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Le Portugal a récemment pris une décision audacieuse en se distançant de l’acquisition des chasseurs F-35 Lightning II de Lockheed Martin. Cette décision est motivée par des inquiétudes croissantes concernant l’imprévisibilité des États-Unis en tant qu’allié fiable. Ce changement, annoncé par le ministre de la Défense portugais Nuno Melo, marque un tournant significatif pour un membre de l’OTAN qui a longtemps dépendu du matériel militaire américain. Cette décision soulève des questions sur l’avenir des relations de défense transatlantiques à l’heure où les courants géopolitiques évoluent rapidement.
Une dépendance historique aux États-Unis
Depuis des décennies, l’armée de l’air portugaise s’appuie sur le F-16, un chasseur polyvalent de quatrième génération introduit dans son arsenal dans les années 1990. Ces avions, un mélange de modèles neufs et d’occasion, ont subi des mises à niveau pour rester opérationnels, soutenant les missions de l’OTAN et protégeant l’espace aérien portugais. En 2019, des rumeurs ont commencé à circuler sur la transition vers le F-35 de cinquième génération, avec un intérêt pour ses capacités furtives avancées et ses systèmes de capteurs de pointe. Ce projet a pris de l’ampleur en 2024, lorsque le général João Cartaxo Alves a estimé un investissement de 5,5 milliards d’euros pour cette transition. Cependant, aucune acquisition formelle n’avait été finalisée, laissant la porte ouverte à d’autres possibilités.
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L’impact de l’imprévisibilité américaine
Le retour de Donald Trump sur la scène politique américaine a ravivé les doutes parmi les alliés européens concernant la fiabilité des États-Unis. Historiquement critique envers l’OTAN, Trump a accentué les inquiétudes quant à la prévisibilité des États-Unis en tant qu’allié. Cela présente des risques concrets pour le Portugal, notamment en ce qui concerne la dépendance aux systèmes de maintenance et de mise à jour contrôlés par les États-Unis. Cette imprévisibilité a incité le Portugal à reconsidérer ses liens de défense et à explorer des alternatives européennes. Bien que les rumeurs d’un « interrupteur de mise à mort » dans le F-35 aient été démenties, la dépendance à l’infrastructure de soutien américaine reste un point d’étranglement pour les opérateurs étrangers.
Exploration des alternatives européennes
En refusant le F-35, le Portugal ne renonce pas à sa nécessité de moderniser sa flotte. Les F-16, actuellement au nombre d’environ 30, approchent de la fin de leur vie utile, un remplacement étant prévu pour le début des années 2030. Le ministre Melo a indiqué un pivot vers des alternatives européennes, telles que le Rafale français, l’Eurofighter Typhoon ou le Saab Gripen. Bien que ces jets n’aient pas les capacités furtives de cinquième génération du F-35, ils offrent au Portugal l’opportunité de renforcer les industries de défense européennes et de réduire sa dépendance aux États-Unis.
Implications pour l’OTAN et l’Europe
La décision du Portugal a des implications au-delà de ses frontières, remettant en question le rôle du F-35 comme norme unificatrice au sein de l’OTAN. Des pays comme la Norvège, les Pays-Bas et l’Allemagne ont adopté le F-35, mais l’hésitation du Portugal pourrait influencer d’autres membres de l’Alliance à réévaluer leurs choix. Cette décision s’inscrit dans un contexte de flux géopolitique, où miser sur la cohérence d’un seul allié ne peut plus suffire. Avec des élections anticipées en vue après l’effondrement du gouvernement en mars 2025, le chemin reste incertain, mais le Portugal a clairement indiqué qu’il ne s’engagera pas dans le F-35, ni dans les incertitudes qu’il représente.
Alors que le Portugal se tourne vers des solutions de défense européennes, la question reste ouverte : cette décision encouragera-t-elle d’autres pays à embrasser une plus grande autonomie de défense au sein de l’UE, ou le F-35 continuera-t-il de dominer dans un contexte de sécurité incertain ?
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👏 Bravo au Portugal pour avoir pris une décision courageuse! Est-ce que d’autres pays européens suivront le même chemin?
Je trouve ça assez ironique que des inquiétudes concernant l’imprévisibilité de Trump influencent encore les décisions de défense aujourd’hui. 🧐
Le Rafale ou l’Eurofighter, vraiment? Pourquoi ne pas envisager des partenariats avec des pays asiatiques pour diversifier encore plus? 🤔
Les États-Unis et leurs politiques changeantes… Qui peut encore leur faire confiance ?
Quelqu’un a-t-il des informations sur les coûts comparatifs des jets européens par rapport au F-35?
Je suis sceptique. Est-ce que ces alternatives européennes sont vraiment à la hauteur du F-35?