Union européenne – C’est comme un vieux disque rayé (pour ceux qui s’en souviennent) jouant encore et encore la même chanson : les gros titres sont pleins de cargaisons toujours renouvelées de clandestins arrivant en Italie, en Grèce, en Espagne etc., étapes de leur « voyage » vers les zones riches de l’UE. En Bosnie, chaque hiver ramène le bon vieux spectacle médiatique sur les malheurs des prétendus « mineurs non-accompagnés », à vrai dire moins soucieux de leur confort que de trouver une voie d’accès vers l’UE.
Rien ne change jamais. Ni l’invasion, qui se poursuit imperturbablement … ni les fausses promesses de l’UE, qui prétend qu’elle procédera à des reconductions – lesquelles ne se produisent jamais, ou de façon totalement anecdotique.
Pendant combien de temps encore l’UE et l’Allemagne seront-elles capables de faire durer la comédie trompeuse consistant à faire croire qu’elles sont capables d’une gestion efficace de l’immigration, ou que Frontex protégerait réellement leurs frontières, tout en promettant des reconductions qui ne se concrétisent jamais ?
Le nouveau texte proposé par l’UE en matière de politique migratoire soulève bien des inquiétudes, mais quatre domaines sont tout particulièrement préoccupants.
- La soi-disant « solidarité flexible »
Le but de Soros et de ses alliés de Bruxelles est de mettre l’Europe à genoux, avec ou sans quotas obligatoires de migrants (désormais camouflés sous une nouvelle terminologie trompeuse : le slogan de la « solidarité flexible »).
Or la « solidarité flexible » n’est rien de plus qu’un nouveau piège tendu par l’Allemagne pour amener le reste de l’UE à accepter d’interminables « systèmes de réaffectation », tout en cherchant à endormir l’opinion publique au moyen de fables sur des projets de reconduction.
Qu’est-ce que cette expression trompeuse de « solidarité flexible » ? Le ministre de l’Intérieur allemand, Horst Seehofer, a vaguement abordé le sujet : « Les pays qui ne souhaitent pas apporter leur contribution en accueillant des réfugiés devront contribuer ‘au système’ par d’autres biais… Qu’il s’agisse de secours en mer, ou de sauver des enfants bloqués en Grèce, ou d’accueillir des réfugiés, jusqu’à présent, on ne voit qu’une poignée de pays – toujours les mêmes – se porter volontaires. »
Et si le problème, c’était justement ces pays-là ? Depuis quand les désidératas de la France et de l’Allemagne constituent-ils le critère définitoire de la solidarité ?
En tout état de cause, les pays du V4 et de la CEE auraient grand tort de tomber dans le piège et de crier victoire du seul fait que les quotas ne seront pas obligatoires. Peu s’en souviennent, mais même George Soros était opposé à l’idée des quotas obligatoires – sachant bien qu’il existe des moyens plus discrets, moins scandaleux, d’inonder l’UE de clandestins.
Le nouveau slogan de l’UE – celui de la « solidarité flexible » – a pour but de couvrir l’inscription des réaffectations de migrants dans le marbre de la réforme de l’UE. Apporter un soutien – direct ou indirect – à ce « système » de réaffectation de clandestins entre pays de l’UE est un acte de complicité avec des activités de trafic de chair humaine, et qui ne peut qu’encourager les passeurs à nous amener toujours plus de clandestins.
Sans compter que nous parlons d’une UE dominée par le bloc occidental ; à Bruxelles, la « flexibilité » est une denrée à date courte. Une fois ouverte la boite de Pandore de l’immigration, les autres États membres seront tôt ou tard priés d’apporter eux aussi une contribution directe.
A terme, tous les États membres en subiront les conséquences : du fait des effets combinés de la liberté de circulation et du tsunami démographique qui guette la moitié occidentale de l’UE, il deviendra, même pour les autres Etats-membres, virtuellement impossible de maintenir leur souveraineté et de préserver leur mode de vie tout en restant dans l’Union.
- D’abord les réaffectations, ensuite, des promesses de reconduction
Le seul choix que l’UE doit faire rapidement et clairement, c’est celui de la reconduction immédiate et massive – à défaut de quoi elle perdra « la partie ».
Or les reconductions ont jusqu’ici été rarissimes – surtout les reconductions hors d’Europe – et rien des projets actuels ne laisse penser que cette situation serait appelée à changer. Comme d’habitude, le détail des reconduction (chaînon manquant à défaut duquel aucune solution ne peut être durable) est repoussé dans un avenir fait de promesses, tandis que l’accent est, dans un premier temps, mis sur les réaffectations. Pourquoi ne peut-on pas inverser ces priorités, de telle sorte qu’on commence par les reconductions ?
Sans reconductions massives hors de l’Europe (pas seulement hors de l’UE), une fois que le mécanisme de réaffectation de l’UE tournera à plein régime, on peut s’attendre à entendre des appels à l’amnistie générale. Et une fois l’inondation effective, les élites de l’UE vous expliqueront qu’il n’est pas possible de reconduire autant de gens aux frontières, et que, d’un point de vue gestionnaire, « légaliser » les clandestins est une option plus rationnelle.
