Pologne – Le président de la Chambre d’agriculture de la voïvodie de Łódź (centre du pays), Bronisław Węglewski, vient de lancer un cri d’alarme à propos des céréales ukrainiennes qui inonderaient désormais le marché polonais :
« Les céréales saines polonaises partent à l’Ouest, tandis que nous mangeons les produits chimiques non autorisés ici mais utilisés en Ukraine.
Alors qu’en est-il de l’accord vert pour les céréales ukrainiennes ? Sommes-nous censés nous empoisonner ?
[…] L’Occident sait ce qu’est le grain ukrainien et ne l’achète pas. Nous n’achetons qu’en tant que frères, et ici nous détruisons les agriculteurs polonais. Avant la guerre, le blé en Pologne coûtait 140-160 zlotys/100 kg, et maintenant il coûte 110-120 zlotys/100 kg. Or, le coût de tout a considérablement augmenté. Comment sommes-nous censés survivre, nous, les agriculteurs polonais ? À moins que tout le monde ne veuille pas que nous cultivions, mais que nous défendions les agriculteurs ukrainiens pour qu’ils nous vendent des céréales ici. […]
En vérité, ce ne sont pas les Ukrainiens, ce sont les oligarques de l’Ouest qui ont des terres en Ukraine. »
De son côté, le ministre polonais de l’Agriculture, Henryk Kowalczyk (PiS), a démenti catégoriquement cette information le jeudi 19 janvier : « La qualité du grain [ukrainien] est testée, ce n’est donc pas vrai. Le produit lui-même répond à toutes les normes de qualité, il est tout aussi bon que le produit polonais. » Ce faisant, le ministre émet néanmoins un bémol : « Bien sûr, il existe des différences dans la technologie de la production agricole,
les agriculteurs polonais doivent produire conformément aux exigences écologiques. Il n’y a pas de telles exigences là-bas ».
En attendant, le mouvement agrarien AGROunia ont organisé, le mardi 17 janvier, une action de protestation contre l’importation de céréales ukrainiennes bon marché en Pologne, exigeant l’instauration de droits de douane sur ces importations, une mesure que la Pologne ne pourrait cependant mettre en place qu’en coordination avec l’Union européenne.