gouvernement de Viktor Orbán
De son côté, le secrétaire d’État hongrois, Zoltán Kovács, balaie ces accusations d’un revers de main : « Le Premier ministre Orbán et l’alliance au pouvoir comptent sur une longue liste de réalisations […] Les électeurs le rééliront, je le prédis, car il a fait avancer le pays et a produit de vrais résultats pour les Hongrois [..]
Si le Premier ministre Viktor Orbán est réélu, et je pense que ce sera le cas, ce sera grâce au large soutien de l’électorat aux résultats du travail du Premier ministre – reprise économique, emplois, croissance, réductions d’impôts et prix de l’énergie abordable ».