Slovaquie – Tandis que suite aux élections législatives anticipées du 30 septembre, les deux partis sociaux-démocrates slovaques – le Smer-SD et le Hlas-SD des deux anciens Premiers ministres Robert Fico et Peter Pellegrini – viennent de conclure un accord de coalition avec le Parti national slovaque (SNS), le Parti socialiste européen (PSE) a décidé de suspendre leur qualité de membre et membre associé – une mesure rappelant grandement l’ostracisme que le Fidesz de Viktor Orbán eut à subir au sein du Parti populaire européen (PPE) avant de finalement s’en séparer.
Éloignement des « valeurs » socialistes européennes
Selon le communiqué du PSE,
« la présidence a pris cette mesure après que le dirigeant du Smer, Robert Fico, se soit clairement écarté des valeurs de la famille du PSE »,
une décision éminemment politique également motivées par les « craintes qui ont émergé après l’annonce de la coalition au pouvoir du Smer, de Hlas et d’un parti de droite radicale [le SNS, ndlr.] »
Outre cet accord de coalition passé avec un parti considéré par le PSE comme d’ « extrême-droite », les Socialistes européens reprochent au Smer des prises de positions – considérées comme « pro-russes » dans le cadre de la guerre russo-ukrainienne, mais aussi à propos de l’immigration et de l’agenda LGBT.
Une rhétorique « préoccupante »
Le PSE semble ne pas vouloir en rester là. Ainsi, vice-président du groupe des Socialistes et Démocrates du Parlement européen, Pedro Marques, s’est déclaré « préoccupé par la rhétorique de Robert Fico.
Si cette rhétorique continue et se transforme en action, un processus de sanctions peut commencer et l’exclusion est possible. »
De son côté, le groupe de PSE au Parlement européen a pleinement soutenu cette décision, comme l’a précisé sa présidente, Iratxe Garcia Perez, « C’est une étape nécessaire. En tant que présidente du groupe socialiste au Parlement européen, j’aborderai la semaine prochaine la situation des eurodéputés slovaques dans mon groupe. » En effet, les trois parlementaires du Smer-SD, Monika Beňová, Robert Hajšel et Katarína Roth Neveďalová, doivent être suspendus du groupe dès la semaine prochaine.
La porte-parole du Hlas-SD, Patrícia Medveď Macíková, s’est pour sa part déclaré surprise de cette décision du PSE : « Nous sommes fermement convaincus que le Parti socialiste européen reconsidérera sa décision et que les négociations sur l’adhésion de Hlas-SD à ce groupe politique se poursuivront ».