Hongrie – Le conflit israélo-palestinien s’étant à nouveau enflammé ces derniers jours suite à des tirs de missiles contre des villes israéliennes depuis la bande de Gaza contrôlée par les islamistes du Hamas auxquels Israël s’est considéré contraint de riposter. Comme d’habitude, l’Union européenne s’est fendue d’une résolution appelant au cessez-le-feu que seuls 26 États membres ont soutenue, la Hongrie refusant de s’y associer.
La Hongrie ne s’associe pas à la résolution de l’Union européenne
La Hongrie développe-t-elle une politique étrangère indépendante de celle de l’Union européenne ? C’est en effet en peu de temps, après celle concernant la répression chinoise dans l’ancienne colonie britannique de Hong-Kong, la deuxième résolution de l’Union européenne sur laquelle le gouvernement de Budapest se singularise contre toute attente en ne s’associant pas à un texte déclarant notamment :
« Nous condamnons les attaques à la roquette du Hamas et d’autres organisations terroristes contre les territoires israéliens et nous soutenons pleinement le droit d’Israël à la légitime défense, mais nous pensons que cela doit être fait de manière proportionnée, en tenant compte des normes internationales des droits de l’homme ».
Le vice-président de la Commission européenne chargé des Affaires étrangères, Josep Borell, qui a aussi appelé Israël « à ne pas procéder à des expulsions à Sheikh Jarrah » (un quartier de Jérusalem-Est d’où des Palestiniens sont expulsés pour faire de la place à des colons israéliens), a déploré l’attitude hongroise : « C’était une réunion informelle, donc le document final n’est pas non plus un document officiel. Je ne veux pas vous induire en erreur et dire qu’il y a eu un accord.
La Hongrie est l’État membre qui s’y est opposé. […] Honnêtement, je ne comprends pas qu’un pays puisse ne pas être d’accord avec cette déclaration. Mais c’est le cas ».
Des déclarations unilatérales
Interrogé sur les raisons de la position de Budapest – dont les relations sont traditionnellement très étroites avec Israël –, le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, s’en est expliqué ce 18 mai : « La diplomatie de l’Union ne doit pas se limiter à des jugements, des déclarations négatives et des sanctions. […]
J’ai un problème d’ordre général avec ces déclarations européennes sur Israël […] Celles-ci sont généralement très unilatérales [contre Israël], et ces déclarations n’aident pas, surtout pas dans les circonstances actuelles, lorsque la tension est si forte ».
Dès le 12 mai, Péter Szijjártó avait clairement exprimé le soutien hongrois indéfectible pour Israël sur son compte Facebook :
« La Hongrie condamne fermement les dernières attaques à la roquette des organisations terroristes palestiniennes de Gaza sur les villes israéliennes […] Nous exprimons notre pleine solidarité avec Israël et reconnaissons son droit à la légitime défense ».
« Solidarité sans réserve avec l’État d’Israël »
Du côté de Prague, les autorités se sont également une nouvelle fois montrées solidaires de l’État hébreu, le président tchèque Miloš Zeman faisant hisser – comme d’ailleurs le chancelier autrichien Sebastian Kurz l’a fait à Vienne –, le drapeau israélien sur le château de Prague. Il a aussi rappelé que les pays arabes poursuivaient le but, depuis 1948, de « rayer Israël de la carte », alors qu’il s’agit du seul État démocratique du Proche-Orient : « Dès 2001, j’ai dit qu’il n’était pas possible de négocier avec les terroristes, les terroristes doivent être combattus », a ainsi expliqué M. Zeman qui a également envoyé un télégramme de soutien à son homologue israélien Reuven Rivlin : « J’exprime mon soutien et ma solidarité sans réserve à l’État d’Israël en cette période difficile. Nous sommes avec vous! »