Hongrie/Ukraine – Au deuxième jour de l’invasion russe de l’Ukraine, il semblerait que les deux belligérants seraient prêts à entamer des pourparlers afin de mettre fin aux combats, qui se déroulent aussi dans Kiev même. C’est dans ce contexte que le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, a proposé depuis Bruxelles d’accueillir à Budapest les négociations entre dirigeants russes et ukrainiens.
Budapest peut servir de lieu sûr pour les négociations
« Nous avons lu qu’il y avait un différend sur le lieu des négociations : d’abord Minsk a été mentionné, puis Varsovie, mais il n’y a pas eu d’accord.
J’ai donc appelé mon collègue Sergeï Lavrov et j’ai suggéré que ces entretiens aient lieu à Budapest. Budapest peut servir de lieu sûr pour les délégations de négociation russes et ukrainiennes. J’ai également fait cette proposition au gouvernement ukrainien, et il y a quelques minutes, j’ai parlé à Andriy Yermak, le chef du bureau du président Zelensky, et je lui ai offert cette opportunité.
Heureusement, aucun des deux partis n’a tourné le dos à cette question. J’espère qu’un échange de messages aura lieu entre les deux parties, qui rendra ces discussions possibles, y compris en Hongrie, le plus rapidement possible. […] Si nous pouvons contribuer à la paix, c’est bien. Sergeï Lavrov et Andriy Yermak n’ont pas non plus rejeté cette proposition, ils nous ont remerciés et sont en consultation.
J’espère sincèrement que dans quelques heures ou quelques jours, un accord pourra être trouvé pour entamer des pourparlers ; plus vite les pourparlers commenceront, plus vite il y aura la paix et moins de gens devront mourir dans la guerre ».
Prise en charge des réfugiés
Par ailleurs, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a réitéré sa position selon laquelle la Hongrie souhaite aider humanitairement mais ne veut en aucun cas être entraînée dans le conflit :
« La sécurité de la Hongrie doit être garantie dans cette situation, car c’est la chose la plus importante. J’ai dit clairement que la Hongrie ne participera pas à cette guerre et qu’elle ne se laissera pas entraîner dans cette guerre. Et
nous veillerons à ce que les réfugiés qui arrivent en Hongrie soient correctement pris en charge ».
La question de l’exclusion de la Russie du système bancaire SWIFT
Dans l’après-midi, le ministre hongrois des Affaires étrangères a précisé la position de la Hongrie sur l’exclusion de la Russie du système bancaire SWIFT. Hier matin, le président du Parti populaire européen, Donald Tusk, avait en effet accusé la Hongrie, l’Italie et l’Allemagne de s’opposer à cette sanction voulue par les autres États-membres. Une accusation à laquelle Péter Szijjártó a tenu à réagir :
« Je constate avec regret et étonnement que certains représentants politiques et la presse internationale ne se retiennent pas de produire et de diffuser des fausses informations et des mensonges. Je n’arrive pas à m’imaginer comment, pendant qu’une guerre se produit et que des gens meurent, certains font fonctionner des usines à fausses informations.
Maintenant, ils répandent le mensonge selon lequel la Hongrie bloquerait une partie des sanctions contre la Russie, par exemple en ce qui concerne le système SWIFT.
Que ce soit clair : CE N’EST PAS VRAI ! Nous ne nous sommes jamais prononcés contre une seule sanction, nous n’avons rien bloqué et nous ne bloquons rien.
Diffuseurs de fausses informations, de toute origine, honte à vous ! »