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Le 19 juin 2025, le port en eaux profondes de Yangshan à Shanghai a été le théâtre d’une avancée technologique majeure : le premier transfert de dioxyde de carbone liquéfié (LCO₂) d’un navire à un autre. Ce projet novateur a été mené par Shanghai Qiyao Environmental Technology (SMDERI-QET), filiale de l’Institut de Recherche de Moteurs Diesel Marins de Shanghai (SMDERI), une unité de la China State Shipbuilding Company (CSSC). L’initiative a bénéficié du soutien des sociétés Shanghai Port Group Energy Co. et Shanghai Port Group Logistics Co., démontrant ainsi leur engagement envers des solutions durables pour l’industrie maritime.
L’innovation du système de capture de carbone à bord
Le Système de Capture et de Stockage du Carbone à Bord (OCCS) développé par SMDERI-QET représente une percée technologique significative. Ce système a montré une capacité de capture de dioxyde de carbone supérieure à 80 % avec une pureté du dioxyde de carbone liquéfié atteignant 99,9 %. Depuis la livraison du premier OCCS complet au début de 2024, de nombreux projets de déchargement de LCO₂, allant de la capture au recyclage, ont été réalisés avec succès. Ces réalisations ont permis aux propriétaires participants d’améliorer leurs indices de performance en matière d’intensité carbone (CII), une première pour la technologie OCCS.
Le succès du système repose non seulement sur son efficacité, mais aussi sur sa capacité à s’intégrer dans des infrastructures portuaires existantes, même si celles-ci sont souvent inadéquates pour gérer un stockage et une récupération du carbone à grande échelle. En effet, jusqu’à présent, de nombreux ports n’étaient pas équipés pour accueillir de tels systèmes, ce qui freinait l’adoption massive de la technologie OCCS.
Les défis de l’infrastructure portuaire
Les infrastructures portuaires représentent un défi majeur pour l’adoption généralisée des technologies de capture de carbone. Selon Su Yi, Directeur Général de SMDERI-QET, de nombreux ports ne disposent pas des installations nécessaires pour le stockage et la récupération du carbone à grande échelle, ni des systèmes requis pour le déchargement de navire à quai. Les exigences élevées en matière d’infrastructure portuaire et de terminal, souvent limitées par des restrictions de tirant d’eau et d’autres facteurs, compliquent encore la mise en place de ces installations.
Le projet de transfert de LCO₂ de navire à navire au port en eaux profondes de Yangshan surmonte ces obstacles. Il prouve non seulement la viabilité du système OCCS, mais élimine également le besoin d’installations terminales pour le transfert, le stockage et la récupération du dioxyde de carbone liquéfié. Cela ouvre la voie à une adoption plus large et à une application à grande échelle de la technologie de capture de carbone.
Flexibilité opérationnelle grâce au transfert de navire à navire
Le transfert de LCO₂ de navire à navire offre une flexibilité opérationnelle considérable, un atout majeur pour les ports dotés d’une infrastructure insuffisante. En effet, cette méthode permet de gérer le chargement et le déchargement pour les navires opérant dans des terminaux non équipés pour des opérations de capture de carbone. Le dioxyde de carbone liquéfié déchargé est transporté directement par navire vers une installation de stockage et d’utilisation, supprimant ainsi l’un des principaux obstacles à l’application à grande échelle de cette technologie.
En améliorant la flexibilité opérationnelle, le transfert de navire à navire représente une solution pragmatique pour dépasser les limitations actuelles des infrastructures portuaires. Cela permet d’envisager un avenir où la capture et le stockage de carbone à grande échelle deviennent non seulement possibles, mais également viables et efficaces.
Perspectives d’avenir pour la technologie OCCS
Avec le succès du projet de transfert de LCO₂, l’avenir de la technologie OCCS semble prometteur. Cette solution innovante offre une nouvelle approche pour réduire les émissions de carbone dans l’industrie maritime, répondant ainsi aux exigences croissantes en matière de durabilité. Les ports qui adopteront cette technologie pourront non seulement améliorer leur indice de performance environnementale, mais aussi attirer davantage de navires cherchant à réduire leur empreinte carbone.
L’avenir des systèmes de capture de carbone repose sur leur capacité à s’adapter à des environnements portuaires variés, tout en maintenant des coûts opérationnels viables. L’innovation présentée par SMDERI-QET pourrait-elle inspirer d’autres ports à travers le monde à investir dans des infrastructures similaires pour un avenir plus vert ?
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Wow, c’est un exploit incroyable ! Félicitations aux équipes impliquées 👏
Ça fait peur quand même, manipuler du CO₂ liquide entre deux navires. Est-ce vraiment sûr ? 🤔
Je suis impressionné par l’efficacité de capture de plus de 80 % ! Mais est-ce économiquement viable à long terme ?
Une avancée technologique majeure, oui, mais que fait-on des risques environnementaux liés au CO₂ liquide ?
Bravo pour cette première mondiale ! Mais qu’en est-il des réglementations internationales sur ce genre de transfert ?
80 % de capture, c’est bien, mais qu’en est-il des 20 % restants ?
Intéressant, mais comment cela va-t-il être mis en œuvre à grande échelle ?
Les ports ne sont pas tous prêts pour ça, quels seront les investissements nécessaires ?
Un projet novateur, mais est-ce vraiment une solution durable ?
J’espère que cela ne va pas entraîner de nouvelles pollutions en mer ! 🐟
Je suis sceptique. On parle de durabilité, mais qu’en est-il du coût énergétique pour liquéfier le CO₂ ?