Tchéquie – Avec le Covid, la guerre russo-ukrainienne et la crise énergétique, cette question était un peu passée à l’arrière-plan, et pourtant, elle n’a pas pour autant disparu de la réalité des faits, comme en témoignent les statistiques tchèques relatives à l’immigration illégale.
Ainsi, selon les chiffres de la police tchèque cités par la presse, le nombre de migrants séjournant illégalement au pays de la Moldau est passé de 11 170 en 2021 à 29 235 en 2022, soit une augmentation de 161 % sur une année. Pour mémoire, ce chiffre n’était que de 4992 en 2018.
Par ailleurs, les clandestins arrêtés par la police tchèque sont essentiellement des Syriens, des Turcs, des Afghans, des Marocains et des Irakiens, tandis que le nombre d’illégaux appréhendés pour séjour illégal en Tchéquie est désormais six fois supérieur à ce qu’il était lors de la crise migratoire de 2015.
On notera également que parmi les 140 passeurs de migrants appréhendés par les autorités tchèques en 2022, il y avait 59 Ukrainiens, 43 Syriens, 38 Tchèques, 14 Géorgiens et 13 Turcs. Cette forte proportions de ressortissants ukrainiens est directement liée à leur libre circulation au sein de l’Union européenne en raison de la guerre en Ukraine et à l’absence de contrôle des réfugiés.
La fin des mesures Covid depuis le début de la guerre en Ukraine a amené de nombreux migrants à tenter leur chance de nouveau. Si la plupart continuent de transiter de nouveau par la Route des Balkans, depuis la Turquie, à travers la Serbie, jusqu’à la Croatie et la Hongrie, d’autres arrivent désormais directement par avion en Serbie, profitant des régimes sans visa entre leur pays (Inde, Burundi, Tunisie, Cuba, …) et la Serbie, avant de continuer grâce aux réseaux de passeurs leur chemin vers l’espace Schengen.
La Hongrie tire la sonnette d’alarme depuis l’été, particulièrement du fait de l’augmentation des violences à la frontière, et les centres d’hébergement allemands accusent également une hausse drastique (140 % par rapport à 2021) des arrivées. Malgré cela, les institutions de l’UE continuent de dénoncer les expulsions systématiques de clandestins interceptés par la Hongrie. En réponse, l’Autriche, la Hongrie et la Serbie ont constitué un groupe de travail pour faire face à cette réactivation de la Route des Balkans.
En Tchéquie, l’un des pays qui a accueilli le plus de réfugiés ukrainiens, la pression migratoire de clandestins extraeuropéens se fait particulièrement sentir, même s’il s’agit essentiellement de migrants en transition, généralement vers l’Allemagne voisine.