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« À chaque fois qu’on émet un rapport, on les nourrit aussi »

Le Magyar Nemzet est le principal quotidien imprimé de Hongrie. Fondé en 1938, le Magyar Nemzet (Nation hongroise) est un journal de référence pour les conservateurs et est sur une ligne proche du gouvernement de Viktor Orbán.

Temps de lecture : 3 minutes

Article paru dans le Magyar Nemzet le 1er mars 2022.

Les nombreuses heures d’entretiens par Skype parvenues en la possession de Magyar Nemzet révèlent de nouveaux détails et nous montrent comment les ONG (Organisations Non-Gouvernementales) amènent les journalistes à publier des matériaux hostiles aux pays souverainistes – donc, entre autres, à la Hongrie. A en croire les propos d’anciens cadres de diverses ONG, parmi les astuces employées figure entre autres le décompte complaisant des frais remboursables – mais même une invitation à déjeuner peut s’avérer efficace ! On y apprend aussi qu’Andrew Connelly, auteur de nombreux articles de dénigrement de la Hongrie dans le contexte de la crise migratoire, ainsi que le correspondant de la BBC en Europe centrale, ont tous deux collaboré avec des organisations de la galaxie Soros. Ces nouveaux enregistrements font partie de cet épais paquet de documents parvenu il y a plusieurs semaines à notre rédaction depuis une adresse électronique inconnue, et dont nous rendons compte sous la forme d’une série d’articles.

C’est à coup de voyages payés, de bons hôtels et de déjeuners au restaurant que les ONG achètent les journalistes pour les amener à présenter les divers pays selon leur perspective dans la presse internationale. Au cours d’une conversation par Skype parvenue en notre possession, Andrej Nosko, ancien directeur des Fondations pour la Société Ouverte (OSF) de George Soros explique, entre autres, comment il a, à plusieurs reprises, payé tel ou tel journaliste à de telles fins.

Des frais remboursés plus que généreusement

D’après ses propos, à l’époque où il était encore directeur pour le compte des OSF, il payait des journalistes à promouvoir les publications des think-tanks qu’il subventionnait, mais il lui arrivait aussi, à l’occasion, d’embaucher pour un mois entier tel ou tel professionnel de la presse, pour écrire des articles sur le thème de la lutte contre la corruption. Il ajoute que

« comme le paiement de gages à des journalistes est délicat, on a typiquement tendance à leur payer ‘seulement’ des frais. Dans le cas évoqué, en l’espace d’un mois, on a dépensé près de dix mille euros pour loger le journaliste, le nourrir, le faire voyager et lui assurer les services d’un interprète ».

Le récit de Nosko fait aussi apparaître

« qu’ils ont des gens qui sont rompus à cet exercice ».

Par exemple : Andrew Connelly, à l’époque de la crise migratoire, s’en prenait aux pays qui s’opposent à l’immigration – et donc, entre autres, à la Hongrie. Connelly a, entre autres, prétendu que les gouvernements hongrois et polonais portaient une responsabilité indirecte dans l’incendie du camp de réfugiés de Lesbos, en raison du fait que ces deux Etats avaient rejeté le projet d’un système de quotas obligatoires de migrants. Il décrivait en outre le Fidesz comme un parti d’extrême-droite, soutenant même dans un de ses écrits – en dépit de l’évidence – que le gouvernement hongrois affamait ses demandeurs d’asile.

Des scandales joliment coloriés

Andrej Nosko explique aussi comment il est possible de tirer parti de matériaux qui ne peuvent pas passer dans les titres internationaux consacrés au quotidien de la vie politique, comme Politico ou le Financial Times : ces munitions-là peuvent être tirées dans des magazines, sous la forme d’articles plus détaillés, dans un format plus proche du reportage. Il considère que des titres comme New Europe, le Visegrád Insight, voire National Geographic se prêtent bien à un tel usage. Il juge tout particulièrement important que l’histoire qu’on promeut capte l’attention des journaux, qu’elle ait une « valeur d’information »,

qu’il est d’ailleurs, à son avis, possible de créer de toutes pièces au besoin.

C’est ce que peut illustrer le cas du matériel à charge contre l’ancien Premier-ministre tchèque Petr Nečas publié en 2015 par Newsweek – lui aussi signé Connelly –, matériel dans lequel les faits sont présentés entremêlés d’éléments du type ‘presse à scandales’. On peut, entre autres, y lire qu’Andrej Babiš, ministre tchèque des Finances à l’époque s’est lancé dans les affaires dès l’âge de neuf ans, en échangeant des balles de tennis. Et, en s’appuyant sur un rapport émis par Transparency International – autre ONG financée par George Soros –, l’article prétend que, du point de vue de son niveau de corruption, la Tchéquie se situerait entre la Malaisie et Bahreïn.

A en croire cet ancien directeur de la fondation Soros, la rédaction de ce genre de matériels serait aussi grandement facilitée par le fait qu’il existe dans de nombreux pays des systèmes de subventions destinés à financer les organisations et individus – par exemple : think-tanks ou journalistes d’investigation – qui s’occupent de lutte contre la corruption.

Des journalistes au ventre plein

Dans un autre entretien par Skype, l’ancienne directrice d’Amnesty International Orsolya Jeney explique comment les ONG obtiennent de la presse internationale qu’elle parle de certains sujets sur le ton que ces dernières jugent approprié.

