Slovaquie – Les présidents des Neuf de Bucarest (Bulgarie, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Roumanie, Slovaquie et Tchéquie) se sont réunis, ce mardi 6 juin, au château de Bratislava à l’invitation de la présidente slovaque Zuzana Čaputová ainsi que de ses homologues polonais, Andrzej Duda, et roumain, Klaus Iohannis. Au menu des discussions, auxquelles a assisté le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, une nouvelle fois la guerre en Ukraine, en amont du prochain sommet de l’Alliance atlantique des 11 et 12 juillet à Vilnius (Lituanie).
Dès le début du sommet, Zuzana Čaputová a ainsi rappelé qu’« en tant que pays situés à la frontière orientale de l’Alliance, nous avons beaucoup en commun. Il ne s’agit pas seulement d’un endroit sur la carte ou d’une expérience historique derrière le rideau de fer. Nous partageons de nombreuses perspectives sur les questions politiques, de sécurité et de défense contemporaines. L’objectif du sommet du B9 de Bratislava est de convenir d’une ligne de conduite commune afin de promouvoir le plus efficacement possible les priorités partagées par nos pays lors du prochain sommet de l’Alliance de l’Atlantique Nord à Vilnius. »
Poursuivant son propos, elle a déclaré que « la priorité numéro un pour nos citoyens et le sujet principal de la réunion des chefs d’État des Neuf de Bucarest est la sécurité en Europe.
La plus grande menace qui pèse sur elle aujourd’hui est l’agression russe chez nos voisins de l’Est, ce que confirment également les dernières nouvelles en provenance d’Ukraine. La destruction d’un important barrage, la mise en danger de dizaines de milliers de vies humaines et la création d’une énorme catastrophe écologique sont autant d’exemples de la barbarie que subit le peuple ukrainien.
Cela confirme combien il est responsable de prendre toutes les mesures nécessaires pour que nos citoyens et notre souveraineté continuent d’être protégés aux côtés de nos alliés. Nous avons convenu que la meilleure assurance pour notre sécurité est une défense efficace capable de dissuader une éventuelle agression à tout moment et par n’importe qui.
Pour la Slovaquie, la priorité du sommet de Vilnius est de renforcer encore notre défense et, en particulier, de créer un mécanisme stable pour assurer la présence et le fonctionnement de la défense aérienne dans notre région.
Je suis heureuse que le président Volodymyr Zelensky se soit joint à nous aujourd’hui pour une partie de nos discussions et nous ait informés de ce qui se passe dans son pays. Mes partenaires et moi-même avons convenu que la poursuite de l’assistance à l’Ukraine contribuait à l’instauration de la paix – sans troupes russes sur le territoire ukrainien, sans la menace d’une reprise des hostilités par la Russie, à l’intérieur de frontières internationalement reconnues et d’une Ukraine souveraine.
Le fait que nous parlions également aujourd’hui de la possibilité d’une future adhésion de l’Ukraine à l’Alliance est une conséquence de la politique de puissance agressive de la Fédération de Russie, qui ne respecte pas la souveraineté de ses voisins et a montré à maintes reprises qu’elle ne respectait pas non plus leurs frontières… »
Le président polonais Andrzej Duda, a déclaré, dans le même état d’esprit : « Nous devons constamment renforcer notre potentiel de défense, moderniser les forces armées, mettre en œuvre les décisions des précédents sommets de l’OTAN et nous efforcer de créer non seulement une présence avancée, mais aussi une défense avancée sur le flanc oriental.
Nous devons également soutenir l’Ukraine de manière cohérente, car une victoire russe constituerait une menace pour notre sécurité. »
De son côté, le président roumain, Klaus Iohannis, a poursuivi sur le même ton : « La coordination du B9 est essentielle avant le sommet de l’OTAN à Vilnius. Nous, les alliés de l’OTAN dans cette partie de l’Europe, sommes en première ligne pour contrer les conséquences désastreuses de la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine. C’est pourquoi nous avons besoin d’une vision commune pour identifier les moyens de renforcer la sécurité du flanc oriental, de manière unie et cohérente, de la mer Noire à la mer Baltique. »
Pour le nouveau président tchèque, Petr Pavel, considéré comme assez proche idéologiquement de son homologue slovaque, et ancien président du comité militaire de l’OTAN, il s’agit de « renforcer la défense de l’aile orientale de l’alliance […] Le message adressé à la Russie doit être clair : nous sommes unis et notre défense est forte, résistante et durable. »
Enfin, la présidente hongroise a rappelé que pour Budapest,
« la paix est l’objectif le plus important en Ukraine. »
Pour Katalin Novák, « l’Occident fera ce qu’il faut s’il ne fait à l’Ukraine que des promesses réalistes qu’il pourra tenir. […] Les droits des minorités nationales doivent être respectés. »
Dans une déclaration commune à la fin du sommet, les dirigeants du B9 ont réitéré leur soutien indéfectible à l’Ukraine :
« Nous continuerons à aider l’Ukraine à trouver une solution pacifique selon ses propres termes et nous la soutiendrons aussi longtemps que nécessaire, notamment par une aide militaire, financière et humanitaire… »
Les Neuf de Bucarest sont une organisation régionale créée en 2015 à l’initiative des présidents roumain et polonais, Klaus Iohannis et Andrzej Duda, et regroupant les membres centre-européens de l’OTAN. La Pologne et la Roumanie sont les acteurs majeurs de la région centreuropéenne œuvrant pour un renforcement du front oriental de l’OTAN et les deux pays se sont beaucoup rapprochés depuis le début de « l’opération spéciale » russe en Ukraine.
La dernière réunion du B9 avait eu lieu fin février à Varsovie.