Pologne/Biélorussie – De semaine en semaine, la tension régnant entre la Pologne et la Biélorussie continue de monter. Après l’expulsion du consul de Pologne à Brest et l’arrestation de plusieurs dirigeants de la minorité polonaise de Biélorussie, deux journalistes biélorusses appartenant à la minorité polonaise et membres de l’Union des Polonais de Biélorussie (ZPB), Andrzej Pisalnik et son épouse Iness Todryk-Pisalnik, ont été arrêtés hier 14 avril à Grodno (nord-ouest du pays) pour « incitation à la discorde ethnique », une accusation somme toute assez floue. M. Pisalnik est le directeur du portail d’information du ZPB, Znadniemna.pl.
Multiples arrestations en Biélorussie
Ces deux arrestations à Grodno coïncident à un jour près avec celles de deux leaders politiques de l’opposition – le président du Front populaire biélorusse d’opposition (BNF), Ryhor Kastusyou, et de l’analyste politique Alexander Fyaduta – pour des charges non précisées.
Déploiement d’un bataillon blindé à Biała Podlaska
C’est dans ce contexte de répression contre l’opposition et contre la minorité polonaise de Biélorussie qu’on apprend le déploiement de troupes polonaises appartenant à la 18ème division de la 1ère brigade blindée de l’armée polonaise, transférée de Varsovie sur la frontière biélorusse.
« La formation d’un bataillon mécanisé, qui sera déployé à Biała Podlaska, est en voie d’achèvement »,
apprend-on notamment par bsblog.info. « Sur le site de l’ancien aérodrome militaire, un camp de conteneurs est déjà en construction, qui sera remis au bataillon ». Les autorités polonaises affirment certes que ces mouvements de troupes n’ont rien à voir avec les différends actuels avec Minsk, mais le gouvernement biélorusse ne voit pas les choses de la même manière.
« Activités hostiles » de l’OTAN
En effet, le chef d’état-major général de Biélorussie, le général de division Viktor Goulevitch, a dénoncé ce mercredi 14 avril – lors d’une réunion de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) à Moscou – « la poursuite de l’activité du bloc de l’OTAN près des frontières de la Russie et de la Biélorussie : le déploiement de centres de reconnaissance et de transport et l’amélioration des infrastructures militaires, en particulier pour recevoir des contingents et d’autres processus ».
Vive tension également au Donbass
Cette forte augmentation de la tension entre la Pologne et la Biélorussie n’est peut-être pas non plus étrangère à la situation du Donbass – Républiques populaires de Donetsk et Lougansk, pro-russes et « indépendantes » de fait de l’Ukraine depuis 2014 – où les violations du cessez-le-feu sont régulières depuis plusieurs semaines également, tandis que la Russie aurait massé près de 40 000 soldats sur la frontière ukrainienne, prêts à « envahir l’Ukraine » ou à « défendre le Donbass » – selon le narratif des uns ou des autres, tandis que l’administration Biden jette de l’huile sur le feu depuis des semaines.
