Article paru dans le Magyar Nemzet le 31 mars 2022.
Dans un communiqué transmis à Magyar Nemzet, Weronika Przebierała, codirectrice de l’institut polonais d’analyse juridique Ordo Iuris, a condamné les événements des derniers jours comme susceptibles de troubler les élections hongroises, réclamé une enquête sur ces événements, et que ceux qui les ont provoqués soient placés devant leurs responsabilités. Arrivée en Hongrie à l’invitation de l’Alliance pour le Bien commun (Alliance for the Common Good), Weronika Przebierała participe à une mission internationale d’observation de nos élections.
« Si ces nouvelles se confirment, il s’agit d’une nouvelle forme d’ingérence dans le processus électoral, et ceux qui s’en sont rendus coupables doivent sans attendre être placés devant leurs responsabilités »
– a déclaré Weronika Przebierała en réaction à un article publié aujourd’hui par le Centre de presse Mediaworks. L’article en question rapporte que l’équipe de campagne de Péter Márki-Zay, candidat de la gauche aux fonctions de Premier ministre, avait commis des actes graves de fraude électorale. Le groupe DatAdat, lié à l’ancien Premier-ministre Gordon Bajnai, aurait envoyé des textos à plus d’un million d’électeurs, en exploitant une base de données captée de façon illégale.
« Aujourd’hui, on a aussi appris l’histoire des bulletins de vote destinés aux électeurs transylvains, qui auraient été jetés. On aurait tort de sous-estimer l’importance de tels cas : chacun de ces incidents doit faire l’objet d’une enquête minutieuse, permettant de déterminer s’il s’agit de cas réels ou de provocations »
– a ajouté l’adjointe au chef de cette mission internationale d’observation, directrice du bureau juridique international du centre de recherche polonais Ordo Iuris. À propos de ce mystère des bulletins de vote, le maire de Sepsiszentgyörgy [Sfântu Gheorghe, en Roumanie – n.d.t.] Árpád Antal, a déclaré : « – Il s’agit sans l’ombre d’un doute d’une provocation, destinée à décrédibiliser le vote des Hongrois des pays voisins de la Hongrie. »
Lundi – comme le site de Mediaworks l’avait aussi rapporté –, des cyber-délinquants ont fait irruption sur plusieurs sites d’information hongrois. Cette attaque a entre autres concerné les titres Metropol, Nemzeti Sport et 888.hu. Ces délinquants au service de la gauche – explique le site Origó.hu – ont attaqué les sites du trust Mediaworks, dans le but de faire taire les voix de la droite conservatrice. Sur les sites auxquels ils ont eu accès, les hackers ont publié une information affirmant que diverses promesses électorales de Márki-Zay ont d’ores et déjà été tenues. En rapport avec cette affaire, Origó mentionne aussi le dépôt d’une plainte.
Quant à Weronika Przebierała, elle affirme que
« tous les incidents de ce type doivent être condamnés au même degré, indifféremment de l’orientation des titres de presse qui sont victimes de telles pratiques. Personne ne doit voir remis en cause son droit au libre choix de ses sources d’information. Priver quelqu’un de ce droit – tout particulièrement pendant une campagne électorale – constitue un incident des plus dangereux. D’après les informations dont nous disposons, il semble, de plus, que l’auteur de ces actes s’estimait assez compétent pour décider du vrai et du faux, comme en témoignent les qualificatifs méprisants dont il a gratifié les sites vandalisés. »
Des fautes d’une gravité toute particulière au plus fort de la bataille électorale
L’observatrice polonaise a aussi condamné les activités des inconnus qui, mercredi, ont piraté le site du Fidesz, rendant ainsi, au plus fort de la bataille électorale, inaccessible l’un des principaux canaux de communication du parti au pouvoir, « ce qui représente, là aussi, une ingérence grave dans le processus électoral : plus l’échéance s’approche, plus il est grave de priver les électeurs de possibilités d’information. Il est bien évident que la campagne est pour les électeurs d’une grande importance dans la formation de leurs choix. »
D’après une nouvelle datant de jeudi, la mission d’observation électorale hongroise de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) aurait reçu le renfort de plusieurs délégués issus de la gauche libérale. Pour Przebierała,
« L’OSCE est une organisation internationalement reconnue, dont l’une des tâches consiste à émettre des rapports récapitulant les constatations auxquelles, dans le monde entier, procèdent ses missions d’observateurs électoraux envoyées dans tel ou tel pays. Le fait que cette délégation compte à présent plus de membres n’est pas négatif en soi. En revanche, le rapport intérimaire de l’OSCE sur la Hongrie a déjà suscité la perplexité, du fait que ses auteurs se basent souvent sur des sources qu’ils ne nomment pas, ou reprennent telles quelles – chose qui les rend extrêmement suspects – les opinions de tel ou tel parti politique dans leurs critiques du système électoral hongrois. Il y a, à mon avis, une règle de base, qui est de ne jamais oublier l’essentiel de la tâche d’un observateur électoral, qui implique avant toute chose une lourde responsabilité : celle de conforter la stabilité des institutions démocratiques, de bâtir la confiance des électeurs dans les processus électoraux de leur pays et de contribuer à mettre un terme aux abus commis lors des scrutins. »
Cette semaine, Magyar Nemzet publie aussi une interview de Jerzy Kwaśniewski, président d’Ordo Iuris, qui dirige la délégation d’observateurs susmentionnée ; ce dernier a adressé de vives critiques à l’encontre du rapport de l’OSCE, affirmant qu’en Hongrie, cet organisme a agi de façon partisane.
—
Traduit du hongrois par le Visegrád Post