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Remous dans l’opposition hongroise après les révélations sur le financement de la campagne de Márki-Zay

Temps de lecture : 2 minutes

Hongrie – Le 16 octobre dernier, Péter Márki-Zay, adversaire malheureux de Viktor Orbán lors des élections législatives du printemps, reconnaissait ouvertement, sur son compte Facebook, que son mouvement, MMM (Mouvement Hongrie pour tous), a été financé à hauteur de 1,8 milliards de forints (4,4 millions d’euros) par des fonds américains lors de sa campagne électorale du début de l’année. Ces révélations provoquent des remous au sein de l’opposition hongroise, où cela pose très clairement un problème d’image.

Les aveux de l’ancien chef de file de l’opposition « unie », évoqués par le quotidien Magyar Nemzet le 18 octobre, sont on ne peut plus clairs :

« L’une de mes tâches les plus importantes depuis octobre dernier a été de financer la campagne de l’opposition, d’acheter des panneaux d’affichage, des publicités sur Facebook et sur YouTube.

Et oui, pour ce faire, nous avions besoin d’une campagne civile non partisane et parallèle, qui a été menée par le MMM, financée par le MMM, avec l’aide de grands donateurs hongrois et de donateurs hongrois à l’étranger. »

Lesdits fonds ont été transmis au mouvement de Péter Márki-Zay via une fondation américaine appelée Action for Democracy, ce qui constitue une ingérence flagrante, depuis les États-Unis, dans la dernière grande campagne électorale hongroise… Une tendance qui se poursuit d’ailleurs allègrement, comme le souligne la dernière polémique au sujet des prises de contact de l’ambassadeur américain avec des juges du Conseil national hongrois de la magistrature.

Or, comme le rappelait justement le site pro-Orbán Origo.hu le 18 octobre, la loi hongroise n’autorise pas le financement étranger des partis politiques, car cela pourrait entraîner une grave violation de l’indépendance du pays. Pour cette raison et aussi pour des raisons d’image, ces manières de faire de l’ancien candidat unique de l’opposition au poste de Premier ministre est dénoncée par ses anciens alliés.

Ainsi, dans un entretien publié le 3 novembre par 24.hu, Péter Ungár, co-président des Verts hongrois (LMP), s’en prend frontalement à l’ancien chef de file de l’opposition :

« Nous avions le mauvais candidat, nous avons présenté un conservateur pro-marché contre le Fidesz, tout en gardant presque secrètes nos propres pensées sur le monde. Il n’y avait pas d’unité. La campagne était mauvaise.

[…] Péter Márki-Zay […] pense qu’il a tout fait correctement. […] il a donné des munitions au Fidesz avec chacun de ses discours. […]

Si nous, les gens du LMP, avions su que tant d’argent étranger était venu, nous n’aurions pas autant versé dans la campagne de l’opposition. […] Qu’est-ce que c’est que ça ?! Personne n’était au courant.

[…] Cet argent fait froid dans le dos. Et c’est effrayant que beaucoup de gens ne sentent pas que c’est un problème. C’est une chose très problématique. Et pas seulement parce que quelqu’un donne de l’argent, il faut aussi le déclarer dans le Magyar Közlöny [équivalent du Journal Officiel français, ndlr] ».