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Fico forme un gouvernement de coalition

Temps de lecture : 3 minutes

Slovaquie, Bratislava – Le 5 mars, un nombre record de 8 partis sont entrés au parlement slovaque, faisant planer la menace d’élections anticipées, par manque de majorité nécessaire pour former un gouvernement. Mais le premier ministre sortant Robert Fico a réussi à former un gouvernement de coalition. C’est son troisième mandat. En créant cette coalition, il a évité des élections anticipées alors que la Slovaquie doit prendre le 1er juillet la tête de la présidence tournante, par semestre, de l’Union Européenne.

La coalition a récolté 81 sièges au parlement slovaque fort de 150 sièges. Le parti social-démocrate de Fico, le Smer-SD, a su s’entendre avec le parti nationaliste et eurosceptique SNS, le parti libéral de centre-droit Siet et le parti de la minorité hongroise Most-Híd pour former une coalition gouvernementale.

La Slovaquie va prendre la tête de la présidence de l’Union Européenne le 1er juillet. La formation d’un gouvernement était ainsi une question urgente, qui est maintenant résolue. « Nous sommes parvenus à un accord au niveau de quatre partis dans le but de créer une coalition gouvernementale », a dit à la presse ce mercredi Robert Fico. « Je souhaite soumettre au président de la République cet accord au plus vite », a-t-il ajouté.

En tant que principal parti de la coalition avec 49 sièges, le Smer-SD conserve le poste de Premier Ministre et glane les portefeuilles de l’économie, des affaires étrangères, de la finance, de l’intérieur, du travail et des affaires sociales, et de la culture. Le parti nationaliste SNS obtient les ministères de l’agriculture, de la défense et de l’éducation, du fait de ses 15 sièges, alors que le parti hongrois Most-Híd récupère la justice et l’environnement. Avec trois sièges, les libéraux du Siet dirigeront le ministère des transports. Trois députés du Siet ont refusé de prendre part à la coalition, ainsi qu’un député du Most-Híd.

Le nouveau gouvernement slovaque a déclaré vouloir créer 100.000 nouveaux emplois d’ici 2020 – la Slovaquie a une population de 5,4 millions – et réduire les taxes d’entreprise de 22 à 21%. Le chômage a déjà atteint en janvier un taux inférieur record depuis 10 de 10,4%. Le ratio de la dette slovaque par rapport à son PIB est de 53%, soit un des plus bas parmi les 19 membres de la zone euro. La Slovaquie bénéficie d’un secteur industriel automobile au plus haut niveau par habitant, et d’une croissance économique de 3,5% en 2015. Les projections officielles annoncent 3,2 ou 3,3% de croissance pour cette année.

Une coalition instable

Pourtant, la coalition est vue comme instable. Selon l’analyste Pavol Baboš, de l’Académie Slovaque des Sciences, le nouveau gouvernement est un mariage d’intérêt forgé dans le but d’éviter des élections anticipées, mais cette coopération ne durera probablement « que jusqu’à la fin de la présidence européenne slovaque », en décembre de cette année.

Zsolt Gál, politologue à l’Université Comenius de Bratislava, estime que combattre la corruption fait partie des tâches les plus urgentes du gouvernement. « L’octroi des  marchés publics et des fonds européens est rongé par la corruption, et c’est un phénomène généralisé dans le système slovaque », a déclaré Gál à l’AFP.

Les partis Smer-SD et SNS ont tout deux mené campagne sur les thèmes des migrants et de l’Islam, ce qui selon de nombreux experts, a pavé la voie pour le parti nationaliste L’SNS de Kotleba, lui permttant d’entrer pour la première fois au parlement avec 14 sièges, et devenir le premier parti chez les 18-21 ans. Marian Kotleba est connu pour ses prises de position anti-Roms et anti-immigration ainsi que pour ses défilés paramilitaires. Tous les partis ont refusé de coopérer avec lui, même le parti nationaliste et xénophobe SNS.

Source : AFP