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Une ancienne directrice d’Amnesty : cette ONG se comporte comme si elle faisait partie de l’opposition

Le Magyar Nemzet est le principal quotidien imprimé de Hongrie. Fondé en 1938, le Magyar Nemzet (Nation hongroise) est un journal de référence pour les conservateurs et est sur une ligne proche du gouvernement de Viktor Orbán.

Temps de lecture : 4 minutes

Article paru dans le Magyar Nemzet le 23 février 2022.

Dans un entretien par Skype, Orsolya Jeney, ancienne directrice de l’ONG Amnesty International Hongrie, considérée comme un allié de poids de George Soros, reconnaît que, à l’époque où elle la dirigeait, des tentatives ont eu lieu en vue de forcer l’ONG à assumer un rôle politique, et qu’elle n’a pas toujours réussi à résister à ces influences. Elle affirme qu’après son départ, les responsables de ces pressions ont trouvé le chemin presque entièrement libre devant eux. La conversation dont il est ici question est tirée de l’épais paquet de documents que quelqu’un, il y a plusieurs semaines, a fait parvenir à la rédaction de Magyar Nemzet, depuis une adresse électronique inconnue, et qui fait depuis lors l’objet d’une série d’articles. Les articles antérieurs ont clairement montré comment les ONG (Organisations Non-Gouvernementales), en influençant des journalistes étrangers mal informés, obtiennent de ces derniers qu’ils diffusent une image distordue de la Hongrie.

Dans l’entretien par Skype parvenu en notre possession, Orsolya Jeney explique comment, quand elle était directrice d’Amnesty International Hongrie, elle a subi d’énormes pressions internes pour que cette dernière, assumant pratiquement un rôle de parti d’opposition, condamne le gouvernement Orbán dans les médias – au besoin, même de façon injustifiée.

« Une fois, nous avons reçu de tout en haut l’instruction de faire beaucoup plus de bruit contre Orbán. »

« C’est une demande qui, là, dépassait déjà les prérogatives d’Amnesty. – Je leur ai répondu : ‘Pardon, mais de quel droit pourrais-je, moi, modifier le mandat d’Amnesty’ ? »

A l’en croire, il est aussi arrivé qu’on demande à l’ONG de réagir à des actualités concrètes concernant tel ou tel homme politique, alors que, pour elle, la tâche de cette organisation de défense des droits civiques est plutôt de s’occuper de phénomènes systémiques.

Boycott

L’ancienne directrice rappelle comment, à la veille du référendum organisé sur l’immigration, Amnesty – aux côtés d’autres organisations – a émis un appel au boycott du scrutin.

« Le but était de dissuader les gens d’aller voter. Or, comme la mission d’Amnesty est la défense des droits de l’homme, ma position était que nous devons respecter les droits des gens, y compris le droit à la liberté d’opinion. Que nous ne sommes pas censés dire aux gens ce qu’ils doivent faire. Notre mission se limite à attirer l’attention du public sur certaines affaires, en laissant aux gens le soin d’en tirer ensuite les conclusions qui s’imposent. »

Elle donne aussi une idée du fonctionnement interne d’Amnesty, en racontant comment

l’ONG a émis en son nom un communiqué qu’elle n’avait ni écrit, ni même lu.

Des titres de chasse aux clics

En guise d’exemple supplémentaire d’influence indésirable exercée sur l’opinion publique, elle a mentionné des déclarations sensationnalistes à l’encontre du gouvernement.

« Avec tous ces titres de chasse aux clics, il est facile d’influencer un lectorat qui déteste du fond du cœur son gouvernement, prêt à croire n’importe quelle histoire donnant le mauvais rôle à Viktor Orbán, et souvent, les gens ne lisent même pas le texte de l’article. C’est un genre d’erreur qu’aucun organisme ne peut se permettre de commettre en-dehors du monde politique. »

Comme l’avoue Orsolya Jeney, du fait que les acteurs de la politique hongroise exagèrent certains éléments sortis de leur contexte, l’image de la Hongrie dans l’opinion publique internationale est distordue. Et elle souligne que c’est par exemple sur la foi de tels rapports que le Parlement européen débat des affaires hongroises.

À titre d’exemple de telles exagérations dans la critique, elle cite le cas du système de santé publique, « qui est certes dans un très mauvais état, mais on ne peut pas dire que Viktor Orbán porte la responsabilité de cette situation ».

Un rôle d’opposition

L’ancienne directrice d’Amnesty affirme qu’au cours des derniers temps, Amnesty International est devenue une organisation plus politisée qu’elle ne l’était par le passé, et qui se conduit plutôt comme une partie de l’opposition.

Comme tout le monde le sait désormais, depuis quelques semaines, Magyar Nemzet, en citant et commentant des extraits des nombreuses heures d’entretiens par Skype que contient ce paquet de documents que quelqu’un a fait parvenir à la rédaction, publie une série d’articles qui montrent le fonctionnement de la galaxie Soros. Des acteurs centraux de cette galaxie y révèlent eux-mêmes l’influence qu’ils exercent sur les médias, leurs méthodes de manipulation, et la fausseté de l’image particulièrement distordue qu’ils donnent de la Hongrie et de la Pologne dans la presse internationale.

Paresse intellectuelle

Pour cet ancien cadre de la fondation Soros qu’est Andrej Nosko, qui s’exprime sans fausses pudeurs dans ces vidéos, le fait qu’on mette la Hongrie et la Pologne dans le même sac et qu’on les condamne si souvent sans fondement est à mettre en rapport avec l’effondrement du niveau de qualité de la presse internationale, et avec la paresse intellectuelle.

