Slovaquie – Alors que les législatives anticipées provoquées par la mise en minorité du gouvernement d’Eduard Heger en décembre dernier auront lieu le 30 septembre prochain, les sondages semblent annoncer une redistribution des cartes dans le paysage politique slovaque.
Plus du tiers des intentions de vote pour les sociaux-démocrates
Ainsi, selon un sondage réalisé en ce mois d’avril 2023, les électeurs slovaques placeraient en tête le parti Smer, de l’ancien Premier ministre social-démocrate Robert Fico (17,9 %), tout juste devant le Hlas (une scission du Smer) de Peter Pellegrini (16,3 %), qui lui avait d’ailleurs succédé à la tête du gouvernement en mars 2018. Cela correspond à une progression de 15,9 % par rapport au résultat du Smer au législatives de février 2020 – avant la scission du Hlas.
Suivraient ensuite
- le parti Slovaquie progressiste (14,1 %) de la présidente, Zuzana Čaputová, qui double ses voix par rapport à 2020 ;
- les libéraux de Liberté et Solidarité (SaS) avec 8,3 %, (+2,1 %) qui ont quitté la coalition d’Eduard Heger ;
- les populistes de Sme Rodina avec 7,1 % (-1,1 %) ;
- les nationalistes du parti Republika (6,6 %), fondé en 2021 suite à une scission du L’SNS de Marian Kotleba ;
- le Mouvement chrétien-démocrate (KDH) avec 6,4 % qui referait son entrée au Conseil national ; et
- le mouvement des Gens ordinaires (OľaNO) de l’ancien Premier ministre Igor Matovič (5,8 %) en véritable chute libre (-19,2 %) par rapport aux dernières élections.
Le parti d’Eduard Heger en dessous des 5%
La grande surprise – et le grand enseignement – de ce sondage est que la nouvelle formation du Premier ministre sortant Eduard Heger, Démocrates, ne serait créditée que de 4,1 % et n’aurait donc aucun représentant au parlement, de même que Za l’udí qui avec seulement 1,8 % (-4 %) disparaîtrait de la représentation parlementaire.
Si cette tendance se maintenait jusqu’aux élections de l’automne, elle augurerait d’un retour aux affaires des sociaux-démocrates, que ce soit sous la direction de Robert Fico ou de Peter Pellegrini. En tous les cas, cela pourrait avoir un impact non négligeable sur l’attitude de la Slovaquie sur la scène internationale, les prises de position des sociaux-démocrates slovaques rejoignant sensiblement celles de la Hongrie de Viktor Orbán, en particulier sur le dossier ukrainien.