Pologne – Les différents partis membres des Conservateurs et Réformistes européens (CRE) se sont réunis ce samedi 3 décembre à Varsovie, une réunion à laquelle le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a participé personnellement, tandis que son homologue italienne, Giorgia Meloni, ainsi que le président du parti espagnol Vox, Santiago Abascal, y ont pris part à distance.
Dans une allocution devant les délégués, le chef du gouvernement polonais a notamment déclaré :
« La grande question qui se pose à l’Europe est de savoir si [elle] va évoluer dans une direction républicaine, dans une direction communautaire, dans une direction qui allie liberté et solidarité, ou si elle va dériver pour devenir un mastodonte centralisé et bureaucratique, si elle va évoluer vers la tyrannie de la bureaucratie et du centralisme bureaucratique. »
Selon Mateusz Morawiecki, ce choix « fondamental […] déterminera le sort des Européens [et] le sort des Polonais dans les décennies à venir. […]
Aujourd’hui, l’Europe doit elle aussi répondre à la question de savoir si elle veut être un grand acteur mondial, important, un acteur transatlantique, si elle veut être un acteur ou seulement subir les décisions des grands de ce monde. »
En ce sens, le Premier ministre a une nouvelle fois plaidé pour des « États forts et souverains » coopérant et s’opposant à une « tyrannie centraliste », rappelant également qu’il « s’agit d’une Europe d’États, de patries, et d’une coopération très étroite basée sur ce qui, comme l’a si bien souligné Adam Bielan, devrait être le fondement de l’Union européenne, à savoir la coopération économique, la libre concurrence. »
Autre ténor de ce sommet, le Premier ministre italien, Giorgia Meloni, a tenu à évoquer la situation de la Pologne, voisine directe de l’Ukraine :
« Lorsque notre liberté et notre sécurité sont menacées, nous devons nous serrer les coudes et nous défendre et nous protéger mutuellement. […] C’est notre intérêt commun et notre devoir. »
Giorgia Meloni n’a ensuite pas manqué de remercier les Polonais pour leur accueil des réfugiés ukrainiens :
« Je tiens également à remercier sincèrement les Polonais d’avoir ouvert leur cœur et leur maison aux réfugiés ukrainiens fuyant la guerre. Merci beaucoup d’avoir montré de manière concrète ce que signifie la solidarité. »
Elle a par ailleurs abordé la question actuelle de l’inflation concernant notamment l’énergie et l’alimentation : « Alors que nous devons faire face aux conséquences de la guerre en Ukraine, nos citoyens attendent toujours une réponse à l’augmentation continue des coûts de l’énergie et des denrées alimentaires. Nous n’avons plus de temps à perdre et avons besoin d’une réponse commune de l’Union européenne. »
Enfin, elle a défendu son attitude face à la pression migratoire en Méditerranée :
« L’Union européenne doit défendre ses frontières extérieures et ne pas forcer ses citoyens à accepter des masses de migrants illégaux. […] Notre solidarité doit être garantie uniquement pour ceux qui fuient réellement les menaces et les persécutions. »
Pour mémoire, les Conservateurs et Réformistes européens regroupent les Réformateurs libéraux-conservateurs allemands (LKR), scission de l’AfD, le Mouvement national bulgare (VMRO), les Souverainistes croates, Vox (Espagne), Solution grecque, Frères d’Italie (le parti de Giorgia Meloni), l’Alliance nationale (Lettonie), l’Action électorale polonaise de Lituanie, le parti néerlandais JA21, le PiS de Jarosław Kaczyński (Pologne), SaS, Liberté et solidarité (Slovaquie), les Démocrates de Suède et le Parti démocratique civique de Petr Fiala (Tchéquie). Les Conservateurs et Réformistes européens, dont le groupe au Parlement européen est présidé par Ryszard Legutko (PiS), disposent de 64 eurodéputés (sur 705). Le Fidesz de Viktor Orbán est régulièrement cité comme potentiel candidat pour rejoindre ce groupe.