EN BREF |
|
Les drones kamikazes russes, de plus en plus utilisés dans le conflit en Ukraine, sont propulsés par des moteurs chinois. Ces moteurs, malicieusement déguisés en « unités de réfrigération industrielle », échappent ainsi aux sanctions occidentales. Ce stratagème a permis à la Russie d’augmenter considérablement sa production de drones Garpiya-A1. Basés sur la technologie iranienne des drones Shahed, ces appareils sont employés pour frapper des cibles militaires et civiles. La production de ces drones, facilitée par des fournisseurs chinois, soulève des préoccupations croissantes en Europe, qui s’inquiète du rôle indirect de la Chine dans le soutien à l’effort de guerre russe.
Des moteurs chinois déguisés pour contourner les sanctions
Les moteurs chinois utilisés pour les drones Garpiya-A1 sont acheminés vers la Russie sous couvert de « unités de réfrigération industrielle ». Cette stratégie ingénieuse permet de contourner les sanctions économiques imposées par l’Occident. Les documents douaniers manipulés montrent que les moteurs L550E, fabriqués en Chine, sont expédiés via un intermédiaire chinois, Beijing Xichao International Technology and Trade. Malgré les efforts de détection, ces composants essentiels arrivent discrètement dans les usines de fabrication russes, contribuant ainsi à un accroissement significatif de la production de drones.
La société russe IEMZ Kupol, en charge de la production, a signé un contrat avec le ministère de la Défense russe pour livrer plus de 6 000 drones en 2025, contre 2 000 en 2024. Plus de 1 500 unités avaient déjà été livrées dès avril, ce qui témoigne de l’ampleur de la production facilitée par ces livraisons clandestines.
Les implications des sanctions américaines et européennes
Face à cette situation préoccupante, les États-Unis et l’Union européenne ont imposé des sanctions ciblées à plusieurs entreprises chinoises, dont Xiamen Limbach Aviation Engine Co. Toutefois, la production des drones Garpiya-A1 continue grâce à d’autres fournisseurs chinois. La Chine, par le biais de son ministère des Affaires étrangères, a déclaré n’avoir aucune connaissance de l’exportation de pièces pour ces drones, invoquant le respect des lois nationales et des obligations internationales.
Les sanctions contre la société Kupol, en vigueur depuis décembre 2022 par l’UE et décembre 2023 par les États-Unis, visent à freiner son soutien à l’industrie de défense russe. Pourtant, l’approvisionnement continu en technologie à double usage suscite de vives inquiétudes en Europe, qui exhorte la Chine à renforcer ses contrôles d’exportation.
Le rôle des composants chinois dans les drones Garpiya
Les drones Garpiya-A1, utilisés pour des frappes en Ukraine, dépendent largement de composants chinois essentiels. Les systèmes de navigation, de contrôle, et surtout les moteurs, proviennent de Chine. Cette dépendance technologique soulève des questions sur le rôle de la Chine dans le conflit. Bien que Pékin affirme ne pas fournir d’armes létales à aucune des parties, la livraison de ces technologies sophistiquées contribue indirectement à l’effort de guerre russe.
Les responsables européens, préoccupés par cette situation, ont intensifié leurs discussions avec la Chine. Le président de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, rencontre cette semaine le président Xi Jinping et le Premier ministre Li Qiang pour aborder ces questions sensibles. Ces échanges visent à limiter l’impact des technologies chinoises dans le conflit ukrainien.
Perspectives et enjeux pour la sécurité européenne
La situation actuelle met en lumière les défis complexes auxquels l’Europe est confrontée pour sécuriser ses frontières et prévenir l’escalade des conflits. Le soutien indirect de la Chine à la Russie, via des technologies à double usage, pose un dilemme stratégique majeur. Les discussions en cours entre les dirigeants européens et chinois pourraient déterminer l’évolution des relations économiques et diplomatiques entre ces puissances.
À travers ces négociations, l’Europe cherche à assurer la paix et la stabilité tout en maintenant des relations commerciales vitales avec la Chine. Les décisions prises auront des répercussions durables sur la politique de défense européenne et sur l’équilibre géopolitique mondial.
Alors que le monde observe attentivement ces développements, une question persiste : la Chine acceptera-t-elle de prendre des mesures concrètes pour limiter son influence technologique dans le conflit ukrainien, ou choisira-t-elle de préserver ses intérêts économiques au détriment de la sécurité internationale ?
Ça vous a plu ? 4.7/5 (25)
C’est fou de voir comment des moteurs peuvent être déguisés en unités de réfrigération ! 😮
Comment peut-on encore contourner les sanctions avec autant de facilité ?
Merci pour cet article détaillé, ça fait réfléchir sur le rôle de la Chine dans ce conflit.
Est-ce que l’UE a vraiment un plan pour contrer ces tactiques ? 🤔
Je me demande si ces moteurs chinois sont vraiment si bons qu’on le dit.
Encore un exemple de comment la technologie peut être utilisée à de mauvaises fins…
Les Russes sont vraiment créatifs pour contourner les sanctions.
J’espère que l’Europe va réagir rapidement !
Les intermédiaires chinois jouent un jeu dangereux, non ?
Merci pour cet article, il est très informatif.