Tchéquie – Le petit mouvement Právo Respekt Odbornost (Droit, Respect, Expertise ; PRO) de l’avocat et homme politique Jindřich Rajchl, scission récente du parti patriotique Trikolora, a rassemblé plusieurs milliers de personnes, le samedi 11 mars, sur la place Venceslas dans le centre de Prague, afin de protester contre l’inflation galopante en République tchèque… et plus généralement contre la politique du gouvernement de Petr Fiala, en particulier sur le dossier ukrainien.
Organisée derrière le slogan de la « Tchéquie contre la misère » (Česko proti bídě), cette manifestation énonçait d’emblée un certain nombre de revendications dans les domaines de la politique énergétique, de la liberté d’expression, de la politique étrangère et de la sécurité, dont notamment :
- la prise de contrôle totale de la régie tchèque d’électricité (České energetické závody, ČEZ) – contre 69,78 % actuellement,
- le retrait immédiat du système d’échange de quotas d’émission,
- le retrait du plafonnement des prix fixé pour les importations de pétrole russe,
- la cessation de toutes ses activités de l’UE liées à la lutte contre la « propagation de désinformation »,
- une déclaration du gouvernement tchèque selon laquelle il s’efforce de trouver une solution pacifique à la guerre en Ukraine,
- l’engagement du gouvernement tchèque de ne pas envoyer d’unités militaires à l’étranger, ou
- l’arrêt de la fourniture de matériel militaire à l’Ukraine.
Lors de son discours devant les manifestants, Jindřich Rajchl a exprimé le souhait que la Tchéquie
« ne soit plus jamais gouvernée par les intérêts des multinationales, mais par un gouvernement qui place les intérêts des citoyens de la République tchèque au premier plan. »
Au cours de la manifestation, plusieurs centaines de personnes se sont dirigés vers le Musée national – qui surplombe la place Venceslas – et ont appelé à retirer le drapeau ukrainien qui y est arboré en signe de solidarité en scandant : « Enlevez le chiffon ! », ce qui a provoqué des échauffourées avec la police à la suite desquelles 18 manifestants ont été arrêtés.
Ces incidents ont notamment donné lieu à une réaction du ministre de l’Intérieur, Vít Rakušan (Maires et indépendants) sur Twitter : « Je comprends la peur de la pauvreté et de la guerre […]. Cependant,
l’attaque violente du bâtiment du Musée national et la tentative d’arracher le drapeau ukrainien à la suite d’une manifestation appelant à la paix et aux négociations sont inacceptables.
[… Les] autres demandes des organisateurs, en particulier l’arrêt de l’aide à l’Ukraine, sont plus une manifestation de la misère morale des organisateurs qu’autre chose. […] »