Pologne, Varsovie – Les dirigeants du groupe de Visegrád, réunis à Varsovie mardi 28 mars, ont dénoncé d’une voix le chantage et le diktat européens à leur égard concernant la politique migratoire.
Les quatre premiers ministres ont fermement manifesté leur opposition à l’idée de lier la distribution des fonds européens à l’adhésion à la politique migratoire de Bruxelles.
“L’idée de relier les fonds qui nous sont dus de la part de l’UE avec la politique migratoire est mauvaise. En tant que groupe de Visegrad, on ne peut pas se laisser intimider”, a tonné le chef du gouvernement hongrois Viktor Orban, lors d’une conférence de presse commune avec ses homologues tchèque Bohuslav Sobotka, slovaque Robert Fico et polonaise Beata Szydlo.
“Le groupe de Visegrad, Pologne comprise, n’acceptera jamais ce chantage, ni qu’on lui dicte des conditions. Nous disons clairement que la politique migratoire suivie jusqu‘à présent par l’UE n’a pas fait ses preuves et il faut en tirer des leçons”, a insisté Mme Szydlo.
La Hongrie continue sa politique anti-immigration
Le même jour, la loi permettant la détention des clandestins et demandeurs d’asile est entrée en vigueur en Hongrie. “Désormais, la Hongrie est en état de répondre même si l’accord entre l’UE et la Turquie ne fonctionne pas. Nous sommes capables d’arrêter toute vague d’immigration à la frontière serbo-hongroise”, a souligné M. Orban, qui a rajouté que “les Autrichiens et les Allemands peuvent désormais dormir tranquilles”.
Il est cependant important de noter que les centres de détention des migrants ne sont pas des prisons. Mis en place sur la frontière, il est permis à tout moment aux demandeurs d’asile et aux clandestins de le quitter en direction de la Serbie, s’ils ne souhaitent pas suivre les procédures légales d’entrée dans la Hongrie, Schengen et l’Union européenne.