Il voit aussi un problème dans le fait que beaucoup de correspondants étrangers ne parlent pas le hongrois, ce pourquoi ils doivent s’appuyer sur des sources secondaires – en l’occurrence, sur celles qui défendent les mêmes positions politiques qu’eux. C’est ce qui, pour Nosko, explique la distorsion des nouvelles portant sur le gouvernement hongrois.

Il parle aussi de la politique des « deux poids, deux mesures » qu’applique la gauche internationale et la presse qui en dépend face aux pays d’Europe centre-orientale, en fonction de la couleur politique des gouvernements en charge de tel ou tel Etat.

S’agissant des pays à gouvernement de gauche, on s’efforce de fermer les yeux, même sur des violations patentes du droit, tandis qu’on attaque les gouvernements de droite même en l’absence de tout fondement.

Deux poids et deux mesures

C’est aussi de cela que parle Dalibor Roháč, chercheur d’origine slovaque pour le compte de l’American Enterprise Institute, dans l’un de ces entretien par Skype ; prenant l’exemple de Robert Fico, il affirme à son propos : « Social-démocrate sur le papier, Fico conduisait un gouvernement parfaitement corrompu, mais ils le considéraient tout de même comme l’un des leurs, étant donné qu’il siégeait avec le groupe parlementaire des Socialistes européens. Ce qui fait que Fico n’a jamais eu à affronter des réactions bruxelloises aussi défavorables que Viktor Orbán. »

« A mon avis, si quelqu’un pouvait faire tomber Orbán et ramener les socialistes au pouvoir en Hongrie, à Bruxelles, ce serait un profond soulagement »

– affirme Roháč.

Márton Asbóth, actuellement chef de projet pour le compte de l’ONG Társaság a Szabadságjogokért (ou TASZ : « Union Hongroise pour les Libertés Civiles »), faisait remarquer que, alors même que la presse étrangère prétend que des régimes autoritaires règnent sur la Hongrie et la Pologne, ce sont deux pays où il fait très bon vivre.

Des journalistes achetés

En confirmation de tout cela, dans un autre entretien par Skype, c’est Mátyás Kálmán, journaliste ayant travaillé pour les sites Index et 24.hu, qu’on entend expliquer que les diverses ONG manipulent, voire corrompent les journalistes qui couvrent la Hongrie, si bien que ces derniers donnent souvent des événements en cours dans notre pays une image fortement distordue.

« Il est impossible de savoir s’il [le journaliste en question] vient juste de recevoir une invitation pour séjourner dans un bon petit hôtel, ni combien on lui a proposé pour écrire ce que ses commanditaires veulent entendre quand l’écho médiatique leur revient. »

– nous dit Kálmán pour exemplifier le processus d’influence. Parmi ces ONG qui ont le plus tendance à placer les journalistes sous leur contrôle, Kálmán mentionne à titre d’exemple une organisation financée par George Soros : Amnesty International.

Et, tandis que la série d’articles de Magyar Nemzet consacrée aux SorosLeaks révélait les pratiques de manipulation et d’influence de la presse internationale dont les ONG sont coutumières, des nouvelles semblables ont fait leur apparition dans la presse étrangère.

Révélations dans la presse espagnole

Il y a quelques semaines, c’est la presse espagnole qui a démasqué l’élite libérale de la classe politique européenne, en rendant limpides les raisons pour lesquelles c’est constamment la Hongrie et la Pologne que Bruxelles tient en suspicion et cloue au pilori, tandis que l’UE se montre plus complaisante face aux affaires d’autres Etats-membres. Le site espagnol Periodista Digital a publié un matériel assez long, qui résume diverses conversations privées et communiqués d’une ancienne eurodéputée espagnole – une certaine Carolina Punset.

Punset parle entre autres de la politique des « deux poids, deux mesures » appliquée par l’élite libérale occidentale, qui n’ose pas se prononcer contre les extrémistes musulmans, étant donné que de nombreux musulmans vivent à Bruxelles, « ce qui pose le problème du politiquement correct ».

Les eurodéputés peuvent, en revanche, s’en prendre à la Hongrie ou à la Pologne, ce qui ne leur causera pas de soucis – ni en termes politiques, ni sous la forme de manifestations dirigées contre eux pour protester contre de tels propos.

Exercer des pressions en passant par Bruxelles

Ces jours-ci, ce fut au tour d’un blog français de publier de nouvelles révélations à ce propos. Effacé à la vitesse de l’éclair par les gestionnaires du site, ce texte démasque le PDG d’une organisation internationale à but non-lucratif, l’Association mondiale des éditeurs de presse (WAN-IFRA), qui avoue comment l’organisme journalistique qu’il dirige a participé aux campagnes de dénigrement lancées contre notre pays. La WAN-IFRA est en partie financée par les Open Society Foundations, c’est-à-dire la fondation Soros.

C’est cet accès direct aux rédactions des principaux journaux du monde qui explique et incarne le pouvoir de la WAN-IFRA, lequel lui permet de tout influencer : de la ligne éditoriale des médias aux éléments de langage des articles d’actualité, en passant par les stratégies publicitaires, et même jusqu’au choix des méthodes pour gérer tel ou tel problème, voire aux critères servant à définir un problème comme tel.

D’après l’auteur de ce blog, le PDG de la WAN-IFRA, Vincent Peyrègne, dans des conversations privées, explique sans aucune pudeur le fonctionnement exact de son organisme, et fait allusion aux subventions accordées par la fondation Soros à la WAN-IFRA, dont la contrepartie a été un travail de mise en condition de l’opinion et de pressions exercées contre le gouvernement Orbán. Lorsqu’on a demandé à Peyrègne s’il serait éventuellement possible de faire pression sur la Hongrie en passant par l’Union européenne et le Parlement européen, il a répondu :

« Bien sûr. Cela a déjà été fait. »

Traduit du hongrois par le Visegrád Post