« – Quand des représentants de la presse étrangère arrivent en Hongrie, on les traite pratiquement comme des VIP : on est aux petits soins avec eux. Il est par exemple inconcevable qu’on ne les invite pas à un brunch, et, pour peu qu’on émette un rapport, ils vont à nouveau être nourris. En présence d’une telle offre de communication, il est plus probable qu’on obtienne d’eux qu’ils écrivent ce qu’on veut. »

Elle parle aussi de sa collaboration avec Nick Thorpe, correspondant de la BBC en Europe centrale : « – On n’avait qu’à le contacter, et à lui dire ‘eh, Nick, écoute, on a un truc, ici, qui pourrait t’intéresser’ ».

Mais c’est le journaliste Mátyás Kálmán, ancien collaborateur des sites [de gauche libérale – n.d.t.] 24.hu et Index, déjà évoqué dans cette série d’articles, qui a parlé le plus crument de la partialité de ces journalistes gâtés par les ONG : « Il est impossible de savoir s’il [le journaliste en question] vient juste de recevoir une invitation pour séjourner dans un bon petit hôtel, ni combien on lui a proposé pour écrire ce que ses commanditaires veulent entendre quand l’écho médiatique leur revient. »

Une image faussée de la Hongrie

Comme tout le monde le sait désormais, depuis quelques semaines, Magyar Nemzet, en citant et commentant des extraits des nombreuses heures d’entretiens par Skype que contient ce paquet de documents que quelqu’un a fait parvenir à la rédaction, publie une série d’articles qui montrent le fonctionnement de la galaxie Soros. Des acteurs centraux de cette galaxie y révèlent eux-mêmes l’influence qu’ils exercent sur les médias, leurs méthodes de manipulation, et la fausseté de l’image particulièrement distordue qu’ils donnent de la Hongrie dans la presse internationale.

À Bruxelles, ce serait un profond soulagement

Dalibor Roháč, chercheur d’origine slovaque pour le compte de l’American Enterprise Institute, dans l’une de ces entretiens par Skype ; prend l’exemple de Robert Fico ; à propos duquel il affirme que : « Cet ancien Premier-ministre slovaque conduisait un gouvernement parfaitement corrompu, mais comme il siégeait avec le groupe parlementaire des Socialistes européens, Fico n’a jamais eu à affronter des réactions bruxelloises aussi défavorables que Viktor Orbán. »

« A mon avis, si quelqu’un pouvait faire tomber Orbán et ramener les socialistes au pouvoir en Hongrie, à Bruxelles, ce serait un profond soulagement »

– affirme Roháč.

Au cours d’une conversation sur Internet, Márton Asbóth, actuellement chef de projet pour le compte de l’ONG Társaság a Szabadságjogokért (ou TASZ : « Union Hongroise pour les Libertés Civiles »), fait remarquer que, alors même que la presse étrangère prétend que des régimes autoritaires règnent sur la Hongrie et la Pologne, ce sont deux pays où il fait très bon vivre.

Dénigrer sans rien avoir à craindre

Et, tandis que la série d’articles de Magyar Nemzet consacrée aux SorosLeaks révélait les pratiques de manipulation et d’influence de la presse internationale dont les ONG sont coutumières, des nouvelles semblables ont fait leur apparition dans la presse étrangère.

Il y a quelques semaines, c’est la presse espagnole qui a démasqué l’élite libérale de la classe politique européenne, en rendant limpides les raisons pour lesquelles c’est constamment la Hongrie et la Pologne que Bruxelles tient en suspicion et cloue au pilori, tandis que l’UE se montre plus complaisante face aux affaires d’autres Etats-membres. Le site espagnol Periodista Digital a publié un matériel assez long, qui résume diverses conversations privées et communiqués d’une ancienne eurodéputée espagnole – une certaine Carolina Punset.

Punset parle entre autres de la politique des « deux poids, deux mesures » appliquée par l’élite libérale occidentale, qui n’ose par exemple pas se prononcer contre les extrémistes musulmans, étant donné que de nombreux musulmans vivent à Bruxelles. Les eurodéputés peuvent, en revanche, s’en prendre à la Hongrie ou à la Pologne, ce qui, d’un point de vue politique, ne leur causera pas de soucis.

Exercer des pressions ? Mais bien entendu !

Ces jours-ci, ce fut au tour d’un blog français de publier de nouvelles révélations à ce propos. Effacé à la vitesse de l’éclair par les gestionnaires du site, ce texte démasque le PDG d’une organisation internationale à but non-lucratif, l’Association mondiale des éditeurs de presse (WAN-IFRA), qui avoue comment l’organisme journalistique qu’il dirige a participé aux campagnes de dénigrement lancées contre notre pays. C’est son accès direct aux rédactions des principaux journaux du monde qui explique et incarne le pouvoir de la WAN-IFRA, lequel lui permet de tout influencer.

La WAN-IFRA est en partie financée par les Open Society Foundations, c’est-à-dire la fondation Soros.

D’après l’auteur de ce blog, le PDG de la WAN-IFRA, Vincent Peyrègne, dans des conversations privées, fait allusion aux subventions accordées par la fondation Soros à la WAN-IFRA, dont la contrepartie a été un travail de mise en condition de l’opinion et de pressions exercées contre le gouvernement Orbán. Lorsqu’on a demandé à Peyrègne s’il serait éventuellement possible de faire pression sur la Hongrie en passant par l’Union européenne et le Parlement européen, il a répondu :

« Bien sûr. Cela a déjà été fait. »

Traduit du hongrois par le Visegrád Post