Slovaquie – Suite aux crises gouvernementales à répétition ayant marqué la coalition dirigée par Igor Matovič (2020-2021) puis par Eduard Heger (2021-2023) et ayant conduit à la mise en minorité du gouvernement de ce dernier en décembre 2022 puis finalement à la nomination d’un « cabinet d’experts » chargé d’assurer l’intérim jusqu’aux élections anticipées prévues pour le 30 septembre prochain, les sondages continuent d’indiquer une redistribution des cartes en faveur des sociaux-démocrates de Smer (Robert Fico) et de Hlas (Peter Pellegrini).
En effet, confirmant les sondages précédents, une étude d’opinion réalisée au mois de mai par l’agence Focus et évoquée, ce dimanche 4 juin, par le portail SME.sk, le parti Smer, de l’ancien Premier ministre social-démocrate Robert Fico, arriverait en tête avec 18 % des voix (soit 0,1 % de plus qu’en avril), devant le Hlas (une scission du Smer) de Peter Pellegrini avec 17,4 % (+1,1% depuis avril).
Suivraient ensuite :
- le parti Slovaquie progressiste (12,5 %) de la présidente, Zuzana Čaputová (-1,6%) ;
- les nationalistes du parti Republika (9,7 %), fondé en 2021 suite à une scission du L’SNS de Marian Kotleba (+3,1%) ;
- les populistes de Sme Rodina avec 6,6 % (-0,5%) ;
- le Mouvement chrétien-démocrate (KDH), actuellement non représenté au parlement, avec 5,5 % (-0,9%) ;
- le mouvement des Gens ordinaires (OľaNO) de l’ancien Premier ministre Igor Matovič qui poursuit sa chute avec 5,3 % (-0,5%) ;
- les libéraux de Liberté et Solidarité (SaS), qui avait quitté la coalition dirigée par Eduard Heger, avec 5,3 %, (-3,0).
Les autres partis ne seraient pas représentés au Conseil national, notamment le parti nationaliste SNS (4,7 %) et Demokrati (3,2 %), le nouveau parti fondé récemment par Eduard Heger suite à son départ d’OľaNO, perdant même 0,9 % depuis le mois d’avril…
Dans ce contexte, la perspective d’un retour aux affaires des frères ennemis Robert Fico et Peter Pellegrini semble de plus en plus se profiler à l’horizon.
Ainsi, la présidente slovaque, Zuzana Čaputová, interrogée par Politico, se déclare préoccupée de ce que la Slovaquie pourrait bien devenir le second mouton noir de l’Union européenne, à la suite de la Hongrie de Viktor Orbán. En effet, si Robert Fico redevenait Premier ministre de la Slovaquie, « sa politique étrangère sera [vraisemblablement] plus proche de celle de Viktor Orbán », ce qui pourrait sérieusement remettre en question le soutien de Bratislava à Kiev, notamment en matière de livraisons d’armes – la Slovaquie ayant même livré des avions de combat.