- Défendre les frontières, mais sans refouler
Autre tare majeure de la réforme des politiques migratoires de l’UE : l’institution Frontex elle-même. Bientôt, l’UE fera surveiller la garde des frontières nationales par ses propres troupes et agences de Frontex. Il est hors de doute que cette surveillance ciblera la Croatie, la Slovénie, la Grèce et la Hongrie, qu’elle cherchera à prendre en flagrant délit de « refoulement » à leurs frontières. Mais comment l’UE – via Frontex – entend-elle au juste « défendre ses frontières » tout en punissant ceux de ses États membres qui défendent vraiment lesdites frontières ? Chacun en tirera ses propres conclusions quant aux intentions véritables de la Commission.
A moins que l’UE ne modifie ses directives concernant les refoulements, ou décide de tout simplement les ignorer, les propositions de Seehofer en matière de frontières sont inapplicables – à moins que quelqu’un connaisse une autre méthode permettant d’arrêter la pénétration de migrants agressifs – exclusivement des hommes… ou, comme dit Seehofer : un moyen de « les convaincre de s’éloigner ».
Et comment devrait-on traiter les demandes d’asile aux frontières maritimes de la Grèce, de l’Italie, de l’Espagne et de Malte avant l’entrée de clandestins sur le sol de l’UE ?
Le faire sur le navire est une possibilité, mais à condition que des gardes armés soient présents à bord pour empêcher la situation de dégénérer, comme cela a été le cas récemment à Malte, où les migrants ont menacé l’équipage de violences pour obtenir de force le droit de débarquer. Quoi qu’il en soit, la plupart ne peuvent pas prétendre au droit d’asile, et devraient être « amenés à s’éloigner ». L’UE est-elle prête à les renvoyer en Afrique par le chemin qu’ils ont emprunté pour venir – c’est-à-dire à fond de cale ?
Il existe une autre option, qui serait de faire fonctionner des centres de gestion dans quelques pays africains, mais cette solution implique qu’on obtienne le consentement de pays tiers, et nous rendrait dépendants de leur loyauté – ce qui nous exposerait au genre de chantage qu’a déjà exercé contre nous la Turquie. D’ailleurs, divers pays africains ont d’ores et déjà rejeté ce principe.
Et que faire des ferries à migrants que font flotter les ONG ? L’UE est-elle prête à les empêcher d’entrer dans les eaux territoriales de Malte ou de l’Italie ? Bien sûr que non.
- Des demandes d’asile traitées par des agences de l’UE
L’une des questions les plus cruciales que soulève ce projet est : quelle est l’agence qui fournira des assesseurs indépendants en vue d’aider à traiter les demandes d’asile ? Il y a là un danger à part entière, compte tenu de la tendance durable de l’UE à étendre la définition du « réfugié », jusqu’à y inclure des migrants dont la situation « ressemble à celle d’un réfugié ». Certains s’emploient même à inventer de nouvelles catégories : réfugiés climatiques, réfugiés covidiens, ou même réfugiés fuyant l’insuffisance des systèmes de santé.
Tout le monde sait bien que la quasi-totalité des clandestins n’auraient pas droit au statut de réfugié. Le mécanisme envisagé ici pourrait donc facilement devenir le modèle par lequel l’UE tentera de changer les règles du jeu, en transformant l’immigration illégale en immigration licite – via une réforme du mécanisme de transfert, et l’élargissement de la définition de l’éligibilité au statut de réfugié. C’est donc tout sauf un détail négligeable.
A dire vrai, toute cette réforme de la politique migratoire est un tour de passe-passe assez typique de l’équipe allemande Merkel/Seehofer … des bribes de discours de fermeté manipulées pour endormir l’opinion publique (et empêcher des gens comme Salvini d’arriver au pouvoir, ou d’y revenir), couvrant leur travail de préparation d’un mécanisme de distribution à l’échelle de l’UE, destiné à faire de l’immigration de masse le destin de l’Europe.
Quoi qu’il en soit, l’UE pourrait rendre un grand service aux nations européennes dans un domaine bien précis : si elle entreprenait de limiter TOUTES les aides européennes à des pays tiers à ceux des pays tiers qui acceptent de récupérer sans retard leurs ressortissants égarés. A défaut d’un tel levier permettant d’influencer leur attitude, les dirigeants des États extra-européens continueront à rendre impossible toute politique de reconduction efficace. De plus, au lieu de financer des centres de bienvenue aux migrants dans toute l’Europe, l’UE pourrait utiliser ces fonds pour aider ceux de ses États membres pratiquant des reconductions, en compensant les coûts liés aux reconductions massives.
Les États du V4 et de la CEE doivent rejeter inconditionnellement toute politique migratoire à l’échelle de l’UE qui empiète sur les prérogatives nationales en matière d’immigration. A l’exception d’une conditionnalité liant les aides extérieures de l’UE à l’acceptation des reconductions, c’est aux gouvernements nationaux de décider de leurs propres procédures d’asile et de passage des frontières – pas à Bruxelles.
Il serait facile de proposer un objectif (comme : pas d’entrée sur le territoire sans approbation préalable) avec lequel tous pourraient être d’accord. Il est, en revanche, beaucoup plus difficile d’avoir vraiment la force et la détermination qu’il faut pour prendre les mesures dures, mais nécessaires, qui permettraient d’atteindre cet objectif.
Et voilà bien le problème que posent l’Allemagne et la Commission européenne : ce qu’il faut pour y arriver, Viktor Orbán l’a, tandis que Horst Seehofer et les eurocrates de Bruxelles ne l’ont pas.
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Traduit de l’anglais par le Visegrád Post