Pologne – Actuellement en Biélorussie, les enfants de la minorité polonaise – un habitant sur quatre dans la région de Hrodna (Grodno en russe) – peuvent encore fréquenter deux établissements scolaires publics, où les cours sont dispensés en polonais : l’une de ces écoles se situent à Hrodna, la capitale du district de même nom, la seconde à Vawkavysk (Volkovysk), à 80 km de là. Pour ces enfants, c’est désormais la dernière année scolaire en polonais. À partir de la prochaine rentrée, ces deux écoles enseigneront en russe.
« L’enseignement aura lieu en russe »
Il s’agit en effet de la mise en application d’une nouvelle loi intitulée « Code de l’éducation modifié de la République du Bélarus », code en vertu duquel
aucune école publique en Biélorussie ne sera désormais plus autorisée à enseigner dans une autre langue que le russe ou le biélorusse. En effet, cette nouvelle loi fait complètement l’impasse sur l’enseignement dans la langue des minorités nationales.
Le 6 avril dernier, les parents des 620 élèves de l’école n° 36 de Hrodna ont ainsi reçu un document à remplir et à signer stipulant qu’à partir du 1er septembre, « l’enseignement aura lieu en russe », tandis que les autorités locales pourront consentir à une heure par semaine maximum d’enseignement facultatif du polonais. Les parents des 250 élèves de l’école de Vawkavysk ont reçu un document similaire le lendemain. En cas de refus de ce changement, les parents ont certes la possibilité de retirer leurs enfants de ces écoles… mais comme aucune école publique ne dispensera plus d’enseignement en polonais, la seule alternative possible serait une des écoles communautaires polonaises, mais pour combien de temps encore ?
Éradiquer l’identité polonaise
Pour Andrzej Pisalnik, rédacteur en chef du portail znadniemna.pl, réfugié en Pologne et membre de l’Union des Polonais de Biélorussie (ZPB), cité par Rzeczpospolita,
« Le Belarus est sous occupation russe, et les autorités de Minsk appliquent l’idéologie du Kremlin. Depuis plus d’un mois, ils affirment qu’ils sont en train de ‘dénazifier’ l’Ukraine, et maintenant ils visent à éradiquer complètement l’identité polonaise sur le territoire biélorusse occupé ».