Hongrie, Budapest – Le ministre russe des Affaires étrangères Lavrov a visité Budapest le 25 mai, où il a rencontré le premier ministre hongrois Viktor Orbán et le ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur Péter Szíjjártó. Les discussions ont porté sur la coopération, les accords de Minsk, les sanctions européennes, l’énergie, la migration et le terrorisme.
Le mercredi 25 mai, le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov, était à Budapest. Il a rencontré son homologue, Péter Szíjjártó, et a été reçu par le Premier ministre hongrois Viktor Orbán. Les deux ministres des affaires étrangères ont discuté de plusieurs sujets. Ils ont tous deux convenu de qualifier la relation entre la Russie et la Hongrie de «bonne et pragmatique » au cours de leur conférence de presse. Quelques jours plus tôt, Lavrov avait expliqué qu’il est dans l’intérêt de la Russie d’avoir une Union européenne forte comme partenaire. Mercredi, Lavrov a expliqué qu’il est à la fois dans l’intérêt de la Russie et de la Hongrie que la relation entre Bruxelles et Moscou s’améliore.
« La visite du ministre russe des Affaires étrangères sert les intérêts russe, hongrois et européen» a souligné le ministre hongrois, avant d’ajouter que la compétitivité de l’Europe ne peut se reconstruire qu’au travers d’une coopération pragmatique avec la Russie. De plus, selon lui, les défis mondiaux ne peuvent être résolus que par une implication commune de la communauté trans-atlantique et de la Russie. Il a salué par conséquent la dernière réunion du Conseil OTAN-Russie, et a dit estimer nécessaire d’avoir une autre réunion de ce Conseil avant le sommet de l’OTAN en Juillet, prévu à Varsovie.
Répondant à une question au cours de la conférence de presse, Szíjjártó a dit que la Hongrie n’est pas le «cheval Troie» de la Russie dans l’Union européenne, et il voit ces remarques comme venant de personnes ne voulant pas voir un «trop petit pays » avoir ses propres accords avec Russie. Parlant de l’économie, le ministre hongrois a souligné que la Hongrie et la Russie partagent la même volonté d’arrêter le déclin des échanges économiques. En outre, il est prévu que des usines hongroises entrent bientôt en service en Russie.
En ce qui concerne l’énergie, Szíjjártó a regretté que la Croatie et la Roumanie ne remplissent pas encore leurs obligations et ne rendent pas encore opérationnelles les connexions de pipelines de gaz. Les deux ministres des affaires étrangères ont espéré plus d’objectivité de la part de l’Union européenne, en particulier en ce qui concerne les sujets énergiques. Szíjjártó a souligné le deux poids deux mesures concernant les pipelines de gaz, rappelant l’opposition au projet South Stream en raison de son évitement de l’Ukraine, alors que le projet North Stream, évitant également l’Ukraine, n’a reçu aucune objection.
L’Ukraine sabote la relation UE-Russie ?
Selon Lavrov, la Hongrie est un partenaire important pour la Russie. L’implication russe dans les programmes énergétiques de la Hongrie tels que la centrale nucléaire de Paks 2 sont un investissement stratégique pour la Russie, a déclaré le ministre russe.
Enfin, les deux ministres des Affaires étrangères ont parlé de la situation ukrainienne. Lavrov a expliqué que pour que les relations russo-européennes puissent s’améliorer, l’accord Minsk doit être respecté également par l’Ukraine, qui n’a aucun intérêt à de meilleures relations entre la Russie et l’Union européenne. Szíjjártó a rappelé que la Hongrie est opposé au renouvellement automatique des sanctions de l’UE vers la Russie, et que la Hongrie ne laissera pas ce sujet être discuté sans l’implication des États membres de l’UE.