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23 mars : journée de l’amitié polono-hongroise

Temps de lecture : 2 minutes

Officialisée le 12 mars 2007 par le parlement hongrois, après avoir été votée à l’unanimité, et le 16 mars par le parlement polonais, le vote étant accueilli par des acclamations, la journée de l’amitié polono-hongroise est le jour du 23 mars.

Cette année avait donc lieu la Xe journée de l’amitié polono-hongroise. Les États polonais et hongrois datent tous deux de la fin du premier millénaire après Jésus Christ et ont depuis été des acteurs majeurs du jeu de puissances en Europe centrale. Ils ont également eu un rôle similaire dans l’évangélisation d’une partie de l’Europe, qui a intégré la sphère du christianisme plus tardivement que l’Europe occidentale.

Mais les deux pays ont également eu des souverains en commun, qui ont uni les deux royaumes. Louis d’Anjou, dit Louis Ier le Grand de Hongrie, qui devint Roi de Hongrie en 1342 puis également de Pologne en 1370. Plus tard, ce sont les Jagellon qui uniront les deux pays, avec Ladislas III Jagellon en 1440. Enfin, un des plus grands rois de Pologne a été Étienne Báthory, né en Transylvanie, noble hongrois, qui fut élu Roi de Pologne en 1576.

Durant les différentes guerres qui ravagèrent l’Europe, les Polonais et les Hongrois ne se sont pas battus les uns contre les autres – mis à part durant la 1e Guerre Mondiale, mais l’État polonais n’existait alors plus, et le peuple polonais était intégré à la Prusse, la Russie et l’Autriche-Hongrie – et s’enorgueillissent encore de ce fait aujourd’hui. Bien plus encore, les deux peuples se sont mutuellement aidés à travers l’Histoire.

En 1848, durant la révolution hongroise contre les Habsbourg, le général polonais Joseph Bem s’est porté volontaire et a finalement été le dernier général des révolutionnaires à combattre, alors que l’Autriche écrasait la révolution avec l’aide du Tsar. Plus de 2.500 volontaires polonais avaient également formé une légion qui combattit notamment au siège d’Arad en 1849.

En 1939, alors qu’Hitler s’apprêtait à envahir la Pologne, l’Amiral Horthy refusa de participer à l’invasion, bien que la Hongrie soit membre de l’Axe, et ce au nom de l’amitié entre les deux peuples et de « l’Honneur hongrois ». Les officiers hongrois et polonais ont été photographiés en se donnant l’accolade joyeusement, alors que la Hongrie offrait l’opportunité à des dizaines de milliers de militaires polonais d’évacuer à travers la Hongrie vers la Syrie sous mandat français.

En 1956, alors que les ouvriers polonais manifestaient pour des réformes, les étudiants et ouvriers hongrois démarrèrent une manifestation de soutien, passant devant la statue du général Bem, et réclamant des réformes similaires à celles demandées par les Polonais. Mais à Budapest, la situation s’envenima et la révolte d’octobre 56 débuta après que la police politique eût tiré dans la foule, le soir du 23 octobre. Plus de 11.000 Polonais donnèrent leur sang et envoyèrent du matériel médicale par les airs et la route ou le train pour aider les Hongrois dans leur lutte.

Cette longue amitié a été enrichie par l’apport de nombreux auteurs et poètes. Stanislas Worcell écrivait en 1849 que « la Hongrie et la Pologne sont deux chênes éternels, qui ont des troncs différents, mais dont les racines plongent loin sous la terre, pour s’y entremêler et se fondre ensemble. C’est pourquoi l’existence et la force de l’un est la condition de l’existence et de la force de l’autre. » Enfin, un proverbe existe dans les deux langues, pour exprimer l’amitié des deux nations.

Polonais, Hongrois, deux bons amis, qui combattent et boivent ensemble !